François Lamiraud n'est pas parvenu à améliorer son propre record de France de l'heure, ce jeudi, sur la piste d'Aguascalientes, au Mexique (50,664 km couverts). Il en reste donc à la marque qu'il a posée dimanche : 50,884 km (lire ici). "Forcément déçu", il dresse pour DirectVelo le bilan d'une "aventure exceptionnelle".

DirectVelo.com : Qu'est-ce qui n'a pas marché aujourd'hui ?
François Lamiraud : Je ne le sais pas encore. Mon coach et ma psychologue du sport estiment que j'étais dans un bon jour. Pour ma part, j'ai senti que je souffrais. Mais c'est normal pour un record de l'heure. Je n'ai pas réussi à tenir le nouveau tableau de marche. Nous avions prévu que j'allais accélérer dans le final...

« UNE AVENTURE EXCEPTIONNELLE »

Un choix risqué ?
En effet. Comme nous avions deux tentatives à mener à Aguascalientes, nous avons décidé d'assurer l'amélioration du record dimanche et de prendre des risques ce jeudi. Autrement dit partir en-dessous, accélérer ensuite. Mais avec un gros braquet, pas facile d'augmenter l'allure. Je suis forcément un peu déçu. J'espérais passer la barre des 51 km. En principe, quand on s'essaie au record sur deux dates rapprochées, la deuxième tentative est la meilleure. Cette fois, j'échoue de cinq mètres par-rapport à ma référence de dimanche. Preuve qu'il n'y a pas de vérité dans le sport !

Quoi qu'il en soit, ta campagne au Mexique t'a permis de battre ton propre record du mois d'avril à Roubaix ?
50,884 km [le record établi dimanche], c'est déjà très intéressant. Je n'ai pris conscience de cette performance et de ce cheminement que hier soir. Jamais je n'aurais cru il y a un an que j'allais tenter le record trois fois et le battre deux fois, venir ici au Mexique avec mon staff et ma famille, sur une piste mythique, dans un environnement extraordinaire, avec des gens qui comptent. J'ai vécu une aventure exceptionnelle depuis le début et tout particulièrement ces dix derniers jours à Aguascalientes. J'ai senti que j'étais porté : par mes proches, par le staff, par mes partenaires (Malerba, Velo2max, le Team Vulco-VC Vaulx-en-Velin et bien d'autres), par les gens d'Aguascalientes qui ont été si gentils... Il faudra d'ailleurs que je revienne ici en vacances pour profiter du pays.

« MA DERNIERE SAISON A HAUT NIVEAU »

A propos de vacances ?
Nous restons trois jours sur place et nous serons reçus samedi à l'Ambassade de France à Mexico. Mais je ne vais pas arrêter ma saison tout de suite : je serai la semaine prochaine à Bordeaux, pour les Championnats de France sur piste. J'ai à cœur de disputer la poursuite par équipe avec le Comité Rhône-Alpes. Puis, je me rendrai sur des contre-la-montres d'ici la fin octobre, comme le Tour du Lac de Paladru. J'ai l'intention de profiter, d'autant que 2015 sera sans doute de ma dernière saison à haut niveau.

Donc, pas de nouvelle tentative en vue ?
Ce n'est pas à l'ordre du jour. C'est vrai, j'avais déjà annoncé en avril qu'on ne m'y reprendrait pas, mais j'avais déjà dans un coin de tête, secrètement, de recommencer. Aujourd'hui, le contexte est différent. J'ai besoin de me reposer, d'assimiler ce qui s'est passé, de me consacrer à ma compagne qui a été à mes côtés pendant ces longs mois de sacrifices. Comme je suis un homme de défis, je me fixerai d'autres objectifs pour la suite de ma carrière et de ma vie. Ce ne sera plus le record de France de l'heure... Même si dans le sport, on ne sait jamais !

Crédit photo : YP Medias