Lamiraud : « La souffrance était supérieure ! »

François Lamiraud a amélioré son propre record de France de l'heure ce dimanche sur la piste d'Aguascalientes (Mexique) avec une nouvelle référence de 50,844 km (lire ici). Le coureur du Team Vulco-VC Vaulx-en-Velin a livré ses impressions à DirectVelo, entre ce nouveau succès et une seconde tentative prévue dans quatre jours... où il pense pouvoir "faire encore mieux".

DirectVelo.com : Tu es donc le premier Français à passer la barre des 50 kilomètres en une heure. Que t'inspire ce symbole ?
François Lamiraud : C'est en effet l'objectif que nous nous étions fixé. Mais, plus important encore que cet objectif, il y a un cheminement, une histoire, une aventure que nous avons vécue. Après ma première tentative réussie à Roubaix [le 11 avril], j'ai pris une pause. A mon retour à l'entraînement, j'ai senti qu'il était déjà difficile de faire aussi bien [le précédent record s'établissait à 49,408km]. Alors, atteindre la barre des 50 km me semblait un peu loin... Cinq mois plus tard, grâce à l'énergie de tous, nous y sommes arrivés. C'est ce qui me rend heureux.
 
Ta nouvelle distance de référence correspond-elle à tes objectifs ?
Nous savions que les 50 km seraient dépassés. Pour tout dire, nous espérions atteindre plutôt les 51 km. Malheureusement, il y a eu une température plus élevée que prévu...
 
« LA TEMPERATURE A GRIMPE DE 6° »
 
La chaleur, ton ennemie du jour ?
En effet, c'était le problème. A Aguascalientes, le toit du vélodrome fonctionne un peu comme une serre, il laisse passer la chaleur. En une demi heure, la température a grimpé de 6°C pour atteindre 31°. C'est un facteur limitant parce qu'on se fatigue et déshydrate davantage. Il a fallu que je m'accroche dans les vingt dernières minutes. La souffrance était supérieure à celle de mon premier record à Roubaix.
 
On pourrait penser que la douleur est plus grande la première fois, par manque de repère...
Oui, c'est vrai que mon corps a appris, que mon mental s'est endurci depuis Roubaix. Je peux aller plus fort et plus loin dans la douleur. Mais c'est justement pour cette raison que j'ai fini dans un état de souffrance plus grand. J'avais un état de forme équivalent à Roubaix. Mais je me suis encore plus battu contre moi-même.

« NOUS AVONS AMELIORE BEAUCOUP DE DETAILS »
 
As-tu tiré parti des effets de l'altitude ?
Oui, certainement, mais il ne faut pas s'attendre à des miracles. Avec l'altitude, tu es censé aller plus vite qu'en plaine (la densité de l'air est moindre, donc tu pénètres plus facilement dans l'air) mais tu perds en watts (parce que tu manques d'oxygène). Donc, il faut être préparé. C'était mon cas : nous avions bien travaillé pour être acclimaté. Je n'ai pas été gêné par les effets de l'altitude pendant mon effort et j'en ai même tiré quelques avantages. Mais ce n'est qu'un paramètre parmi d'autres. Depuis avril, nous avons amélioré beaucoup de détails : le matériel, la position, l'entraînement...
 
Vas-tu profiter de ce titre ou te reposer en vue de la prochaine tentative jeudi ?
Les deux ! Je n'irai pas en boîte de nuit, je vais me coucher tôt... Il faut rester concentré sur la suite, d'autant que j'ai l'intuition de pouvoir faire mieux... Mais nous allons organiser un petit apéro ce soir [Lamiraud est au Mexique avec son staff technique et sa famille, soit une dizaine de personnes, NDLR]. Car je possède le nouveau record de France de l'heure. Des moments comme celui-ci, il faut les savourer...
 
Crédit photo : YP Medias
 

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