Alexandre Blain : « Une grande déception »

Il ne s’y attendait "pas du tout". Arrivé l’hiver dernier au Team Marseille 13-KTM, Alexandre Blain se voyait faire un bon bout de route avec la formation Continentale, avec le rêve de retrouver un jour les routes de Paris-Roubaix ou de disputer le Tour de France (lire ici) avec une équipe qu’il espérait voir gravir les échelons. Mais le coureur de 34 ans n’est pas conservé dans la formation marseillaise pour la saison 2016. Une décision qu’il dit "ne pas comprendre", mais qui ne le privera sans doute pas de courir chez les pros une saison supplémentaire, comme il l’explique pour DirectVelo.com.

DirectVelo.com : On arrive dans une période de la saison que tu affectionnes tout particulièrement…
Alexandre Blain : C’est la dernière ligne droite avant une série de courses que j’apprécie, en effet. Je vais disputer le Grand Prix d’Isbergues puis il y aura l’enchainement Tour de Vendée, Paris-Bourges et Paris-Tours, une semaine que j’ai cochée. Ce sont des courses qui me conviennent et j’espère pouvoir y faire quelque chose. J’ai travaillé pour monter en puissance ces dernières semaines et être en forme spécifiquement à cette période de l’année. Après avoir beaucoup couru en début de saison, j’étais arrivé un peu en bout de course mi-juillet. J’ai pris le temps de revenir tranquillement sur le Tour de l’Ain. J’étais en bonne condition sur le Tour du Poitou-Charentes et enfin, j’aurais peut-être pu faire quelque chose sur le Grand Prix de Fourmies. J’y avais de bonnes sensations, mais j’ai malheureusement percé à dix bornes de l’arrivée.

« J’AI TOUJOURS TOUT DONNE POUR L’EQUIPE »

Seras-tu l’un des coureurs protégés de l’équipe pour ces prochains rendez-vous ?
Je ne sais pas trop. J’espère que l’on va me laisser ma chance et me faire confiance en effet. Je n’ai pas eu énormément de libertés depuis le début de l’année, mais je le savais en signant dans l’équipe. J’ai notamment été là pour épauler Benji (Giraud) au sprint, et je dois avouer m’être régalé dans ce rôle-là. Avec le recul, je me dis que j’aurais peut-être dû jouer ma carte plus souvent. Parfois, j’ai sans doute été un peu timide. Je ne voulais pas vraiment m’imposer dans l’équipe, et puis, j’avais ce rôle de capitaine de route en quelque sorte.

Ces rendez-vous importants de fin de saison feront également office de dernières courses avec le Team Marseille 13-KTM…
Je ne suis pas conservé par l’équipe effectivement. Je l’ai appris récemment. Je suis très surpris par cette décision. Honnêtement, je ne m’y attendais pas du tout. J’étais venu dans cette équipe dans le rôle d’un capitaine de route et d’un équipier de luxe. On m’a bien fait comprendre d’entrée de jeu que ce qui primait ici, c’était l’esprit collectif, et l’envie que chacun puisse se transcender pour un homme fort sur chaque course. C’est ce que l’on a, me semble-t-il, très bien fait cette année, avec les résultats que l’on connait. J’ai toujours tout donné pour l’équipe, sans compter mes efforts. Et le peu de fois où j’ai eu ma carte à jouer, j’ai tenté le tout pour le tout (2e aux Fumades sur l’Etoile de Bessèges, NDLR). Etre évincé de l’équipe est une grande déception. J’insiste mais honnêtement, je ne comprends pas. J’ai fait mon boulot toute l’année comme on me l’avait demandé. En plus, lors du Championnat de France du mois de juin, le discours était vraiment favorable. Et là, tout d’un coup, tout a changé. Je respecte le choix des dirigeants, mais c’est bien dommage.

« J’ETAIS TRES IMPLIQUE DANS CE PROJET »

Que t’est-il reproché exactement ?
On me dit que j’aurais pu en faire plus, qu’on attendait encore autre chose de moi, que je me fasse encore plus mal pour l’équipe. Mais je ne comprends vraiment pas ces arguments ! Peut-être simplement que j’en ai un peu trop dit parfois sur certains sujets, alors que je ne faisais que donner mon avis dans le but de faire avancer l’équipe. Je me suis saigné toute l’année pour cette équipe. J’ai joué le jeu à fond, vraiment. Je me suis dit qu’on était tous dans le même bateau, avec un objectif commun : celui de monter en Continental Pro. J’étais vraiment très impliqué dans ce projet. Les victoires acquises sont des victoires collectives. Julien (Loubet) ou Ignas (Konovalovas) l’ont dit eux-mêmes : ils n’auraient pas gagné leurs courses sans l’équipe. On ne s’est jamais tiré dans les pattes. On a toujours couru les uns pour les autres, moi le premier. J’ai toujours tout donné pour le collectif… et voilà le résultat.

As-tu des possibilités pour la saison prochaine ? 
Je vais surement retourner courir en Angleterre. J’ai des contacts avancés là-bas. J’ai une nouvelle fois la confirmation que je suis reconnu dans ce pays et ça me fait plaisir. Rien n’est encore définitivement signé, mais ça devrait pouvoir le faire. Par contre, je peux définitivement dire adieu à Paris-Roubaix ou au Tour de France. C’est dommage, car je croyais beaucoup en ce projet marseillais.

Crédit photo : DR
 

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