Eduardo Sepulveda (Bretagne-Séché Environnement) a remporté en solitaire ce dimanche le Tour du Doubs-Conseil Général (1.1), 14e manche de la Coupe de France-PMU. Après 177 kilomètres entre Morteau et Pontarlier, il devance Julien Loubet (Team Marseille 13-KTM) et Rudy Molard (Cofidis). L'Argentin succède au palmarès à l'Estonien Rein Taaramäe. Voici les réactions recueillies par DirectVelo.com.

Eduardo Sepulveda (Bretagne-Séché Environnement)
Vainqueur du Tour du Doubs
« Une fois dans l'échappée, je me suis concentré sur le final. J'attendais le dernier GPM pour tenter ma chance. Je ne connaissais pas du tout le final. J'avais déjà disputé une fois cette course, mais j'avais abandonné en cours de route. Dans la montée du Larmont, quand j'ai senti que tous les autres étaient à fond, j'ai attaqué. Il y a deux ou trois coureurs qui ont réussi à prendre ma roue. J'ai remis une autre attaque. Il fallait à tout pris que je parte seul dans la montée pour espérer m'imposer. Je n'avais aucune chance de lever les bras si on arrivait à plusieurs. Ça fait du bien pour le moral de gagner ce Tour du Doubs. Je n'ai pas été super bien au mois d'août, je n'avais pas de très bonnes sensations. Ça allait mieux ces derniers jours à l'entraînement. Je sentais que les jambes revenaient bien. C'est important de gagner à cette période de l'année, car ça permet de passer un bon hiver. Je vais disputer le contre-la-montre et l'épreuve en ligne des Championnats du Monde. Je n'aurai pas d'objectif sur le chrono, je ne l'ai absolument pas préparé. Ça va me permettre de me débloquer avant la course de dimanche. »

Julien Loubet (Team Marseille 13-KTM)
2e
« Il y avait du beau monde dans l'échappée. Je n'ai pas trop compris ce qu'ont fait Alexandre Geniez et Jean-Christophe Péraud, qui se sont enterrés. Mais tant mieux pour nous... Ca faisait deux gros adversaires en moins. Je sors d'une période de doutes. J'ai eu de l'asthme, mais heureusement aujourd'hui ça va bien mieux. Mais du coup, il m'a manqué de la confiance dans le final. Je n'y ai pas cru. Je me disais que ça serait déjà bien de terminer dans le top 10. Hélas, on sait que le vélo c'est beaucoup une question de confiance. Mais je ne peux pas être déçu de terminer deuxième. J'aurai signé pour ce résultat-là ce matin. Je suis aussi content qu'Eduardo remporte cette course, lui qui sera mon coéquipier l'an prochain. Je suis aussi satisfait de faire un résultat alors que j'ai déjà un contrat pour 2016. C'est la preuve que je suis toujours motivé pour bien terminer la saison avec le Team Marseille 13-KTM. »

Rudy Molard (Cofidis)
3e
« Aujourd'hui, la tactique de l'équipe était de miser sur une échappée. Nous avons joué au bluff. Quand l'équipe a roulé en tête de peloton, c'était uniquement pour me permettre de sauter des relais à l'avant. Mais ça n'a pas trop marché, Jean-Christophe Péraud et Alexandre Geniez ont compris notre tactique. L'objectif était de gagner et je termine deuxième... Eduardo Sepulveda était le plus fort. J'étais pris de crampes dans le final. J'ai pris tous les coups depuis le départ. Je ne voulais vraiment pas rater l'échappée. C'était un peu le bazar dans l'échappée, il y a eu pas mal d'attaques. Je suis quand même satisfait d'être sur le podium. Je suis content de ma forme actuelle. C'est vrai que j'étais déçu de ne pas être sélectionné pour la Vuelta. C'est normal, parce que je me l'étais mise en tête. Mais je suis rapidement passé à autre chose, je me suis vite reconcentré sur la fin de saison. Je vais maintenant participer ces prochains jours au Grand Prix de Wallonie et au Grand Prix d'Isbergues où l'équipe fera la course pour Nacer Bouhanni. »

Julien Antomarchi (Roubaix-Lille Métropole)
5e
« Je me suis rassuré aujourd'hui, j'avais de bonnes sensations. Le circuit aujourd'hui était dur. Au départ, nous misions sur Baptiste Planckaert, dans le cadre de la Coupe de France. Il y avait beaucoup d'échappées en début de course. A un moment, Baptiste m'a dit de jouer ma chance. Au départ, je ne roulais pas pour le protéger. Puis quand nous avons eu plus de trois minutes d'avance, j'ai passé les relais car je n'avais plus de raison de rester dans les roues. Je n'ai pas été très bien au mois d'août, sur le Tour du Limousin et le Tour du Poitou-Charentes. J'étais donc un peu dans l'inconnu. Maintenant, j'ai envie de bien terminer l'année. Je vais disputer mardi le Grand Prix de Wallonie, que j'avais déjà disputé en tant que stagiaire. Sur la fin de saison, j'ai coché Paris-Tours. On dit toujours que c'est une course pour sprinteurs, mais il y a quand même des bosses dans le final. De plus, c'est une épreuve très longue, ce qui n'est pas pour me déplaire. »

Thibaut Pinot (FDJ)
14e
« Une fois l'échappée partie, la course n'était pas terminée. J'étais là pour faire des efforts. J'ai pris ça comme un bon entraînement. Je n'ai pas couru pendant un mois, mais j'étais plutôt confiant sur ma forme. Je me suis bien entraîné ces dernières semaines. Je suis plutôt content de ma course aujourd'hui. Je vais participer la semaine prochaine au Grand Prix de Wallonie et au Championnat des Flandres. Sur cette course, je vais y aller pour faire des kilomètres dans l'optique du Tour de Lombardie. Je vais rouler avant la course afin d'avoir six heures de vélo au compteur à la fin de ma journée. J'enchaînerai le week-end suivant avec le Tour du Gévaudan. Nous serons à huit jours du Tour de Lombardie. J'espère que je ne serai pas loin de mon pic de forme. Il y aura une arrivée au sommet le premier jour, j'espère faire quelque chose de bien là-bas. »

Pierre Latour (AG2R La Mondiale)
15e
« Nous avions Jean-Christophe Péraud dans l'échappée. Derrière, nous avons fait en sorte de rester bien placés dans le peloton. C'est Samuel Dumoulin qui nous a dit de nous placer. Hélàs, Jean-Christophe a été distancé de l'échappée. Quentin Jauregui a, quant à lui, été gêné par une chute au pied du Larmont. Les Bretagne-Séché ont démarré fort la montée, puis ça a temporisé. Il y a eu une première attaque d'un coureur de Bretagne-Séché. Je me suis retrouvé avec lui et Thibaut Pinot. Ça a de nouveau temporisé. J'ai attaqué à mon tour et nous nous sommes retrouvés à deux avec Thibaut Pinot.
Je me sentais bien aujourd'hui. C'était une course un peu bizarre. Nous avons remis en route dans le final alors que nous étions sur un faux rythme pendant 80 kilomètres. Je vais enchaîner avec le Grand Prix de Wallonie, le Championnat des Flandres et le Grand Prix d'Isbergues. Il y aura ensuite le Tour du Gévaudan où l'équipe sera emmenée par Romain Bardet et Alexis Vuillermoz. »

Emmanuel Hubert, directeur sportif de Bretagne-Séché Environnement
« L'équipe Bretagne-Séché Environnement est en forme. On l'a notamment vu la semaine dernière à Fourmies, mais aussi ces dernières semaines à Plouay ou au Tour du Poitou-Charentes. C'est bon signe pour la fin de saison où nous avons la possibilité de gagner encore quelques courses. La formation est séparée en trois pour la semaine prochaine, avec une partie qui s'en va pour trois jours de courses en Italie, une autre qui va courir en Belgique et en France et enfin quelques autres coureurs qui s'en vont aux Etats-Unis pour les Mondiaux.
La Coupe de France par équipes est très certainement gagnée avec ce résultat, même si les consignes étaient claires ce matin au départ. L'objectif était de décrocher la victoire pour un de nos coureurs. Nous savions que nous aurions la Cofidis qui nous surveillerait, donc l'objectif était vraiment la gagne de la course. On verra ce qui arrivera à Isbergues, mais c'est aussi bien de gagner en individuel maintenant. Pierrick (Fédrigo) fera son maximum sur les deux dernières épreuves (Grand Prix d'Isbergues et Tour de Vendée).
Isbergues est une course qui peut convenir à Yauheni (Hutarovitch) ou Dan (McLay) si ça arrive au sprint. On jouera aussi les francs-tireurs, mais on n'est jamais à l'abri de bordures. Et s'il y en a et que Nacer Bouhanni est esseulé, je sais que Pierrick aura le couteau entre les dents. Tout reste jouable. Pour en revenir à Eduardo, les Mondiaux ne sont pas assez durs pour lui. Vu le profil du circuit, cela correspond mieux à un coureur flandrien. »

Propos recueillis par Nicolas Gachet et Aurélien Regnoult.

Crédit photo : Nicolas Gachet - www.directvelo.com