Mondial - Juniors D. : La France « prête et ambitieuse »

A quelques jours des Championnats du Monde de Richmond (Virginie, Etats-Unis), DirectVelo.com a pris des nouvelles de l’Equipe de France Juniors Dames. Le sélectionneur national, Julien Guiborel, fait le point sur l’état de forme des filles et sur les ambitions du groupe pour ce grand rendez-vous de la fin de saison.

DirectVelo.com : Comment ce Championnat du Monde a-t-il été préparé ces derniers jours ?
Julien Guiborel : Nous sommes partis en stage durant cinq jours du côté de Saint-Quentin-en-Yvelines. Comme à chaque fois, nous étions là-bas dans de bonnes conditions de travail. Je connaissais bien les routes d’entrainement du coin puisque c’est ici que je venais rouler lorsque j’étais plus jeune. Je voulais proposer des difficultés semblables à celles que vont rencontrer les filles sur le circuit du Mondial. Ce n’était pas facile à trouver mais finalement, on a pu s’entrainer dans une bosse en secteur pavé. On a bien pu travailler comme je l’espérais, d’autant que la météo était favorable durant tout le stage. Outre ce travail sur une montée avec des pavés, on a également bien travaillé le chrono, avec du travail derrière scooter par exemple.

Quelles impressions t’ont laissé les filles à l’occasion de ce stage ?
J’ai senti les filles très motivées, bien sûr. Avant un Mondial, ce n’est pas une surprise. Il a quand même fallu soigner quelques bobos. Je pense notamment à Maëlle (Grossetête) qui est arrivée sur ce stage encore un peu malade, même si ça allait mieux au fil des jours. Je pense également à Marion (Borras) qui avait une otite et que l’on a dû ménager en début de semaine, mais tout est finalement rentré dans l’ordre. Je retiens de ce stage l’implication des filles. Vu ce qu’elles ont fait, j’ai vu qu’elles étaient déjà dedans. Elles ont su encaisser de bonnes charges de travail.

« ELLES SONT TOUTES LES QUATRE AMBITIEUSES »

Y’a-t-il eu des compétitions suite à ce stage ?
Pas avec l’Equipe de France, non. Les filles sont retournées chez elles et ont eu chacune un programme différent. Juliette (Labous) est allée en Suisse (à Baden, NDLR) pour y disputer un cyclo-cross dimanche. Marion (Borras), elle, n’a pas couru. Elle s’entraine du côté de Bourges, et puis, elle avait aussi des cours à rattraper. C’était donc d’abord une semaine studieuse pour les filles. Il faut aussi rappeler que le Mondial sur route ne fait que 65 kilomètres pour les Dames Juniors. C’est assez court, alors il n’y avait pas forcément besoin de remettre du volume avec de grosses sorties ces derniers jours, mais plutôt du travail qualitatif. Marion et Juliette, qui doublent chrono et courses en ligne, sont parties pour les Etats-Unis jeudi, alors que Typhaine (Laurance) et Maëlle (Grossetête) ne vont les rejoindre que lundi, jour du contre-la-montre.

Il n’y a pas de surprises dans ta composition d’équipe pour ce Mondial…
C’est une équipe avec les filles qui ont su marcher sur les rendez-vous importants, que ce soit sur le Championnat de France ou sur les grandes courses internationales. Les quatre filles que j’emmène au Mondial ont eu de très bons résultats et elles sont toutes les quatre ambitieuses. On veut des résultats et l’équipe a été faite en ce sens.

« TOUJOURS DIFFICILE DE SE FAIRE UNE IDEE »

Emmènes-tu Marion Borras dans l’unique perspective d’un bon résultat contre-la-montre, ou la penses-tu également capable de performer sur la course en ligne ?
Marion s’est beaucoup consacré à la piste cet été mais elle a continué de travailler sur la route. Durant le stage, elle a passé un bon test lors d’une sortie de trois heures avec du dénivelé et des bosses raides, plus dures que celles que l’on aura sur le parcours du Mondial. Je voulais justement voir où elle en était sur la route mais elle a bien progressé et honnêtement, je ne me fais pas de soucis pour elle. Sur la course en ligne, je sais qu’elle pourra bien aider l’équipe, ou même pourquoi pas jouer sa carte personnelle.

Que peuvent espérer Marion Borras et Juliette Labous du contre-la-montre de Richmond ?
C’est toujours difficile de se faire une idée de part le peu de confrontations qu’il y a entre les filles. Juliette a terminé 5e en Estonie sur le Championnat d'Europe chrono donc je pense qu’elle peut espérer faire aussi bien, voire mieux. Les deux filles peuvent aller chercher un résultat. Le plus important, c’est qu’elles réussissent leur chrono. Pour ce qui est de la concurrence, on verra bien une fois sur place.  

« QU’ELLES MONTRENT DU TEMPERAMENT ET DE L’ENVIE »

Comment imagines-tu la course en ligne ?
On s’en rendra plus compte une fois sur place mais à première vue, le final sera quand même difficile. On a essayé d’étudier tout ça en vidéo grâce à internet, mais nous ne serons fixés qu’une fois que l’on aura pu rouler sur les bosses du parcours. Pour ce qui est du scénario de la course, c’est toujours pareil : si ça ne bataille pas, ça peut arriver avec un bon groupe, surtout sur 65 kilomètres. Dans ces cas-là, on aura plusieurs cartes à jouer au sprint. Mais si ça fait la bagarre, on aura aussi notre mot à dire.  

L’objectif est de décrocher une médaille ?
Une médaille sur l’ensemble des deux épreuves serait un bon bilan, mais ce que j’attends avant toute autre chose, c’est le comportement des filles ! Je veux qu’elles montrent du tempérament et de l’envie. Je veux les voir capable de respecter une stratégie mise en place au départ de la course. Ce sera très important. Et puis s’il y a une médaille au bout, ce sera encore mieux. 

Crédit photo : DR
 

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