Cédric Delaplace en veut encore plus

Le Manchois Cédric Delaplace a remporté vendredi, à domicile, la 1ère étape des 3 Jours de Cherbourg (Elite Nationale). Vainqueur d'étape au Tour de la Dordogne, 4e du Tour des Deux-Sèvres, 5e du Saint-Brieuc Agglo Tour, 7e du Championnat de France ou encore 10e du Kreiz Breizh Elites (2.2), le sociétaire du BIC 2000 est très régulier depuis le début de l'été. Le Champion de France Amateurs 2013 a répondu aux questions de DirectVelo.com.
 
DirectVelo.com : Comment as-tu construit ta victoire sur la 1ère étape des 3 Jours de Cherbourg ?
Cédric Delaplace : Bizarrement, la première échappée a été la bonne. C'est même un petit peloton qui est sorti. Nous étions une trentaine à l'avant, et il y avait 79 engagés. L'entente a toujours été bonne. L'écart a grandi rapidement, jusqu'à 3'. Les 30 derniers km étaient difficiles, avec pas mal de bosses. Nous étions neuf en haut de la première côte. A 25 km du but, je suis reparti avec deux coureurs du Team Pays de Dinan, Aurélien Daniel et Axel Journiaux. Nous avons eu jusqu'à 30'' d'avance. A la fin, il y avait un "pétard" de trois kilomètres. Journiaux a "pété" dès le pied. Nous avions le reste du groupe toujours à 30''. J'avais Fred (Guillemot) derrière. Nous nous sommes attaqués avec Aurélien Daniel pendant toute la montée. A 500 m, j'ai eu du mal à rentrer sur lui. Puis je ne voulais pas l'attaquer pour qu'il me contre. Nous nous sommes regardés, nous roulions à 12-13 km/h. Nous avons lancé à 150 m de la ligne, ça finissait en légère descente. J'ai réussi à le surprendre. J'étais en 2e position. Il ne s'est pas retourné, alors je l'ai surpris au démarrage.
 
« NE PAS GAGNER LE GENERAL SERAIT UNE DECEPTION »
 
Tu gagnes sur une course Elite Nationale, à domicile...
Gagner une Elite, c'est quelque chose... Et à domicile, ça donne encore plus de valeur ! Des quatre étapes, c'est celle qui me tenait le plus à cœur. Nous passions tout près de chez moi. J'ai été beaucoup encouragé, surtout dans la dernière heure. Il y a toujours du monde à l'arrivée. Ma mère et Anthony (son frère aîné, pro chez Bretagne-Séché Environnement) étaient présents. Il y avait des gens que je connais depuis mes débuts dans le vélo. C'était vraiment émouvant. 
 
Comment vois-tu la suite des 3 Jours de Cherbourg alors qu'il reste trois étapes ?
C'est dommage, car en se regardant, nous avons perdu une bonne vingtaine de secondes. Mais je voulais cette victoire d'étape. On avait vu l'an dernier que c'était particulier pour le général. Julien (Guay) avait beaucoup d'avance et il a perdu le maillot de leader le dernier jour. Contrôler la course est impossible pour notre équipe, avec quatre coureurs seulement. Il faut mettre une stratégie en place pour ne pas avoir à rouler. Nous sommes huit coureurs classés en 37'' (lire ici). Il ne faut pas laisser partir l'un de ces coureurs. Notre chance est d'avoir également Fred (Guillemot) dans le coup. L'étape du samedi matin arrive souvent au sprint. Celle de l'après-midi est plus un chantier, avec une bonne bosse. 
 
Es-tu optimiste ?
Si je cours aussi bien qu'aujourd'hui (vendredi), ça devrait aller. Mais on ne peut pas le dire... Une chose est sure, j'ai déjà réussi mes 3 Jours de Cherbourg. Mais j'en veux toujours plus. Ne pas gagner le général serait une déception. Je ne veux pas avoir de regret dimanche soir, je vais donner le maximum. 
 
« SEPTEMBRE EST SOUVENT DECISIF »
 
A-t-il été simple de convaincre le BIC 2000 de t'aligner à Cherbourg plutôt que sur la Coupe de France ?
Dès le premier stage, cet hiver, j'avais dit au Bic que ça serait bien de caser les 3 Jours au programme. On m'avait répondu que ça dépendrait du classement en Coupe de France. On visait le Top 10, et nous sommes actuellement 8e. L'objectif devrait donc être atteint. J'ai réussi à marquer des points sur les dernières manches (lire ici). Yannick (Botrel, le directeur sportif) m'a dit que j'avais ma place pour les 3 Jours. Ça me faisait plus plaisir de venir ici qu'être sur la Coupe de France. (sourires)
 
Tu es en pleine forme depuis le début de l'été...
L'élément déclencheur a été le Championnat de France. J'ai été rassuré ce jour-là. Ça m'a remis dedans après un début de saison laborieux. C'était dur dans la tête, j'ai failli tout arrêter. Mais je ne voulais pas lâcher le Bic. J'ai réussi à me remotiver, à m'entraîner dur. Je suis arrivé avec de la fraîcheur pour l'été. J'ai la chance de ne pas connaître un week-end sans depuis le Championnat de France.
 
Espères-tu toujours rejoindre le peloton professionnel ?
Je m'étais sorti ça de la tête jusqu'à juillet dernier. La victoire d'étape au Tour de la Dordogne m'a fait du bien. Je me suis bien comporté ensuite sur les manches de la Coupe de France (lire ici). Comme ça marche bien en ce moment, j'y pense. Je me dis que j'aurais ma place chez les pros. J'espère que ça le fera. Il y a toujours des belles courses à gagner mais ça serait dur de se remotiver, à refaire un programme chez les amateurs. C'est un peu frustrant de sentir qu'on a sa place. Je pense être au niveau de certains coureurs qui sont chez les pros. J'y crois toujours ! C'est aussi pour cette raison que je veux gagner le général des 3 Jours de Cherbourg. Ça peut changer des choses. Il restera ensuite quelques belles courses. Le mois de septembre est souvent décisif.

Crédit photo : André Quentin - www.ggfotovelo.fr
 

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