Elie Gesbert : « Le plus long raid de ma carrière »

Plus de 80 km d'échappée solitaire sur le Tour de l'Avenir, par-delà la Madeleine et le Col de Beau-Plan, sur les hauteurs de Saint-Jean-de-Maurienne. Ce vendredi, Elie Gesbert a remporté vendredi la 6e étape du « Tour de France des moins de 23 ans » (voir classement) et le prix du plus combatif, après "le plus long raid de [sa] carrière". Le Breton raconte sa longue chevauchée à DirectVelo.com.
 
LE COL DE LA MADELEINE : « NE PAS S'ENFLAMMER »
 
« J'ai essayé de ne pas m'enflammer au début de l'ascension. Hier, j'ai accompagné des attaques très violentes d'entrée de jeu, dans le Col des Saisies, et j'ai laissé un peu trop de jus... En prenant de l'avance dans la Madeleine [à mi-pente, soit environ 12 km du sommet], j'espérais servir de relais à Guillaume Martin [le 2e du classement général et meilleur grimpeur au départ de l'étape, NDLR]. Un Colombien a essayé de revenir sur moi [Daniel Martinez]. Mais je connaissais l'ascension et je mettais un coup d'accélération dans les replats. »
 
LA DESCENTE : « QUELQUES RISQUES »
 
« J'ai pris un peu de risques mais raisonnablement ! Cette longue descente [22km] m'a permis d'accentuer mon avance. J'en ai aussi profité pour me décontracter et boire avant quelques passages en épingle, afin de ne pas arriver en bas trop «'à l'arrache' ».
 
LA VALLEE : « ETRE FORT DANS LA TETE »
 
« Dans la vallée, les routes n'étaient pas franchement plates. Heureusement, le vent soufflait de dos. Mais tous les secteurs étaient difficiles aujourd'hui, parce que j’étais seul. Il a fallu être fort dans la tête... J'ai géré mon avance : j'avais vu dans la montée que le groupe maillot jaune était assez réduit et assez loin. Donc j'ai supposé que les gars allaient se regarder derrière moi. C'est ce qui s'est passé. La journée était longue, l'air était chaud : je me suis beaucoup ravitaillé en liquide, pour boire et m'arroser. »
 
LE COL DE BEAU-PLAN : « JE FLECHISSAIS »
 
« Dans la dernière montée de la journée, j'ai eu un peu peur que l'Espagnol [Marc Soler] me reprenne. L'ardoisier me donnait peu d'écarts et lorsqu'il m'en communiquait, je voyais mon avance descendre en flèche. Je sentais bien que je fléchissais. Alors j'ai continué à m'accrocher et à monter au seuil. Au sommet, je conserve 55 secondes d'avance. »
 
LA DERNIERE DESCENTE : « PETITE FRAYEUR »
 
« La descente vers l'arrivée était technique, mais nous l'avions reconnue avec l'Equipe de France. Je n'ai pas voulu prendre de risque inutile. Par contre, à trois kilomètres de la fin, des crampes sont apparues. Enfin, mieux valait qu'elles commencent dans la descente que dans la montée, sinon je n'allais pas au bout ! (rires) J'ai donné tout ce que je pouvais. »
 
LE DERNIER VIRAGE : « DES RISQUES DE SE TROMPER DE ROUTE »
 
« Une difficulté technique à 200 mètres de l'arrivée : la route tournait à droite au bas de la descente. Je sais que des coureurs derrière moi ont continué dans la mauvaise direction [Marc Soler et Laurens De Plus]. Mais j'avais repéré les lieux. Même si un gars revenait très fort sur moi dans la descente, il y avait de grosses chances qu'il se trompe de route, pris par la vitesse. Pour ma part, j'ai bien viré et j'ai pu profiter de ma victoire peu avant la ligne d'arrivée. »

Crédit photo : Vianney Thibaut / Agence Zoom - Tour de l'Avenir
 

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