Tour du Poitou-Charentes - Et. 2 : Les réactions

Matteo Trentin (Etixx-Quick Step) a remporté ce mercredi la 2e étape du Tour du Poitou-Charentes (2.1), disputée sur 194,7 kilomètres entre Blanzac-Porcheresse (Charente) et la Crèche (Deux-Sèvres). L'Italien a devancé le Biélorusse Yauheni Hutarovich (Bretagne-Séché Environnement) et le Belge Sep Vanmarcke (Team Lotto NL-Jumbo).Le Français Arnaud Gérard (Bretagne-Séché Environnement) reste leader du classement général.
Retrouvez les réactions recueillies par DirectVelo.com après l’arrivée.

Matteo Trentin (Etixx-Quick Step)
Vainqueur de la 2e étape
« Hier déjà, nous voulions essayer de tenter quelque chose avec le vent, pour créer des bordures. Sur cette 2e étape, nous n’étions pas certains de tenter quelque chose mais les conditions étaient favorables et nous avons décidé d’y aller après le sommet du dernier Grand Prix de la Montagne. On n’était pas sûr du tout de tenter, mais avec ce vent-là, on voulait tenter. En plus, on avait vu auparavant que deux coureurs de la LottoNL-Jumbo étaient déjà devant, alors on se doutait que si ça rentrait, ils allaient rouler avec nous.
Le peloton s’est cassé en plusieurs parties. C’était vraiment bien pour nous, on avait six coureurs devant. On a pu contrôler la course, puis la LottoNL-Jumbo nous a effectivement donné un bon coup de main. Les gars ont vraiment fait un superbe travail.
Dans le sprint final, Tony Martin a viré en tête dans le dernier virage, puis Julian Alaphilippe a pris les choses en main. Et enfin Mark Renshaw s’est retrouvé en tête aux 300m. J’étais dans sa roue. J’ai lancé de peut-être un peu trop loin mais j’ai pu gagner. Je suis très content de gagner, d’autant que je n’avais pas eu une grande année jusqu’à présent. Je savais que quelque chose de bien allait finir par arriver.
Je savais que j’étais en très bonne condition physique actuellement, maintenant, pouvoir gagner est encore autre chose, même lorsque l’on est bien. On a simplement essayé, et ça a marché. Maintenant, j’ai la certitude que ma condition physique est plutôt bonne. Je reviens à la compétition après un travail en altitude et normalement, ma condition devrait légèrement baisser petit à petit jusqu’à la fin de l’épreuve, avant de retrouver de meilleures jambes la semaine prochaine. Mais dans tous les cas, gagner une étape comme cela est très bon pour le moral.

Arnaud Gérard (Bretagne Séché-Environnement)
Leader du classement général
«  La satisfaction, c’est de garder le maillot. C’était une journée rythmée avec les Etixx. C’est simplement dommage que Yauheni (Hutarovich) ne gagne pas, on aurait pu faire le doublé. Il lui restera demain matin (jeudi). Peut-être que les sprinters vont quand même vouloir qu’il y ait une arrivée au sprint sur ce Tour du Poitou-Charentes car ils n’étaient quand même pas beaucoup à se disputer la victoire aujourd’hui (mercredi). Etre dans ce groupe est quand même satisfaisant.
Je m’attendais à ce qu’il y ait à nouveau de la course avec ce vent qui était de côté. Je me doutais qu’il y allait avoir du mouvement avec Lotto et Etixx.
Lorsque la cassure s’est créée, on a vraiment bien couru, en restant vigilants. On était encore quatre dans le groupe de tête lorsque c’est sorti (McLay, Ledanois, Hutarovich et Gérard, NDLR). Coup de chapeau à toute l’équipe !
Demain sera une autre journée, avec une étape en ligne le matin et un chrono l’après-midi. On verra si les jambes répondent bien ».

Yauheni Hutarovich (Bretagne Séché-Environnement)
2e de l’étape
«  Dans le sprint, je m’étais mis dans la roue de Sep Vanmarcke. Ce n’était pas trop mal pour moi. J’aime bien ce genre de sprints. J’ai choisi de partir à 220-250m de l’arrivée. J’ai essayé d’anticiper. J’ai pris complètement à droite de la route. Matteo Trentin était à gauche.  Il n’a pas fait d’écarts flagrant, mais il s’est quand même légèrement écarté sur la droite au fur et à mesure. Du coup, je n’ai pas pu passer et je me suis retrouvé coincé alors que j’avais les capacités de déborder et donc d’aller gagner aujourd’hui. C’est dommage car je suis arrivé à la hauteur du pédalier de Trentin alors qu’il restait encore 50m environ. Avec la vitesse, je pense que j’allais passer sans cet écart. Mais avec les spectateurs sur les barrières, je n’ai pas pu passer. J’étais déjà à 40 centimètres des barrières…
J’ai porté une réclamation, mais c’était aux commissaires de prendre une décision. Le point positif de la journée est quand même que l’on garde le maillot.
Aujourd’hui, on est toujours resté bien placés aujourd’hui. Mais quand ça a cassé, j’avais perdu les autres coureurs de l’équipe. J’ai dû faire un gros sprint pour rentrer, mais nous étions quatre de l’équipe devant. C’était très bien. Il fallait faire le choix de sacrifier certains coureurs. Daniel (McLay) et Kévin (Ledanois) ont fait encore un gros travail, c’est normal qu’ils se soient écartés dans le final. Toute l’équipe a beaucoup donné ». 

Sep Vanmarcke (Team Lotto NL-Jumbo)
3e de l’étape
«  Je suis sorti avec un équipier (Paul Martens, NDLR) puis le peloton s’est cassé et un gros groupe est rentré. Nous étions alors six de l’équipe à l’avant, c’était bien.
L’idée ici sur cette course, c’est surtout de retrouver de bonnes sensations avant les dernières classiques importantes de la saison. C’est aussi pour cela que j’ai voulu faire la course à l’avant, pour faire un maximum d’efforts. J’aime ce genre de conditions météorologiques avec du vent, des bordures etc. C’est une bonne chose pour notre équipe.
Cette course est très intéressante, très ouverte. La plupart des courses sont fermées et ennuyeuses. Ce n’est pas le cas ici. On peut essayer des choses, et c’est vraiment sympa.
Même si nous étions six dans le groupe de tête, on savait qu’il allait être impossible de sortir pour essayer de gagner en solitaire.
J’étais déjà à l’attaque hier (mardi) et donc aujourd’hui. Pourquoi ne pas retenter quelque chose d’ici la dernière journée. Il y aura vraiment une journée importante dimanche sur le Grand Prix de Plouay alors si je peux encore faire des efforts vendredi en vue de cette course, je le ferai. Attaquer est selon moi le meilleur moyen de retrouver de bonnes sensations et une condition physique au top ».

Maxime Daniel (AG2R La Mondiale)
4e de l’étape
«  Je suis encore placé. Ça fait du bien mais il va falloir profiter de la forme du moment pour concrétiser. Chez les professionnels, il n’y a pas forcément beaucoup d’occasions de lever les bras alors quand on a une chance, il faut pouvoir la concrétiser. J’espère pouvoir en claquer une d’ici la fin du Tour du Poitou-Charentes.
Dans le sprint final aujourd’hui, j’étais dans la roue de Sébastien Turgot, qui m’a bien protégé du vent. Le dernier kilomètre était quand même sinueux. Il y avait un dernier virage à 450m. La route était un peu bosselée, avec des gravillons. J’ai sans doute viré un peu moins vite que les autres, et j’ai déjà pris un petit trou à ce moment-là. Aux 400m, il aurait fallu que je lance déjà mon sprint pour me rapprocher au maximum du train des Quick Step. Ils étaient en surnombre, cela à jouer pour qu’ils gagnent l’étape ».

Rudy Kowalski (Roubaix-Lille Métropole)
Leader du classement de la montagne
« Je n’aime pas trop frotter dans le peloton. Quand j’ai vu les conditions météo au départ, et qu’il y avait encore du vent, je me suis dit que ça ne serait pas plus mal d’aller passer la journée à l’avant une nouvelle fois. J’ai essayé de prendre un maximum de points pour le maillot à pois. Il n’y a qu’au dernier GPM que je n’ai pas pu prendre de points, puisque les Etixx étaient déjà rentrés. Je suis assuré d’avoir le maillot jusqu’à vendredi matin. Ensuite, on verra comment se passe la dernière journée de course.
Il n’y a pas vraiment de stratégie à avoir pour garder le maillot, si ce n’est tout simplement de reprendre l’échappée vendredi sur la dernière étape.
Je vais d’abord essayer de faire un bon chrono, une épreuve que j’aime bien. Mais on verra si je ne vais pas payer les efforts des deux dernières journées. J’essaie d’abord de me faire plaisir, surtout en fin de saison ».

Sébastien Chavanel (FDJ)
87e de l’étape
« On espérait forcément mieux de cette étape, on venait pour gagner. Il y aura encore demain matin (jeudi) pour tenter et vendredi car sans être pessimiste, ce sera compliqué sur le chrono. On va essayer de garder le cap. Sur cette 2e étape, on voulait jouer la carte de Marc (Sarreau) au sprint mais il s’est malheureusement fait piéger. Ce sont des choses qui arrivent. On avait quand même Mathieu (Ladagnous) et Johan (Le Bon) dans le groupe de tête.
On voit sur ce Tour du Poitou-Charentes que ce n’est pas qu’une course de sprinters, c’est bien pour le spectacle. Maintenant on n’est plus sûr de rien, même pour demain matin. On n’est pas sûr qu’il y ait un sprint car avec ce qu’il s’est passé ces deux premiers jours, ça peut encore donner des idées. Il y aura encore de la bagarre demain, c’est plutôt bien.
Il n’y a pas de « gros sprinters » au départ de cette course cette année, alors il n’y a pas d’équipes pour bloquer la course. C’est donc une course de mouvement et débridée. C’est rare, mais c’est aussi ce que les gens demandent. C’est plutôt bien pour tout le monde, ça montre que l’on sait aussi faire autre chose que bloquer des courses pour des arrivées au sprint ou aux sommets. Nous sommes d’abord des coureurs qui aimons l’action ».

Roger Tréhin (Directeur Sportif Bretagne Séché-Environnement)
« C’est un peu décevant pour Yauheni (Hutarovich) car à cinq mètres près, il passait. D’un autre côté, on garde le maillot de leader et c’était l’objectif de la journée mais quand on passe si près d’une victoire d’étape, surtout avec Yauheni qui tourne autour depuis un moment, c’est un peu rageant. Les coureurs de l’équipe ont fait un bon travail, une superbe course. Ils ont respecté les consignes, ils ont toujours été placés à l’avant de la course. Des coureurs comme Kévin (Ledanois) et Daniel (McLay) ont sauté du groupe de tête dans le final mais ils avaient fait du gros boulot avant, donc c’est normal. Les autres coureurs avaient déjà dû travailler en début d’étape. Tout le monde a bien travaillé ».

Stéphane Goubert (Directeur Sportif AG2R La Mondiale)
« On avait deux coureurs à l’avant. Ce n’était pas évident d’en avoir plus, avec deux équipes comme Etixx et LottoNL-Jumbo qui ont l’habitude de ce genre d’exercices. C’était déjà très bien que l’on ait Sébastien (Turgot) et Maxime (Daniel) dans le bon groupe, ce sont les deux coureurs les plus forts de l’équipe – actuellement - sur ce Tour du Poitou-Charentes. Dans le final, il fallait laisser travailler les équipes en surnombre comme Etixx, qui voulait gagner l’étape et replacer encore Tony Martin au général. Il fallait être très fort mentalement pour faire sa place au milieu des Lotto et des Etixx. C’est ce que les gars ont essayé de faire mais Maxime a lancé son sprint de trop loin. Il est battu par trois coureurs. Il est passé à côté hier, aujourd’hui c’était encore compliqué. Il nous reste deux étapes pour essayer d’en gagner une.
J’espère que les résultats des derniers jours vont remettre Maxime (Daniel) en confiance. C’est une course qui lui réussit chaque année. L’objectif, c’était d’abord qu’il reprenne ses marques et le sourire. Après ça, on savait que les résultats allaient suivre. C’est le cas. Le reste suivra… » 

Crédit photo : DR
 

Mots-clés