Une « explosion » de joie dans la voiture du Limousin

Le comité du Limousin a connu samedi un grand moment de bonheur avec la victoire sur le Championnat de France Juniors de Théo Menant. François Trarieux, le Cadre Technique du comité, revient sur le Championnat de France de l'Avenir pour DirectVelo.com.

DirectVelo.com : Quel bilan fais-tu du Championnat de France de l'Avenir ?
François Trarieux : Nous avions des ambitions de podium sur deux courses. En Cadettes, Anaïs Morichon pouvait espérer quelque chose en raison de ses résultats en Coupe de France. Mais elle était isolée face à des comités comme la Bretagne, le Rhône-Alpes et la Franche-Comté. Elle a sauté sur tout ce qui bougeait et était donc essorée dans le final. Elle a fait le kilomètre car elle ne pouvait rien faire, au sprint, face à une pistarde comme Clara Copponi mais elle n'a pu faire mieux que 18e. Elle a eu une saison compliquée, il faut qu'elle passe la vitesse supérieure en Juniors. Chez les Cadets, ça reste aléatoire. Ils ont essayé de relancer la course mais 3' de retard sur l'échappée, c'était peine perdue. Il faut aussi reconnaître que nous avions un collectif limité physiquement. Un seul coureur pouvait prétendre à un résultat. Louis Faure a essayé d'anticiper lui aussi le sprint. Il finit 22e. L'an dernier, on avait été 18e avec Alexandre Pagnat. Cette place correspond à notre niveau. En Espoirs, Mathieu Morichon a pris la première échappée, mais c'est la deuxième qui est partie. J'avais dit que la course allait dépendre de la Franche-Comté. C'était le seul comité avec un seul gros leader, Hugo Hofstetter. Une fois l'échappée partie, il fallait attendre le final. Nos coureurs étaient dans le peloton mais ils n'étaient pas en mesure de faire la différence. Ils manquent d'épreuves de classe 2, de courses longues... Ils font des belles épreuves mais une ou deux fois par mois. C'est compliqué quand la course fait 180-200 kilomètres.

Et il y a eu ce titre en Juniors...
C'est la course où nous avions le plus d'ambition. La semaine précédente, Corentin Buisson termine 4e et 1er français de la 1ère étape de la Ronde des Vallées. Le lendemain, Théo Menant s'est offert l'étape. Nous avons travaillé le collectif toute l'année autour de ces deux leaders, qui sont complémentaires. Théo a réalisé la course parfaite samedi ! Je savais qu'Alexys Brunel (Nord-Pas-de-Calais) avait les clés de la course. Je l'avais vu très costaud sur le Challenge National, à Aurignac. C'est un attaquant et l'attaque prime sur les Championnats de France. Théo a bougé après 60 kilomètres de course, alors que d'autres favoris ont vraiment trop attendu. Le final a été haletant, avec le retour à 15'' de Romain Pommelet (Bretagne) et Tanguy Turgis (Ile-de-France). Derrière, les autres se sont sacrifiés. Corentin (Buisson) a pris des coups de casque quand il allait casser les relais.

« THEO MENANT AURA UNE CARTE A JOUER AU MONDIAL »

Comment as-tu vécu le dernier kilomètre ?
Quand j'ai entendu qu'Alexys Brunel avait démarré à 300 mètres de la ligne, j'ai compris que Théo allait gagner.. C'était l'explosion dans la voiture. On pensait à ce titre. Mais c'était très indécis cette année chez les Juniors. Personne ne se dégageait. Théo a su faire les bons choix. Alexys Brunel l'a attaqué dans la côte du port. Théo n'a plus roulé ensuite pendant deux kilomètres. Il est repassé simplement sur le plat. Il a fait preuve de sang-froid et d'une belle maturité. Il a passé un cap en juillet lors du Tour de l'Abitibi. Nous savions qu'il allait prendre de la caisse en cas de sélection. Nous avons un peu fait le forcing, avec son entraîneur David Giraud, pour qu'il y soit. Il y a eu également un stage, où nous avions convié Thomas Girard et Marc Staelen. Depuis, il y a eu une succession de belles performances. Théo et Corentin étaient arrivés dès le début de semaine sur Cherbourg.  Nous sommes allés au musée du débarquement etc. Etre là tôt permettait de favoriser la récupération. Puis toute l'équipe était prête à sa sacrifier pour Théo et Corentin.

Que représente ce titre ?
Ça nous arrive que très rarement d'avoir une médaille sur une course en ligne. La dernière datait de Bollène en 1999, c'était en Cadets. Et le dernier titre remonte à 1979 au Championnat de France Amateur avec Francis Duteil. Nous ne sommes pas comme la Bretagne ou le Rhône-Alpes qui viennent chercher plusieurs médailles chaque année. Il y avait de l'émotion à l'arrivée. C'est une récompense pour tout le monde. Nous avons mis en place le Club Limousin Juniors il y a maintenant quatre ans. On se bat pour que le pôle de Guéret perdure. C'est un crève-cœur quand nos coureurs partent. Mais quand je vois Mickaël Guichard gagner à Mareuil-Verteillac-Ribérac ou Victor Tournieroux prendre la 5e place du Championnat de France Espoirs, je me dis qu'on les a bien accompagnés.
Ce titre est surtout une récompense pour Théo. C'est le premier concerné. Il n'a rien lâché tout au long de la saison. Il est par exemple tombé sur Paris-Roubaix Juniors, et une semaine après, il finissait 2e de la première manche du Challenge National. Il va maintenant préparer le Championnat du Monde, où il aura une carte à jouer.

Crédit photo : Freddy Guérin - DirectVelo

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