Tanguy Turgis ne peut pas s’en satisfaire

Considéré comme l’un des (grands) favoris du Championnat de France Juniors ce samedi, Tanguy Turgis a tenu son rang en étant l’un des plus offensifs tout au long des 130 kilomètres du circuit des Pieux (Manche). Mais le coureur francilien a dû se contenter de la quatrième place sur la ligne d’arrivée. ''Je pense qu’on peut imaginer la déception qui est la mienne. Si j’avais terminé deuxième ou troisième, j’aurais été déçu aussi car je venais pour gagner, mais j’aurais quand même eu la chance d’avoir une médaille", soufflait-il quelques minutes après l’arrivée pour DirectVelo.com. "J’avais déjà fait 4e du Championnat de France de cyclo-cross (2014) alors sur le coup, j’étais très énervé, mais j’essaie de relativiser. Finir au pied du podium en étant Juniors 1, ce n’est pas non plus nul".

« QUAND TU ES FORT, IL FAUT ATTENDRE »

Si Tanguy Turgis est déçu, c’est sans doute aussi par le scénario de la course. Piégé par un groupe de treize coureurs à la mi-parcours, il a plusieurs fois tenté de rejoindre le groupe de tête avec des attaques tranchantes. Jusqu’à ce qu’il s’isole en compagnie de Romain Pommelet dans le final, alors qu’il ne restait que plus que deux rescapés de l’échappée « matinale » à l’avant : Menant et Brunel. "Je ne courais pas pour la médaille de bronze. Je savais que j’étais l’un des favoris. J’étais venu pour gagner alors même lorsque je me suis retrouvé avec Romain Pommelet, c’était dans l’espoir de reprendre les deux coureurs devant, admet-il. On s’est relayé tous les deux jusqu’à la fin de la première rampe de la dernière côte. Puis à la toute fin, on a mis attaque sur attaque. On ne pouvait pas vraiment se regarder puisque ça revenait derrière". Avec tout le travail effectué dans les derniers tours, Tanguy Turgis ne voulait surtout pas prendre le risque de voir revenir le peloton en jouant avec Romain Pommelet. "J’avais peur que l’on se fasse reprendre au tout dernier moment. Donc quitte à prendre le risque de ne faire que 4e, on méritait de se disputer la médaille de bronze tous les deux".

Très régulier sur les Championnats mais jamais sur la plus haute marche du podium, Tanguy Turgis sait qu’il peut rêver de mieux. "Il faut que je travaille encore. J’ai toujours terminé dans le Top 10 de mes Championnats de France, mis à part une exception, mais je ne gagne pas. C’est bien d’être placé, mais moi je veux gagner". Mais alors, qu’aurait-il fallu changer ce samedi pour jouer le titre ? Tanguy Turgis ne regrette pas d’avoir été patient en début de course. "J’ai vu le coup de onze partir. Mais je pense que si j’avais attaqué, les mecs auraient pris ma roue et j’aurais ramené tout le monde. Je ne peux pas avoir de regrets. Quand tu es fort sur un Championnat de France, il faut attendre. Je me suis fait avoir aujourd’hui, mais les favoris comme moi n’ont pas à se découvrir trop tôt. Si j’étais sorti et que les mecs avaient roulé sur moi, j’aurais été à la rue dans le dernier tour".

« POUR UN PLAISIR MAXIMUM, IL FAUT GAGNER »

Le coureur de 17 ans est déçu, mais il assume sa tactique de course et a bien conscience de la force qui était la sienne sur ce Championnat national. "Je ne suis pas non plus passé complètement au travers, rappelle celui qui confirme encore tout son potentiel. Mais je sais bien que je suis dans les meilleurs. On le sait, tout le monde le dit. Ne serait-ce qu’avec mes frères Anthony et Jimmy, on entend « Turgis, lui il marche » mais je ne viens pas pour prouver que je fais partie des costauds. A choisir, je préfèrerais faire une fois 20e puis décrocher un titre que de passer juste à côté à chaque fois".

Tanguy Turgis ne veut plus se contenter des places d’honneur. "Je veux me faire plaisir sur le vélo, mais pour que j’ai un plaisir maximum, il faut gagner". Désormais, celui qui a "quand même conscience de s’approcher de la gagne au fil des Championnats" peut se tourner vers le Mondial de Richmond, à condition d’y être sélectionné. "Je ne sais pas ce que va se dire Julien (Thollet, sélectionneur national), comme je suis aussi crossman. Mais évidemment, j’espère y aller".

Crédit photo : Freddy Guérin - www.directvelo.com
 

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Tanguy TURGIS