Rayane Bouhanni rêve toujours bleu-blanc-rouge

Dimanche aux Pieux (Manche), Rayane Bouhanni sera l’une des principales attractions du Championnat de France Espoirs sur route. Titré l’an passé dans la catégorie Juniors, le coureur d’AWT-GreenWay – réserve d’Etixx Quick Step – a depuis fait bien du chemin. Pour DirectVelo.com, le désormais stagiaire de l’équipe Cofidis nous parle de ses galères du début de saison et de son "rêve de gamin" de courir avec son frère Nacer, qui s’est réalisé à l’occasion de la Polynormande. Le coureur de 19 ans revient également sur son "manque de victoires", sa récente expérience norvégienne lors de l’Artic Race, et donc de son nouveau rêve de titre national le week-end prochain. 

DirectVelo.com : Que retiendras-tu de l’expérience en Norvège sur l’Artic Race ?
Rayane Bouhanni : C’était une course de découverte pour moi. Je suis encore jeune, et je n’avais pas d’objectif particulier sur cette course, si ce n’est celui d’aider du mieux possible mes équipiers, et de prendre un maximum d’expérience. La vraie satisfaction, c’est d’avoir pu terminer la course après quatre jours très durs. Je n’ai que 19 ans, et je suis loin de rouler à ce niveau tous les week-ends, alors il fallait aller au bout. On n’était pas sur « une 3e caté » en France là (sourires).

« DEPUIS QUE J’AI COMMENCE LE VELO, JE RÊVAIS DE COURIR AVEC NACER »

T’attendais-tu à ce niveau-là ?
Peut-être pas à ce point pour être honnête. C’était vraiment dur. Déjà en Continental, c’est très dur, et je m’étais dit que le niveau au-dessus ne pouvait pas être encore beaucoup plus dur, mais en fait c’est le cas. Il y a encore une sacrée marche à franchir et j’ai pu le réaliser en Norvège. Sur la première heure de course, puis dans le final, ça roule vraiment très fort et là, il n’y a rien d’autre à faire que serrer les dents et tenter de s’accrocher.

Avant l’Artic Race, tu avais fait tes débuts en tant que stagiaire de Cofidis sur la Polynormande, avec ton grand-frère Nacer en leader de l’équipe…
C’était vraiment un grand moment ! Depuis que j’ai commencé le vélo, je rêvais de pouvoir courir avec lui. Il a été là pour m’aiguiller toute la journée, et pour rectifier mes erreurs en course. Désormais, j’espère que ce rêve qui s’est réalisé au début du mois va devenir quelque chose d’acquis, mais pour l’instant, je n’ai aucune garantie pour 2016. Si je veux signer un contrat dans l’équipe Cofidis, il va falloir que je fasse le nécessaire en prouvant ce dont je suis capable jusqu’à la fin de la saison.

« CA ME FAIT BIZARRE DE NE PLUS RIEN GAGNER »

Avant ce stage chez Cofidis, tu avais effectué tes débuts Espoirs sous les couleurs d’AWT-GreenWay. Que retiendras-tu de ces six premiers mois de compétition ? 
Malheureusement, mon début de saison n’a pas été top à cause de plusieurs chutes. Mais ce que je veux retenir avant toute autre chose, c’est que je me suis battu et que j’ai réussi à relever la tête pour aller chercher quelques places durant le printemps. Alors certes, ce n’était pas forcément sur les gros objectifs que j’avais pu me fixer l’hiver dernier, mais quand même. Je pense notamment à Paris-Arras (8e puis 4e d’étapes, NDLR). C’est moins bien que ce que j’espérais, mais je reste satisfait. Il ne faut pas oublier que c’était d’abord une année de découverte pour moi. Ce qui me manque le plus finalement, c’est une victoire ou deux dans l’année. L’an passé, j’avais l’habitude de gagner en Juniors. Là, ça me fait bizarre de ne plus rien gagner, mais il va falloir être patient.

L’hiver dernier, tu nous expliquais avoir hâte de découvrir des courses comme Liège-Bastogne-Liège ou Paris-Roubaix Espoirs pour connaitre un peu mieux ton profil (lire ici), mais tu n’as pas vraiment pu t’y tester ?
C’était vraiment mes deux gros objectifs de la première partie de saison pour tout dire. J’espérais beaucoup de ces deux rendez-vous mais je suis tombé sur chacune des deux courses. Sur Paris-Roubaix, j’ai chuté avant même le premier secteur pavé. Du coup, je n’ai pas pu me tester sur ces fameux secteurs pavés. Même chose à Liège, où j’ai été écarté sur chute. C’est dommage, mais j’en ressors quand même avec une première expérience. Sur ces courses-là, on emprunte des passages clefs identiques à ceux de la course professionnelle. C’était donc, dans tous les cas, un premier aperçu de ce qui m’attendra peut-être un jour chez les pros.

« JE N’AI PAS PEUR DU HAUT-NIVEAU »

Es-tu satisfait du calendrier que l’on t’a proposé chez AWT-GreenWay cette année ?
Le calendrier m’a convenu. Je n’ai pas peur d’aller essayer des courses de haut-niveau de toute façon, même si, je le répète, je suis encore jeune. Dès qu’une porte s’ouvre avec la possibilité d’aller voir le niveau supérieur, je fonce ! Je me dis que ça ne peut qu’être de l’expérience positive. J’ai vraiment eu un calendrier large et varié depuis le début de saison. Et puis, désormais avec ce stage chez Cofidis, j’ai un calendrier encore plus rempli au niveau international. Je ne sais pas encore ce qui m’attend au mois de septembre, mais ce sera encore sans doute très intéressant.

Avec quelles ambitions arrives-tu sur le Championnat de France Espoirs ? 
Je vais me concentrer sur la course en ligne puisque je ne vais pas disputer le chrono. Sincèrement, je ne me projette pas vers la course de dimanche. On verra bien à l’instant présent. Ce que je peux dire, c’est que je suis prêt, je me sens en bonne condition physique pour jouer la gagne. Maintenant, on ne peut pas prédire ce qu’il se passera sur la course. Je vais tout faire pour devenir Champion de France, mais il faut bien se dire que je suis loin d’être le seul à vouloir ce titre.  

« JE COMPTE FAIRE MA COURSE, COMME TOUJOURS »

Avec le calendrier que tu as eu cette année, tu n’as pas énormément côtoyé certains des meilleurs Espoirs français en 2015. Est-ce handicapant pour dimanche ?
C’est vrai qu’à aucun moment de la saison, je n’ai pu courir avec tous les meilleurs Espoirs français. J’ai simplement participé à une manche du Challenge National Espoirs. Je connais la plupart des meilleurs, comme Franck Bonnamour ou Elie Gesbert, mais c’est vrai que ce sera une découverte pour certains, dimanche. Pour ce qui est du côté handicapant, je répondrais simplement que je ne me base que sur moi-même, sur ma propre performance. Je compte faire ma course, comme toujours. Je pense qu’il faut courir comme on le sent. Lorsque l’on se focalise sur des adversaires en particulier, c’est le meilleur moyen de laisser partir le bon coup. Là au moins, je vais courir comme je l’entends. 

Crédit photo : Marie Greneche - Marie Greneche Photos 
 

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