On a retrouvé : Léo Fortin

Vainqueur du Tour du Béarn en 2006, Léo Fortin, brillait dès que la route s'élevait, bien aidé par son physique de grimpeur. Exilé en Rhône-Alpes, au CR4C Roanne, il réussissait à se classer 4e de Paris-Roubaix Espoirs l'année suivante, comme pour mieux rappeler ses origines nordistes. Au paroxysme de sa carrière, il était stagiaire avec la formation du Crédit Agricole. Pourtant, une mononucléose et trois saisons plus tard, il décidait de mettre le pied à terre. Pour DirectVelo.com, il a accepté de revenir sur ses années passées dans le vélo.

DirectVelo.com : Après quatre ans sans courir, te voilà de nouveau licencié en FFC…
Léo Fortin : En effet, mais ça n'a rien d'un come-back ! Le club de mes débuts, l'ESCB s'investit dans la formation. Le président à changé il y a deux ans et depuis, les jeunes ont un entraîneur, un diététicien et un programme de course intéressant à leur disposition. J'y ai repris une licence il y a quinze jours. Cela me permet également de préparer d'autres échéances sportives car depuis l'arrêt de ma carrière cycliste, je participe régulièrement à des raids multi-sports à niveau régional et national. Et puis, c'est histoire d'apporter ma petite pierre à l'édifice, en essayant d'aider les jeunes si je le peux et lorsque j'ai un peu de temps. J'ai le souvenir, lors de mes années de cyclisme à haut niveau, d'avoir reçu le soutien des bénévoles du club. C'est à mon tour de leur rendre la pareille.

Les meilleurs moments pour toi, quels sont-ils ?
Il n'y en a pas un en particulier, pas une course qui sort du lot plus qu'une autre. C'est dans la globalité. Chacune des victoires, même si celles qui sont acquises à la maison ont une saveurs particulières, représentent un bon moment. Je pense aussi à ma première sélection en Equipe de France ou mes performances dans des rendez-vous prestigieux, telle que ma victoire au Tour du Béarn ou ma 4e place sur Paris-Roubaix Espoirs.

« J'AI EU UNE CARRIERE UN PEU DECOUSUE »

Tu as aussi tutoyé les rangs professionnels en étant stagiaire en 2006.
Oui, ça aussi c'est un très bon souvenir ! J'ai eu la chance de participer à de belle épreuves avec le Crédit Agricole, notamment le GP de Fourmies, le Tour de Wallonie ou le Tour du Poitou-Charentes. Je sortais d'une saison pleine, mais j'ai surtout tapé dans l'œil de Roger Legeay lors d'un Championnat de France où j'avais passé une bonne partie de la course échappé. Mon contrat de stagiaire est parti de là.

Un stage qui n'a pas donné suite…
Non. J'ai eu une carrière un peu décousue, notamment à cause de mes études. A l'époque, j'étais en DUT Génie Civil et je ne débranchais jamais entre la vie de coureur cycliste, la vie d'étudiant et le peu de temps que je m'accordais dans ma vie privée… Ce n'est pas si simple de trouver un parfait équilibre. En 2006, j'ai vraiment fait une bonne saison, tout comme en 2007 où je jouais les premiers rôles sur de belles courses telles que le Tour Alsace ou le Val d'Aoste. Je jouais la gagne et on me parlait beaucoup d'un passage chez les professionnels sans pour autant aboutir. En 2008, j'ai connu une année noire avec une mononucléose. J'avais alors 23 ans et il était difficile de passer pro une fois cet âge passé. Les années qui ont suivi étaient en dent de scie et j'ai arrêté définitivement le haut niveau en 2011. J'ai pris une claque et mon rêve de gosse s'est envolé…

LE SENTIMENT D'AVOIR TOUT DONNE

Comment as-tu vécu cette période ?
C'était difficile. Quand tu te vois complètement planté, être une loque et que tu sens ta carrière t'échapper, c'est dur. Aujourd'hui, c'est derrière moi et je n'y pense plus. Je n'ai pas de regret vis-à-vis de moi et j'ai le sentiment d'avoir tout donné pour percer dans le vélo. C'est une maladie qui m'a stoppé dans mon élan mais quelque part, il y a pire.

De quoi est fait ton quotidien ?
Je suis ingénieur depuis cinq ans dans une entreprise de charpente métallique. J'ai gère environ, notamment au niveau de la gestion de la production. Avec cette société, on a travaillé sur de vastes projets comme le stade de Valenciennes ou le nouveau Lens, mais aussi sur des chantiers à plus petite échelle, en local. Depuis une semaine, j'ai connu un gros changement professionnellement parlant. J'ai quitté mon emploi pour retourner dans le génie civile. A côté de tout ça, je continue donc le sport, du côté de Boulogne-sur-Mer ou je suis né. Après m'être expatrié sur Saint-Étienne lors de mes années Espoirs, je suis revenu vivre dans le nord. Mes terres et la mer m'avaient manquées !

Crédit photo : www.velofotopro.com
 

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