Steven Tronet : « Auber 93 est une équipe unique »

Sacré Champion de France fin juin sur les routes de Chantonnay (Vendée), Steven Tronet s’apprête à reprendre la compétition ce week-end, à l’occasion du Challenge d’Or (Elite Nationale). Une "reprise en douceur" pour le coureur d’Auber 93, qui, à 28 ans, va vivre une fin de saison forcément particulière, lui qui court en troisième division pour la huitième saison consécutive. Steven Tronet revient pour DirectVelo.com sur les jours qui ont suivi son sacre et sur ce qu’il espère de ses premiers tours de roue en bleu-blanc-rouge. 

DirectVelo.com : Comment te sens-tu à la veille de ton retour à la compétition sur le Challenge d’Or ?
Steven Tronet : Je me suis bien reposé pour démarrer cette deuxième partie de saison de la meilleure des façons. Maintenant, je n’ai pas eu une préparation spécifique pour mes premières courses puisque j’ai été assez sollicité ces dernières semaines. J’ai quand même fait le métier du mieux possible, j’ai assuré l’essentiel à l’entrainement et je pense que je pourrai être en condition assez rapidement.

Tu as donc réussi à faire un minimum abstraction de toutes ces sollicitations, dont tu n’avais pas forcément l’habitude ?
En réalité, j’ai quand même essayé de répondre à toutes les sollicitations, du moins au maximum, parce que je pense qu’il fallait en profiter et que cela ne risque sans doute pas de se reproduire la saison prochaine (sourires). La seule chose, c’est que tout cela a empiété sur mon temps d’entrainement mais encore une fois, j’ai quand même pu assurer l’essentiel lors de mes sorties. Et puis, les premières courses qui vont arriver ne sont pas non plus de gros objectifs.

« GAGNER UNE ETAPE SUR LE TOUR DU LIMOUSIN »

Tu t’es récemment rendu sur le Tour de France en tant qu’invité de marque…

C’était une découverte pour moi. J’étais au village départ, puis invité de France télévisions le 14 juillet, le jour de la fête nationale. J’ai pu suivre la course dans une voiture suiveuse. J’étais présent à l’arrivée, j’ai découvert l’ambiance du Tour et différents plateaux comme les Rois de la Pédale sur Eurosport. J’ai également fait un peu de direct au côté de Jacky Durand lors de l’étape du Plateau de Beille. C’était marrant. J’ai appris beaucoup de choses.

Avec ce maillot de Champion de France, tu as également dû être très demandé pour les critériums d’après Tour ?
Oui ! En fait, j’en ai déjà huit à mon programme, même s’il n’y a rien d’officiel pour le moment. Mais c’est vrai que jusqu’à début août, mis à part La Polynormande, je ne vais disputer que des critériums.

Dans ces conditions, quand espères-tu redevenir compétitif ?
Le premier vrai objectif de ma deuxième partie de saison sera le Tour du Limousin. Je pense qu’il y aura vraiment moyen d’y faire quelque chose de bien, de jouer la gagne d’une étape. Mais derrière, la saison sera encore longue jusqu’à Paris-Tours. Il y aura de quoi faire avec le maillot !

« UN PEU DECU DES RETOMBEES DU TITRE »

Tu abordes forcément cette fin de saison de manière différente des autres avec le maillot de Champion de France sur les épaules…

J’ai le titre de Champion de France mais on ne va rien changer au fonctionnement de l’équipe. Si j’ai pu et si nous avons pu devenir Champion(s) de France, c’est que la recette est bonne. Alors pourquoi la changer ? Chez Auber 93, nous allons continuer de faire ce que l’on sait faire depuis le début de l’année. Je n’ai pas d’appréhension particulière. Je vais aborder les courses de la façon la plus tranquille possible. C’est vrai que ça motive encore plus d’avoir le maillot bleu-blanc-rouge, mais le maillot, je l’ai et je n’ai pas besoin de le justifier. 

L’équipe sera sans doute emmenée à prendre ses responsabilités plus souvent en course ?
Je ne suis pas certain que cela change grand-chose. Quand j’ai gagné sur la Ronde de l’Oise ou la Route du Sud, j’avais déjà une équipe pour m’épauler et nous avions déjà pris nos responsabilités. Nous avons toujours eu des coureurs à protéger et il nous est arrivé régulièrement de prendre les choses en main en course. Si à la Polynormande par exemple, un groupe de dix coureurs sort sans aucun gars de l’équipe, il va falloir rouler derrière pour rentrer. Mais dans cette situation de course-là, même sans le maillot tricolore, on roulerait quand même. La principale différence, c’est peut-être dans la motivation. Je pense que le groupe est encore plus motivé qu’avant à se dépasser en fin de saison. Et puis, on a encore plus de confiance qu’auparavant.

Qu’en est-il des retombées post-Championnat de France au niveau du sponsoring ?
Je dois avouer être un peu déçu sur ce point-là. Pour l’instant, il n’y a rien. Gagner le Championnat de France professionnel en étant en troisième division, c’est quand même quelque chose d’énorme. Je pensais qu’il y aurait plus de retombées. Mais c’est aussi pour ça que je réponds à toutes les sollicitations, que j’essaie de me faire connaitre et de faire connaitre l’équipe au grand public. Je veux parler d’Auber 93. C’est une équipe unique en France, avec une équipe féminine, une équipe en DN3 également, une équipe Juniors... Il n’y a aucune autre structure de ce type en France, si ce n’est peut-être le Vendée U avec Europcar, mais ils n’ont pas d’équipe féminine. Ce projet d’Auber 93 est très beau, mais les dirigeants ne sont pas récompensés actuellement. Espérons que cela change.

Crédit photo : Mathilde l'Azou Photographies
 

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