Pourquoi les cyclocrossmen dominent le Tour de Liège

Avec quatre cyclocrossmen aux cinq premières places du classement de la quatrième étape, l'hégémonie des hommes sortis des labourés persiste sur le Tour de Liège. Les noms de Mathieu Van der Poel, Wietse Bosmans, Wout Van Aert, Gianni Vermeersch -notre photo-, Klaas Vantornout, Corne Van Kessel reviennent régulièrement dans le direc des différentes étapes du Tour de Liège depuis quelques années. "Ce sont tout simplement des coureurs de classe mondiale. La plupart sont professionnels en cyclocross. Il n'est donc pas étonnant de les voir signer des résultats", explique Rudy De Bie, sélectionneur national belge de cyclocross, à Directvelo.com.

Traditionnellement,  à partir de la mi-mai, ces coureurs entament une période relativement intensive d'épreuves sur route en vue d'une préparation pour la saison de cyclo-cross à venir. Beaucoup d’entre eux figurent au départ du Tour de Liège. "Ils sont peut-être dans une logique de préparation, mais ils cherchent également à prendre du plaisir sur des épreuves sur route. Rouler tout seul n'est jamais agréable. Ils peuvent évoluer sur des épreuves où ils peuvent engranger des bons résultats", précise-t-il.

Reste à savoir si le niveau de ces épreuves (1.2, 2.12, 1.12) convient à ces coureurs. "Plusieurs paramètres sont à prendre en compte", souligne Rudy De Bie. "Premièrement, je ne pense pas que les courses professionnelles  soient bénéfiques pour eux. Sur ce genre de course, le rythme est relativement élevé. Une échappée part et le peloton contrôle. Il est difficile de prendre beaucoup de plaisir sur ces épreuves."

Le Tour de Liège est souvent une course animée et mouvementée au profil escarpé où il convient de rester attentif tout au long de la course. "Le parcours d'un Tour de Liège ou de Namur convient parfaitement à leurs qualités. La course est plus nerveuse. Cela oblige également les autres coureurs à s'aligner sur leur niveau. C'est un excellent baromètre pour eux de se mesurer ... à des professionnels. Les coureurs incapables de rivaliser avec eux doivent se poser des questions sur leur avenir sur la route ", précise-t-il.

Néanmoins, signer des bons résultats sur la route pourrait peut-être les inciter à délaisser les sous-bois. "Je ne dis pas que certains n’envisagent pas de se tourner sur la route à un moment donné dans leur carrière, comme Mathieu Van der Poel par exemple, mais pour le moment, ils sont concentrés d’abord et avant tout sur le cyclocross.  De plus, il est plus facile pour eux de gagner de l'argent dans le cross que sur la route", conclut-il.

Crédit photo : Hervé Dancerelle - DirectVelo.com

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