Alexis Carlier joue sa plus belle partition sur le Roannais

La semaine passée, Alexis Carlier a surpris tout son monde en terminant à la 7e place du Tour du Pays Roannais, lui qui n’avait jusqu’alors jamais figuré dans un Top 10 sur une Elite Nationale. En réalité, le jeune homme qui fêtera ses 21 ans en août prochain est actuellement plus connu pour d’autres talents que le cyclisme. Chanteur et pianiste, le pensionnaire du Team Martigues SC enchaîne en effet les spectacles et les piano-bars. Et ce avec un certain succès. Sa reprise du tube « The Scientist » du groupe Coldplay a été visionné près de 200.000 fois sur YouTube (voir ici), alors qu’il reprend également les classiques de Rihanna ou de Bruno Mars. ‘‘Mais j’essaie quand même de mettre l’accent sur le vélo cette année. Et je m’y consacrerai encore à fond l’an prochain pour ma dernière année Espoirs, histoire de voir ce que je peux réaliser sur une saison complète’’, sourit-il pour DirectVelo.com. Avec l’intention ‘‘d’oublier les dernières saisons bâclées et de profiter de la bonne forme actuelle’’.

« JE BÂCHAIS UNE COURSE SUR DEUX »

Il faut dire que le Parisien – où il a vécu les quinze premières années de sa vie –, désormais installé entre Grasse (Alpes-Maritimes) et Montpellier (Hérault), a traversé des périodes très difficiles ces dernières années. L’an passé, alors qu’il courrait encore en DN3 sous les couleurs du SC Nice Jollywear, il a perdu son meilleur ami et coéquipier, Théo Conte (lire ici) tué dans un accident de voiture, ce qui l’a plongé dans une longue dépression. ‘‘Je continue d’y penser tous les jours’’, admet celui qui n’arrivait alors plus à se faire mal sur le vélo. ‘‘A chaque fois que je me retrouvais un peu dans le dur, je préférais abandonner. L’an passé, j’ai dû bâcher une course sur deux. Et puis surtout, j’ai arrêté ma saison dès le début de l’été’’. Alexis Carlier n’a d’ailleurs jamais disputé la moindre course après le mois de juillet, toutes saisons confondues.

Mais cette semaine sur le Tour du Pays Roannais pourrait totalement relancer Alexis Carlier. 5e à Bussières, 10e à Nandax et donc septième du classement général final, il se dit le premier surpris de cette performance. ‘‘Je n’avais pas spécialement coché cette course. Je me sentais en forme, et je savais que je montais en puissance depuis plusieurs semaines. Mais de là à faire ce résultat…’’. Alexis Carlier se souvient notamment de la 2e étape, à l’occasion de laquelle il a pu rivaliser avec les plus costauds. ‘‘C’est le moment clef de la semaine. Cette étape s’est vraiment faite à la pédale. Je me suis retrouvé dans un groupe de costauds, même si j’ai été victime d’une crevaison au pied d’un col important. J’ai réussi à accrocher des gars comme Alexis Dulin, et même à les lâcher dans le final pour aller chercher un accessit’’.  Encourageant et prometteur.

« JE COMMENCE A PRENDRE CONFIANCE »

A l’aise sous les fortes chaleurs du Pays Roannais, Alexis Carlier se définit comme un coureur complet, un puncheur-sprinter capable de se débrouiller dans la montagne. ‘‘Je suis en train de réaliser que je peux grimper convenablement. Mais en fait, l’idéal pour moi, ce sont des courses comme le Pays Roannais justement, avec des passages difficiles, qui font la sélection, mais sans qu’il ne s’agisse de longs col non plus’’, précise-t-il. Présent sur des épreuves telles que le Circuit de Saône-et-Loire (Elite Nationale) ou la Ronde de l’Isard (2.2U) un peu plus tôt dans la saison, Alexis Carlier n’avait pourtant jamais encore eu l’occasion de faire parler de lui à ce niveau. ‘‘C’est aussi parce que je sors de cette fameuse saison complètement ratée’’, rappelle-t-il. ‘‘C’est la première fois que je peux enchaîner les courses de ce niveau et visiblement, ça commence à me sourire’’.

Désormais, Alexis Carlier espère simplement pouvoir aller jusqu’au bout de la saison, et ce sans se fixer d’objectifs précis. ‘‘Si je peux continuer sur cette lancée, ce sera forcément positif’’, enchaîne celui qui veut désormais regarder vers l’avenir. ‘‘Le plus important, c’est que je commence à prendre confiance en moi, et que j’arrive à me faire mal sur le vélo. Contrairement à ce que je faisais par le passé, je n’abandonne plus aucune course, sauf sur chute évidemment. Même si je dois finir dans les choux, je vais au bout. Cela me permet d’apprendre et de progresser’’.

Crédit photo : Corentin Ville
 

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