Antoine Leplingard : « Thibault Ferasse, mon dieu ! »

Cette fois c’est la bonne pour Antoine Leplingard. Longtemps abonné aux places d’honneur, le coureur de 20 ans a remporté ce dimanche le classement général du Tour de Mareuil-Verteillac-Ribérac (Challenge National Espoirs) sous le maillot du comité Pays de la Loire. Il devance des adversaires tels que Franck Bonnamour, Florent Pereira ou Hugo Hofstetter. Un joli coup pour le pensionnaire de Vendée U qui "espère avoir franchi un palier ", comme il le déclare à DirectVelo.com.

DirectVelo.com : Tu remportes "enfin" un classement général. Qu’est ce qui était différent cette fois-ci ?
Antoine Leplingard : J’ai récemment appris que je passais directement en troisième année de licence d’informatique et gestion, du coup ça m’enlève un poids ! Je suis libéré, y compris dans le vélo donc tout va bien ! Mareuil c’était un de mes objectifs et c’est une super victoire à laquelle je ne m’attendais pas du tout. D’habitude je suis vraiment bien le premier jour, le deuxième jour un peu moins et le troisième, en général c’est la cata.

Comment as-tu vécu cette épreuve ?
Comme d’habitude, j’étais bien lors de l’étape inaugurale, je finis deuxième. J’étais frustré de ne pas gagner car j’étais vraiment dans un grand jour ! Le lendemain ça n’allait vraiment pas mal, j’étais très déçu d’avoir perdu cinq secondes à cause d’une cassure bête dans le final. Je remonte Simon (Sellier) pour le sprint, je me relâche derrière et ça casse. Je me suis dit "ça fait cinq secondes de plus à reprendre dans le chrono ". Ce dimanche, je n’étais pas trop mal mais c’est surtout grâce à tous les gars de l’équipe que je m’en sors. Je crois que je n’ai jamais été aussi loin dans la douleur que sur le circuit final. Je me suis fait attaquer par tout le monde : Bonnamour, Hofstetter…

« J'ETAIS EN TRAIN DE LÂCHER »

Que t’ont apporté tes coéquipiers ?
Dans la première partie de la course, Thibault (Ferasse), Simon (Sellier) et Marlon (Gaillard) roulaient tous les trois derrière l’échappée. Après ça a "pété" dans tous les sens mais on a tenu le choc. Ils m’ont remotivé. Simon, qui a abandonné, était là à m’encourager sur le bord de la route. Thibault a roulé toute la course. A cinq kilomètres de l’arrivée, j’étais en train de lâcher et c’est lui qui me ramène devant. Il fait les trois derniers kilomètres à l’avant du peloton pour parer d’éventuelles attaques. Ce qu’il a fait c’est surhumain et j’ai croisé pas mal de gars qui m’ont dit la même chose. Aujourd’hui c’est mon dieu, je lui dois tout ! [rires.] Je remercie aussi mon Directeur sportif, Jean-Cyril Robin, sans qui j’aurais peut-être craqué.

Craqué physiquement ou mentalement ?
En temps normal, dès que j’ai le maillot de leader et dès que ça commence à être dur pour moi, je m’affole. La consigne de Jean-Cyril au briefing était : "quoiqu’il arrive, il ne faut pas paniquer". Il m’a dit de toujours rester serein même si j’étais sur la corde raide, et de ne jamais lâcher. Il m’a apporté beaucoup de sérénité. J’avais mal aux jambes avant l’ultime étape, comme tout le monde je pense. Je me demandais comment j’allais faire pour garder ce maillot vu que je l’ai toujours perdu par le passé. J’ai un gros manque de confiance en moi, j’ai toujours l’impression que les autres sont plus forts et qu’ils vont me décramponner. Mes entraîneurs du Vendée U le savent bien. Peut-être qu’aujourd’hui j’ai franchi un palier.

Quelle-est la suite de ton programme ?
Je vais continuer à progresser et à m’épanouir au Vendée U. Continuer de gagner et de faire gagner des courses si j’en ai l’occasion. Prendre du plaisir surtout ! Jusqu’ici, je ne me suis pas troué sur mes objectifs cette saison. J’avais préparé Liège-Bastogne-Liège (21e, NDLR), le Circuit du Mené (3e du chrono, NDLR) et le Championnat de France de contre-la-montre (13e amateur) : j’étais chez moi à Chantonnay. Je fais une performance correcte à chaque fois. Maintenant, je vais prendre une semaine de vacances en Espagne et pour la suite on verra.

Crédit photo : Cédric Congourdeau - www.directvelo.com
 

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