A 24 heuress de la Course de la Paix Espoirs, Guillaume Martin a l'esprit serein. La Ronde de l'Isard, qu'il termine à la 4e place la semaine dernière, a été riche d'enseignements. L'un des rares grimpeurs infiltré dans la bonne bordure lancée le premier jour, il se montre au niveau des deux premiers du classement (Simone Petilli et Laurens De Plus) dans l'ascension du Plateau de Beille, multiplie les démarrages sur la dernière étape (lire ici)... "J'ai pris du plaisir, dit le coureur du CC Etupes. Cette Ronde de l'Isard est rassurante et encourageante". 

 

Rassurante, en effet, parce que Martin n'avait pas affronté les cols en compétition depuis qu'il a réglé ses problèmes d'asthme. L'épreuve pyrénéenne serait-elle dans le genre de son Tour de Franche-Comté ou du Tour Alsace 2014, marqués par une place sur le podium ? Ou dans le ton de ses Tour des Pays de Savoie et Tour de l'Avenir contrariés par une gêne respiratoire ? 

 

"J'étais prudent parce qu'il n'y avait pas eu de signes avant-coureurs de mes difficultés par le passé, rappelle le Normand. Et finalement, tout s'est bien passé. Il semble que ces soucis de santé soient enfin derrière moi."

 

Révélatrice aussi, cette Ronde de l'Isard, puisqu'elle permet de mesurer les progrès accomplis. Pour sa première participation en 2012, Guillaume Martin avait signé un Top 10 final. Mais on l'avait vu esseulé le dernier jour dans le Col de la Core, avant la plongée vers l'arrivée, luttant sous une pluie glaciale, alors que Pierre-Henri Lecuisinier allait chercher la victoire, tout en robustesse. La météo avait refroidi, au sens strict, les purs grimpeurs comme Martin. 

 

Dans l'ensemble, celui qui évoluait alors pour Sojasun espoir-ACNC ne jouait pas les premiers rôles. Rien à voir avec sa prestation de cette année, où il a donné des sueurs au maillot jaune jusqu'à la fin. "Je sens que je suis devenu acteur, que je peux peser sur la course en montagne", analyse-t-il.

 

Ce coup de pédale incisif dans les Pyrénées est enfin de bon augure pour les prochains objectifs. En cette fin du mois de mai, Martin entame un deuxième bloc d'épreuves. Le premier avait tourné au sans-faute, avec des victoires sur ses buts annoncés, Annemasse-Bellegarde et Liège-Bastogne-Liège Espoirs. La nouvelle phase du calendrier relie la Ronde de l'Isard, la Course de la Paix (où il devrait trouver un terrain à sa convenance, dans les reliefs de République Tchèque) et le Tour des Pays de Savoie, mi-juin. "Pas sûr que je sois encore à mon meilleur niveau, parce qu'il est très difficile de maintenir un pic de forme pendant un mois", prévient-il.

 

Après une franche coupure en juillet, la troisième tranche du calendrier sera concentrée sur le Tour de l'Avenir. Un objectif prévu dans trois mois. Mais déjà crédible au vu de la performance établie dans la Ronde de l'Isard.

Crédit photo : Freddy Guérin - www.directvelo.com