On a retrouvé : Mathieu Fabry

Comme tous les jours, Mathieu Fabry a suivi les résultats des courses sur Internet. Dimanche, il a ainsi pu apprendre la victoire de son ancien équipier du VC La Pomme Marseille, Ignas Konovalovas aux 4 Jours de Dunkerque. L'ancien vainqueur d'étape du Tour du Chablais a arrêté le vélo voici cinq ans juste avant le début de l'aventure en Continentale du club marseillais. Depuis, "je ne suis plus remonté sur un vélo", reconnaît-il mais Mathieu Fabry, bientôt 30 ans, est loin d'être aigri après son passage dans le milieu du vélo. "Je suis parti sans regret."

DirectVelo : As-tu suivi les 4 Jours de Dunkerque et la victoire de ton ancien coéquipier Ignas Konovalovas ?
Mathieu Fabry : Je suis l'actualité du vélo sur Internet. Je regarde tous les jours les résultats. Mais je n'ai pas suivi la course à la télévision. Avec Konovalovas, nous étions ensemble à La Pomme en 2007 mais nous ne courions pas souvent ensemble. A l'époque, il courait souvent avec son équipe nationale. Je le côtoyais moins mais c'était un bon gars.

Tu as arrêté le vélo en 2010, une année avant le passage en Continentale de la Pomme Marseille. As-tu des regrets de ne pas en avoir fait partie ?
En 2010, j'ai arrêté après une opération de l'artère iliaque. Je ne suis jamais revenu à mon niveau. Mes efforts à l'entraînement ne payaient plus. Entre temps, j'ai rencontré ma femme. Je voyais que je ne pouvais pas passer pro. Quand j'ai appelé Frédéric Rostaing pour lui dire que j'arrêtais, c'était une décision mûrie, prise sans aucun regret. Je ne suis pas du tout aigri. Si j'en suis là, c'est que je n'avais pas les capacités pour passer plus haut.

« TA PLACE EST LA OU ELLE DOIT ÊTRE »

Aurais-tu pu passer pro les années précédentes ?
Le projet d'équipe Continentale existait depuis plusieurs années. Quand la Pomme gagne la Coupe de France en 2007, si le projet de Continentale avait abouti, j'aurais sans doute fait partie de l'équipe. Mais ta place est là où elle doit être.

Gardes-tu contact avec les anciens de La Pomme ?
Je vais sur les courses un seul week-end par an, sur la Classic Sud-Ardèche et la Drôme Classic. Guillaume Delpech, l'organisateur, est un ami. J'y suis chauffeur pour les invités. On fait le tour des équipes avec eux. Quand je croise un coureur, ça fait plaisir de se retrouver. Il y a eu beaucoup de changements à La Pomme depuis que je suis parti mais je retrouve les coureurs dans des équipes différentes.

Quelle est ton activité aujourd'hui ?
Je travaille chez un promoteur immobilier dans le sud de la France. Je vends des appartements et des villas. Je suis le papa d'une petite fille et ma femme attend un deuxième enfant pour septembre. Je fais construire une maison. La vie est belle de l'autre côté. Mais quand on est coureur, on ne se rend pas compte de la chance qu'on a d'être encadrés pour plein de choses. Certes, il y a les contraintes de l'entraînement mais nous n'avons que ça à penser.

« ÇA AIDE POUR LES CLIENTS »

As-tu le temps de rouler ?
Depuis que j'ai rendu mes vélos de service, quand j'ai arrêté, je ne suis plus remonté sur un vélo. Pour m'entrenir je vais quelques fois dans une salle de sport et je cours à pied.

Est-ce que ton passé de coureur te sert encore aujourd'hui ?
Le sport de haut niveau t'apporte la ténacité. Tu supportes les charges de travail, tu es dynamique. Le côté sportif plaît aussi beaucoup aux clients que je recontre, ça aide un peu.

Crédit photo : www.velofotopro.com
 

Mots-clés