Lionel Genthon aime les conditions difficiles

Rien n'arrête Lionel Genthon (Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme). Ni la pluie, ni le froid, ni la boue. C'est même lorsque deux au moins de ces éléments sont réunis, comme sur le Grand Prix de Saint-Etienne Loire dont il a pris la 5e place, qu'il se montre particulièrement efficace. "Je suis un coureur qui aime les conditions climatiques extrêmes. Plus le temps est galère et plus je marche. Le fait de m'entraîner et de courir l'hiver en cyclo-cross a développé chez moi un mental à toute épreuve. C'est ce qui me permet de tenir là où les autres baissent les bras. Je pense que c'est là où je m'exprime le mieux par rapport aux autres", confie-t-il à DirectVelo.com.

DES MICRO-COUPURES

La chaleur ne le dérange pas, mais il reconnaît avoir de plus en plus de mal à être performant au fil des années. "C'est mon grand âge qui doit faire ça", sourit l'ancien vainqueur du Tour de la Martinique. Plus récemment, et sous la pluie encore, il vient de prendre la 4e place de l'Enfer du Sud, version méridionale du Tro Bro Leon. "Si on regarde de plus près le classement, on peut s'apercevoir que beaucoup de coureurs qui sont devant sont des gens qui font du cyclo-cross l'hiver. Je pense à Georges, Brun, Herbreteau, Noel.... Ce n'est peut être pas ce qui a fait toute la différence mais cela nous a permis, par rapport aux autres concurrents, de pouvoir presque récupérer dans ces chemins de terre, là où eux étaient quasiment à font physiquement et techniquement", précise le coureur drômois.

A près de 42 ans, il les fêtera cet été, il est toujours sur la brèche que ce soit en course sur route, sur les cyclosportives ou dans les sous-bois l'hiver. "Je suis quelqu'un qui effectue très peu de coupures durant l'année. D'ailleurs mon entraîneur Thibaut Humbert me le répète assez souvent", rapporte-t-il. En général, il effectue une première coupure d'une quinzaine de jours durant le mois de janvier, puis des micro-coupures d'une semaine le reste de l'année. "A mon age plus on coupe longtemps et plus c'est dur de revenir vite au niveau. Les jeunes ne me font pas de cadeau !", se marre-t-il.

DU « DERRIERE » PIERRE LATOUR

Ce qui lui permet d'être toujours performant, Lionel Genthon l'attribue à plusieurs facteurs. "J'ai la chance d'avoir un travail qui me permet de m'entraîner correctement (mécanicien cycle), une famille qui est toujours là pour me soutenir,  mes amis, mes sponsors, mon club. Et puis j'ai un  compagnon d’entraînement de luxe en la personne de Pierre Latour (AG2R La Mondiale) avec qui j'effectue la quasi totalité de mes sorties. Pas la peine de préciser que je fais du derrière derny !", déclare-t-il. D'ailleurs, le but de Lionel Genthon est de tenir le plus longtemps dans sa roue quand le néo-pro fait du derrière scooter avec son père Claude. "J'avoue que je n'y arrive jamais, mais c'est grâce à cela que je progresse encore", concède-t-il.

Même s'il lui arrive de jeter un coup d’œil dans le rétro sur son déjà long parcours, ce sont surtout les challenges à venir qui retiennent son attention. "Quelquefois je me dis que j'aurais pu faire mieux mais je me dis que j'ai fait une carrière correcte. Ce dont je suis sûr c'est que j'ai fait le maximum pour donner le meilleur de moi-même tout en respectant les règles et l'éthique sportive." Ainsi, et même s'il reste efficace sur la route, c'est l'hiver venu qu'il porte encore plus haut les couleurs de son club, glanant bon an mal an plusieurs victoires en cyclo-cross. "Normalement je continue en sous bois cet hiver et selon les lieux d'organisation, j'irai certainement défendre mon titre de Champion de France et celui de Champion du Monde Master", prévoit déjà celui qui a conservé le dernier en janvier.

Crédit photo : Philippe Pradier - picasaweb.google.fr/PHPHOTO42
 

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