Adrien Guillonnet : « La dynamique collective arrive »

Adrien Guillonnet s'est offert dimanche la deuxième manche de la Coupe de France DN2, le Tour du Lot-et-Garonne. Une épreuve où il avait pris la 3e place l'an dernier. Rencontre avec le coureur âgé de 21 ans, devenu l'un des piliers du VC Toucy.

DirectVelo.com : Le Tour du Lot-et-Garonne te réussit plutôt bien. Avais-tu coché particulièrement cette épreuve ?
Adrien Guillonnet : Oui et non, car en général quelle que soit la course, quand je suis au départ j’essaie de faire le meilleur résultat possible, même si elle ne m’enchante guère. Mais une manche de Coupe de France cela a toujours une importance un peu plus grande, en particulier pour le club. La première manche, à Saint-Ciers, n'avait pas réussi à notre équipe. Personnellement, je n’étais pas du tout en jambes sur la 1ère étape et sur la seconde, j’ai passé la journée en échappée avant d'être pris dans le final, juste après la chute de trois coéquipiers. Il fallait redresser la barre au Lot-et-Garonne, avec un profil qui nous correspond plus. Ainsi avec mon entraîneur Didier Lemoine, qui me suit depuis mes années Juniors à l’AS Marcoussis, nous avons essayé de bien préparer cette course. J'ai d’abord enchaîné Tour du Charolais - Dijon-Auxonne-Dijon le week-end précédent, puis comme je devais représenter l’école au Championnat de France universitaires jeudi, on a profité que je sois en vacances pour courir à Féricy le mercredi. Ça me permettait de faire un second bon bloc de travail en milieu de semaine. D’ailleurs, même si je finis aussi devant, j’ai trouvé la course de Féricy bien plus dure que le Lot-et-Garonne. Cependant ça a dû être utile pour le Lot-et-Garonne, qui est une course longue, vallonnée, usante ce qui me convient bien mieux qu’une course plate où ça frotte pour un sprint massif ou des bordures.

« PAS LE PLUS A PLAINDRE »

Comment jugeais-tu ton début de saison jusqu'à ce succès ?
Ce début de saison est moyen. Non seulement ça n’est jamais ma période de forme car j’ai besoin de quelques courses de mise en route, mais nous n’avons repris la saison que début mars. Soit plus tard que la majorité des coureurs. A cela s’ajoute le fait qu’on n’ait pas fait beaucoup de courses au profil un peu difficile me convenant bien. De plus, pour les quelques courses un peu plus vallonnées, j’ai été plutôt présent aux avant-postes sans avoir toujours une grande réussite. J'ai eu quelques péripéties au départ de Paris-Troyes. Alors que j’étais dans le bon mouvement à Troyes-Dijon, un saut de chaîne m’a obligé à mettre pied à terre au pied de Villecomte au moment où se forme l’échappée décisive. Au Tour du Charolais, je porte mon attaque trop tôt avec des jambes pas au top...
D’un point de vue collectif, les autres coureurs de l’équipe ayant plutôt pour but d’arriver en forme à la période actuelle qu’en début de saison, il n’y a pas vraiment eu de dynamique collective, mais depuis quelques courses elle est en train de bien arriver.

De quelles libertés bénéficies tu cette année pour t’entraîner ?
J’ai intégré l’Insa Lyon en septembre en 3e année. J’ai bénéficié de quelques aménagements d’horaires : j’ai un peu moins d’heures de cours mais la formation prendra quatre années au lieu de trois. Cela me permet donc de me débrouiller à peu près correctement pour avoir le temps de m’entraîner. Il arrive souvent que le timing soit très serré d’autant que viennent s’y ajouter les allers-retours en début et fin de semaine entre chez moi, en Essonne, et Lyon. C’est souvent plus simple comme ça au niveau organisation pour aller sur les courses, même si c’est toujours du temps en moins. Ce n’est pas toujours évident, mais je le savais à la rentrée, et puis je ne suis pas le plus à plaindre quand je vois des coureurs comme Jérémy Cabot, Jérémy Maison ou Edouard Lauber par exemple. C’est sûrement plus compliqué pour eux de gérer travail/études et vélo.

Tu es donc sur un pic de forme ou cette dernière est-elle encore ascendante ?
La forme n’est pas mauvaise depuis le début de saison, même si les jambes ne sont pas toujours au rendez-vous. Je n’ai jamais de gros pics de forme : celle-ci est assez régulière toute l’année, avec quelques petites variations bien sûr. Ainsi ça me permet d’être présent sur les courses tout le long de la saison. Mais je n’ai pas régulièrement de supers sensations, j’ai souvent l’impression que les jambes ne sont pas au top, donc quand c’est le cas, que je suis dans une très bonne journée comme au Lot-et-Garonne ces deux dernières années, j’essaie de saisir l’occasion. J’espère tout de même ne pas être encore totalement au top, notamment qu’en ayant une meilleure récupération et un peu moins de fatigue lorsque les cours seront finis il y aura un petit plus. Et puis on commence à enchaîner pas mal de courses, ce qui en général m’est plutôt bénéfique, comme je l’ai encore vu la semaine dernière.

« IL FAUT ALLER CHERCHER DES RÉSULTATS »

Quels objectifs t'es-tu fixés cette saison ?
A part progresser, notamment dans le final des courses, faire les meilleurs résultats possibles et m’amuser un peu en étant acteur de la course, je n’ai pas d’objectif précis. Je prends souvent les courses comme elles viennent, avec la forme et les jambes du jour, selon la façon dont la course se déroule. Cependant les manches de Coupe de France sont le fil rouge de la saison pour le club. Pour le reste on a quand même pas mal de courses intéressantes au calendrier. Et parfois c’est quand on s’y attend le moins que ça se passe le mieux, comme ce fut le cas au Tour de la Manche l’an dernier sur l’étape toute plate où l’on finit devant avec Benjamin Pascual, ou alors comme au Tour de Côte d’Or, où bien que prévenu la veille au soir en rentrant de deux grosses sorties pour remplacer un coureur, j’ai pris pleinement part à la grosse dynamique de l’équipe. Je suis donc preneur de « surprises » comme celles-là.

Le VC Toucy est en reconstruction après le départ de trois cadres à l'intersaison. Ton rôle a-t-il changé ? Te sens-tu une âme de leader ?
L’équipe est effectivement en reconstruction, on nous le rappelle régulièrement. Nous savions dès la fin de saison dernière que ça serait difficile de refaire une saison similaire à 2014. Ce n’est pas évident de remplacer la force et la fougue d’un Jérémy Maison, l’expérience et la justesse d’un Mathieu Drujon et la pointe de vitesse d’un Benoît Drujon. On essaie déjà de garder le même état d’esprit et la bonne humeur mise par les boute-en-train de l’équipe, c’est important. D’un point de vue sportif, l’effectif est assez jeune avec les 2e catégorie que Rémy Deutsch veut impliquer dans l’équipe. Il est sûr que je fais partie de ceux dont le club attend de bons résultats, sans forcément être le seul leader, au même titre qu’un Victor Gousset et un Jérémy Cabot qui est de retour, par exemple, sans oublier nos blessés Benjamin Pascual et Aurélien Lionnet. Surtout qu’en ayant un effectif réduit, et pas vraiment de coureur rapide, il faut aller chercher les résultats.

Crédit photo : Guy Dagot - www.sudgirondecyclisme.fr
 

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