Guillaume Martin : « Liège, une victoire mythique ! »

Guillaume Martin (CC Etupes) s'est adjugé Liège-Bastogne-Liège Espoirs en ce samedi, au terme d'une échappée en solitaire d'une douzaine de kilomètres, résistant au retour de Silvio Herklotz (Team Stöling) et Tao Geoghegan Hart (Axeon CT). Le Normand,  21 ans, se confie à DirectVelo.com.

DirectVelo.com : Tu es considéré comme un grimpeur. A tort ou à raison, on dit que Liège-Bastogne-Liège Espoirs est une épreuve réservée aux grimpeurs. Or tu gagnes en résistant à tes poursuivants sur un un final plat ou descendant, face au vent. Victoire de rouleur ?
Guillaume Martin : Rouleur, en quelque sorte ! (sourires). J'ai attaqué avec un groupe à Tilff puis je me suis isolé dans la côte de Saint-Nicolas, parce que j'étais certainement le mieux disposé de l'échappée dans les ascensions. Il fallait être opportuniste aujourd'hui, c'est même l'une des consignes que nous avait données Jérôme Gannat [le directeur sportif du CC Etupes, NDLR]. Franchement, les écarts étaient très serrés. J'avais la chance que l'on ne me les communique pas. Mais je me suis retourné dans la côte d'Ans et j'ai vu le maillot orange fluo de Silvio Herklotz se rapprocher. Je me suis dit que ça allait être très compliqué... J'ai tout donné !

« J'AI FAILLU PRENDRE LA DERIVATION »

Quand as-tu compris que la victoire était acquise ?
Seulement à 200 mètres du but, dans la ligne opposée à l'arrivée sur le vélodrome... J'avais à peine vingt mètres d'avance. Je me suis retourné, j'ai pu lever les bras et savourer quelques secondes.

Tu as connu quelques moments de frayeur aujourd'hui ?
Oui. Le pire, c'est quand j'ai failli prendre la déviation réservée aux motards. Ça aurait été terrible de perdre la course sur une telle erreur. D'ailleurs mon avance s'est un petit peu réduite à ce moment. Plus tôt aujourd'hui, j'ai chuté dans le côte du Rosier en voulant me replacer. Je me suis blessé aux doigts et au genou, sans gravité. Mais j'ai aussi bénéficié de circonstances avantageuses.

Qu'est-ce qui t'a aidé ?
Tout d'abord, le club. Mes coéquipiers ont accompli un gros travail toute la journée : Hugo (Hofstetter) et Arnaud (Pfrimmer) m'ont accompagné après ma chute, Fabien (Doubey) était quant à lui dans l'échappée. Tout le monde a participé à cette victoire, à un moment ou à un autre, et je dois ainsi remercier toute l'équipe, staff et coureurs. Par ailleurs, j'ai aussi bénéficié du passage à niveau, qui a retardé le peloton. Je n'ai pris connaissance de cet incident qu'après l'arrivée.

« UNE EPREUVE CHARGEE D'HISTOIRE »

Tu t'adjuges ainsi une épreuve de prestige ?
Le palmarès comporte des grands coureurs. Il s'agit seulement de la version Espoirs de Liège-Bastogne-Liège mais c'est une épreuve mythique quand même ! J'en avais fait mon objectif de la première partie de saison. Je montais en pression petit à petit. L'an passé, j'avais cassé un rayon dans le final, donc je n'avais pas pu sprinter. Cette épreuve est chargée d'histoire. Je suis très heureux de m'y imposer.

Si Liège-Bastogne-Liège Espoirs était le point d'orgue de ta première partie de saison, quels sont tes objectifs pour la suite ?
La Course de la Paix Espoirs - si je suis sélectionné avec l'Equipe de France - et le Tour des Pays de Savoie. Puis, en fin de saison, le Tour de l'Avenir. J'ai découpé la saison en trois blocs. Mais, pour l'heure, je vais prendre quatre jours de repos complet et quinze jours de compétition. Ma reprise aura lieu sur le Tour du Jura, du 1er au 3 mai.

Crédit photo : Pierre Carrey - www.directvelo.com
 

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