Yann Guyot revient dans le jeu

Yann Guyot (Armée de Terre) a remporté ce vendredi la 3e étape du Tour du Loir-et-Cher (2.2). Echappé en compagnie de neuf coureurs, il a devancé dans un sprint à deux Thomas Rostollan (AVC Aix-en-Provence). Le Champion de France Amateur 2014 s'est ainsi offert son premier succès de la saison. A l'issue du podium, il a répondu aux questions de DirectVelo.com.

DirectVelo.com : Après environ 140 kilomètres en tête, pourquoi l'échappée ne s'est plus entendue ?
Yann Guyot : A 60 kilomètres de l'arrivée, les étrangers ont commencé à ne plus rouler. Ça nous a énervés. Nous avons attaqué chacun notre tour. Nous sommes sortis à trois avec Fabrice (Seigneur) et Thomas (Rostollan). Chacun n'a pas hésité à rouler. Il restait 40 kilomètres, il fallait tout donner. Derrière, les "étrangers" ont roulé... Du coup, je suis bien content qu'on arrive pour la victoire. En alliant toutes nos forces, avec dix coureurs, nous serions sans doute allés au bout avec une avance plus importante.

Quand as-tu compris que vous alliez vous jouer la victoire ?
Sur le circuit final, j'étais confiant avec deux minutes d'avance sur le peloton. Nous avions repéré le circuit mardi. Nous nous étions même testés dedans. J'ai donc su comment aborder le chemin de terre. Je savais qu'il fallait mettre un petit développement. Au premier tour, tout le monde était sur le grand plateau. J'en ai profité pour en mettre une. J'étais sur le petit plateau, j'ai pu monter de manière assez souple. Ils sont restés à 10'', avant de revenir quand nous avons pris vent de face. Il y a eu derrière plusieurs attaques car ça ne s'entendait plus. Thomas a attaqué à un endroit où le vent soufflait dans le dos. Tout le monde s'est regardé, j'y suis allé. Il restait six kilomètres environ.. J'ai appuyé dans la bosse. J'arrive à gagner, ça fait du bien !

« FORCEMENT, J'AI DOUTE »

C'est ton premier succès de la saison...
C'est une victoire qui me remet dans le jeu. Nous avons changé de catégorie cet hiver, et j'ai eu des moments difficiles excepté à la Drôme Classic. J'avais terminé 7e là-bas, je pensais qu'à ce moment-là, ma saison était lancée... Mais j'ai eu un coup de mou ensuite. En fait, je m'entraînais peut-être un peu trop. Il y a plus d'heures de selle le week-end sur les courses, il fallait donc peut-être plus récupérer la semaine. Après la Classica Corsica, j'ai eu peu levé le pied. Je n'ai pas couru le week-end dernier pour bien préparer dans la semaine les prochains objectifs. Le Tour du Loir-et-Cher n' est pas un objectif en soi. Je suis surtout là pour retrouver des sensations et me relancer.

Tu as douté ?
Oui, forcément quand tu sors d'une saison comme j'ai pu faire l'an dernier (17 victoires, NDLR). Je prenais le départ des courses en sachant que j'avais des chances de jouer la victoire... Depuis février, je me suis pris des claques. On me posait des questions, je disais que je n'avais pas forcément le temps de découvrir à mon âge. C'était une mauvaise analyse du monde dans lequel j'arrivais. Je suis comme les autres, il faut que j'apprenne. Ça passe par des fessées... Je suis content pour l'équipe de succès. C'est ma cinquième année avec l'Armée de Terre, tout ce qui se passe dans l'équipe me tient à cœur. Il y a eu cet "incident" au Circuit des Ardennes (lire ici). J'étais déçu pour mes coéquipiers qui étaient placés au classement général. J'étais énervé de la situation. J'espère que ce succès va donner du baume au cœur à tout le monde, notamment aux jeunes. Ça leur montre que tout peut arriver en très peu de temps dans le vélo, il ne faut jamais baisser les bras.

Crédit photo : Cédric Congourdeau - www.directvelo.com
 

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