On a retrouvé : Jocelyn Bar

Jocelyn Bar a arrêté la compétition en octobre 2010, à l'issue du Circuit du Franco-Belge. Il venait alors de disputer une saison chez Roubaix-Lille Métropole, sa seule année chez les professionnels. DirectVelo.com a retrouvé l'ancien coureur du CC Nogent-sur-Oise et membre régulier de l'Equipe de France Espoirs.

DirectVelo.com : Que reste-t-il de cette année chez les professionnels  ?
Jocelyn Bar : Un bilan mitigé. Sur le plan collectif, ça a vraiment été une année faste pour Roubaix-Lille Métropole. Jamais l’équipe n’a évolué à un aussi bon niveau, et nous étions vraiment quelques copains. Je pense notamment à Benoît Daeninck ou Arnaud Molmy. Après sur le plan personnel, je n’ai pas eu de grands résultats. J’ai même été écarté pendant un mois et demi durant l’été à cause d’une blessure au genou. Il était difficile d’espérer un contrat, mais une année en continentale ça m’a suffit.

Le milieu professionnel ne t’a pas plu ?
Si, au contraire. Mais disons que je ne me voyais pas faire deux ou trois années à Roubaix-Lille Métropole. J’ai beaucoup de respect pour cette équipe, et n’ai aucun problème avec eux mais j’avais tout simplement une autre vision du vélo. Lorsque j’ai signé à Roubaix, c’était uniquement dans le but de rebondir ailleurs. Mon plan de carrière m’envoyait plus du côté de la Française des Jeux avec qui j’étais en contact avancé depuis deux saisons. J’ai été stagiaire et j’appartenais à la fondation FDJ. Malheureusement, je n’ai jamais pu signer chez eux.

« 2009 A ETE L’ANNEE D'ARTHUR VICHOT »

Qu’est-ce qu’il t’a manqué selon toi ?
2009 a été l’année d’Arthur Vichot ! (rires) C’est lui qui a signé à la Française des Jeux à la fin de l’année. Quand on compare nos résultats cette année-là, il n’y a pas de raison d’avoir des regrets. C’était normal qu’il passe pro chez eux. En 2008, j’avais fait une saison très intéressante mais 2009 a été un peu moins bon. Du coup, j’ai été recasé à Roubaix.

Aujourd’hui, tu n’as aucun regret ?
Lorsque tu arrêtes, tu te dis que tu n’as pas à en avoir, que tu passes à autre chose, mais évidemment avec du recul si c’était à refaire je changerais certaines choses. J’aurais sûrement eu besoin qu’on me mette quelques coups de pied au cul lors de ma dernière année amateur ! Lorsque tu es coureur cycliste et que tu prends l’habitude d’évoluer à haut niveau, tu t’embourgeoises un petit peu. C’est ce qu’il m’est arrivé. Il était difficile pour moi de me motiver lorsque je disputais des courses toutes catégories ou certaines Elites, après avoir participé à des courses de classe 2 ou des Coupes des Nations. Je pense que je suis passé à côté de certaines choses. Mais avec des si, on referait le monde et après cinq ans à haut niveau je préfère retenir les bons moments, la vie privilégiée d'un coureur cycliste. Vivre de sa passion est une chance que tout le monde n’a pas eu la chance de vivre.

AU TOUR DES FLANDRES ET A PARIS-ROUBAIX

Et puis, tu vis toujours à travers le vélo...
Je suis resté un peu dans le milieu en effet. Je suis responsable d’exploitation chez Btwin à Lille. C’est un magasin qui appartient à Décathlon mais qui ne traite que du vélo avec un panel d’offre un peu plus large, notamment des études posturales. Je me souviens encore avoir postulé chez Décathlon le matin du Grand Prix de Fourmies, mi-septembre 2010. Dés que j’ai eu une réponse positive, j’ai foncé. C’était mon échappatoire et une façon de rebondir très rapidement. Avoir quelque chose d’autre permet aussi de ne pas cogiter. Même s'il m’est déjà arrivé de penser à un éventuel retour...

Cette idée est désormais révolue ?
Oui. J’y ai pensé mais très vite je me suis ravisé. J’aime toujours faire du vélo de temps en temps, pour le plaisir. J’ai même été voir le Tour des Flandres puis Paris-Roubaix la semaine dernière. Mais la compétition ne me manque pas. Avec le travail, j’ai trouvé un nouveau défi, de l’ambition et des objectifs. Je ne ressens donc aucun manque. Et puis, si j’avais voulu revenir, je n’aurais pas voulu perdre mon temps. Mon souhait aurait été d’être compétitif à haut niveau. Je pense que lorsque tu as goûté à la vie normale, c’est difficile de refaire tous les sacrifices qu’engendre la pratique du cyclisme à haut niveau. A bientôt 27 ans, j’aurais eu beaucoup trop à perdre en reprenant le rythme de vie d'un cycliste. Ma vie actuelle me va très bien, je suis passé à autre chose !

Crédit photo : www.velofotopro.com
 

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