Tanguy Turgis sort de Paris-Roubaix « avec le sourire »

Tanguy Turgis (France) a pris dimanche la 9e place de Paris-Roubaix Juniors. Le Francilien, licencié à l'US Métro Transports, a chuté dans le final alors qu'il venait d'attaquer ses trois compagnons d'échappée. Ces derniers, Bram Welten, Pascal Eenkhoorn (Pays-Bas) et Stan Dewulf (Belgique) arriveront finalement aux trois premières places de l'épreuve d'ouverture de la Coupe des Nations... Malgré une pointe de déception, le Junior 1ère année souhaitait surtout positiver sa performance au moment de faire le bilan pour DirectVelo.com.

« Quand j'ai appris ma sélection pour Paris-Roubaix, j'étais très content mais je ne me rendais pas vraiment compte que c'était une Coupe des Nations. Je me souviens quand mes frères (Jimmy et Anthony, NDLR) ont disputé ces dernières années Paris-Roubaix Espoirs, il y avait du monde mais c'était différent. C'était mieux pour moi finalement de ne pas me rendre compte de l'ampleur de l’événement. A Heusden-Zolder (Belgique), cet hiver en cyclo-cross, tout le monde me disait "tu vas faire une Coupe du Monde". Ça m'avait fait stresser... Dimanche, je n'avais pas la moindre raison de stresser. A mon réveil, j'avais surtout hâte d'en découdre. Il y avait des coureurs très nerveux, deux-trois favoris ont peut-être perdu la course à cause des chutes ou des crevaisons. Je pense à Tobias Foss (Norvège), qui venait de dominer le Tour Nivernais Morvan. Mais ça fait partie de la course.

UN PELOTON TRES NERVEUX

C'était donc très nerveux. Il n'y avait pas de pavés sur les 28 premiers kilomètres mais il y a eu malgré tout pas mal de chutes. Ça frottait beaucoup. J'ai essayé de rester bien placé tout au long de la course. Il était plus simple de rester à l'avant que de reculer pour remonter ensuite... Au sein de l'Equipe de France, nous étions quasiment tous bien placés sur les premiers secteurs. Avant d'arriver sur les premiers pavés, un coup de quatre coureurs est sorti, ça a été l'échappée du jour. Avant le ravitaillement, Pascal Eenkhoorn a mis une grosse accélération. Suite à cela, il n'y avait plus qu'une trentaine de coureurs dans le peloton. Il restait les "meilleurs". Ça s'est ensuite regroupé. Nous nous sommes parlés entre les Français, pour savoir comment chacun se sentait. C'est basique mais important.

UNE ATTAQUE PUIS UNE CHUTE

Me concernant, j'ai accéléré dans un secteur que j'avais trouvé difficile la veille au moment de la reconnaissance. Il n'était pourtant pas marqué en "rouge" dans le livre de route. Il était en faux plat descendant, donc ça "tapait" beaucoup. Je crois que c'est Templeuve... Guillaume Millasseau a également accéléré. Nous avons repris 30'' à l'échappée. Les Danois et d'autres pays ont ensuite roulé. Nous avons repris l'échappée avant le secteur de Camphin-en-Pévèle. Une fois la jonction effectuée, il y a eu une nette accélération. Trois coureurs sont sortis sur la route, avant le carrefour de l'Arbre. Il s'agissait de Bram Welten, Steven Dewulf et un Italien. J'ai accéléré au carrefour de l'Arbre. J'ai pris un peu d'avance jusqu'au virage en équerre. Pascal Eenkhoorn est revenu seul sur moi. Nous sommes rentrés à la fin du secteur sur les trois de tête. L'Italien a rapidement "percé". Nous étions donc quatre en tête. Dans Hem, j'ai attaqué car j'avais encore un peu de force. Malheureusement, j'ai pris un virage trop rapidement. Ma roue avant est partie, je suis tombé. J'avais 20 mètres d'avance. Eenkhoorn relançait derrière moi. Je pense que j'ai été dépassé par les événements. J'ai entamé le virage trop vite. Je repars 200 mètres derrière les trois coureurs... Les deux Néerlandais auraient été là pour la gagne, le Belge avait l'air dans le dur.. J'aurais terminé au minimum 4e, j'aurais joué la gagne... Je me suis fait rattraper par le contre à la fin du secteur de Hem. Au sprint, je fais 5e... J'avais un sacré mal de jambes sur la piste. J'arrive à sauver une place dans le Top 10.

« NE PAS RESTER SUR MA CHUTE »

Je suis quand même satisfait. Au départ, je ne savais pas quoi espérer. Je voulais faire du mieux possible... Il y a bien sûr une petite pointe de déception car j'aurais peut-être pu être sur le podium. 9e, c'est déjà bien. Je suis content d'avoir passé une bonne sélection en Equipe de France, ma première sur la route. Il y avait une bonne ambiance, un super staff... Je suis sorti de ce rendez-vous avec le sourire, c'est le principal ! Je retiens le positif, je ne dois pas rester sur ma chute. Ça ne changera rien de ruminer. Je dois être content de ce que j'ai fait.

« EN JUNIORS, IL FAUT PRENDRE DU PLAISIR »

Ce n'est que le début de saison... Il faut réussir à garder ce niveau-là. Il y a un niveau homogène en France. Ma priorité est de récupérer de ma chute pour ce week-end et la première manche du Challenge National Juniors. Je reste dans le même état d'esprit. J'étais très motivé par Paris-Roubaix Juniors. Je vais continuer de prendre le départ des courses pour faire du mieux possible. En Junior, il faut prendre du plaisir. Ça doit rester la priorité même si nous avons tous envie de faire des résultats. Au carrefour de l'Arbre, avec le monde qui était déjà là au bord de la route pour les professionnels, c'était quelque chose de spécial. En sortant du carrefour, j'étais content même si j'étais à fond... Je vais m'appliquer ce week-end. Si j'ai l'occasion de retourner en Equipe de France, ça sera bon à prendre. J'ai réussi à rentrer en sélection, je suis dans les petits papiers du sélectionneur... Je ne dois pas me bloquer en pensant à l'Equipe de France, ni trop y penser.. A l'arrivée, nous avons fait un bon débriefing. C'était top ! »

Crédit photo : Thomas Maheux - thomasmaheux.photodeck.com
 

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