Boris Zimine : « J'ai bien bossé cet hiver »

Sa dernière victoire remontait au 21 juillet 2011. Sous les couleurs du CC Etupes, Boris Zimine avait remporté une étape du Tour de la Creuse. Près de quatre ans plus tard, il a retrouvé le chemin de la victoire dimanche dernier en s'imposant au Grand Prix de Bologne (Haute-Marne). Entre ces deux succès, le Francilien a tout connu : deux saisons chez les professionnels, plusieurs opérations de l'artère iliaque, un arrêt de la compétition... Redevenu coureur cycliste l'été dernier, le désormais sociétaire du CM Aubervilliers 93 ne cache plus aujourd'hui son désir de repasser à l'étage supérieur. Avant la Boucle de l'Artois, le coureur âgé de 24 ans fait le point pour DirectVelo.com
 
DirectVelo.com : Quel est ton sentiment après avoir retrouvé le chemin de la victoire ?
Boris Zimine : C'est une victoire au goût amer pour des raisons indépendantes au cyclisme. Il y a eu une explosion de joie au moment de franchir la ligne car il y a l'adrénaline de l'arrivée. Mais, ça s'est arrêté là. J'étais plus animé par un sentiment de haine que de joie. J'étais content de relever les bras mais ce n'est ni une fin en soi, ni une joie extraordinaire. Il faut aussi remettre les choses dans leur contexte. Je ne dénigre pas la concurrence mais ça reste une victoire en toutes catégories. 
 
« UN ETERNEL REVEUR »
 
Tu en avais quand même besoin de ce succès ?
Bien sûr. Avec du recul, cette victoire me fera forcément du bien. Elle montre que je suis capable de regagner. Depuis le début de saison, j'ai disputé neuf courses, et je suis arrivé à huit reprises pour la victoire. J'avais terminé à six reprises dans un Top 20. Je manœuvrais souvent très mal dans le final. J'avais perdu les repères des derniers kilomètres d'une course cycliste, c'est certain. A Bologne, j'ai montré que j'étais encore capable de gagner. Forcément, ça me servira. Depuis le début de saison, j'étais satisfait de mes sensations mais il est toujours frustrant de ne pas gagner. 
 
Comment juges-tu ton retour pour le moment ?
Je suis un éternel rêveur. J'aurais dans l'idéal voulu avoir plus d'une victoire au début du mois d'avril. Je suis content d'avoir pu répondre présent tous les week-ends, excepté sur Troyes-Dijon où je suis passé au travers. C'est la preuve que j'ai bien bossé cet hiver. J'ai découpé ma saison en trois parties. La première se termine dans quinze jours. L'objectif était de remporter au moins une course avant la fin de cette première partie. Dans l'idéal, c'est sûr que je ne rêvais pas de gagner Bologne mais c'est mieux que rien. J'ai vu que j'étais quand même capable de jouer la gagne. Je ne peux que progresser au fil des mois. J'aurai plus de temps pour rouler à partir de mai. J'ai l'école jusqu'à mi-juin mais j'ai déjà assuré l'essentiel côté scolaire. Je me concentrerai davantage sur le vélo à partir de mai pour essayer de me faire plus remarquer. 
 
« EN MESURE DE GAGNER QUATRE OU CINQ COURSES »
 
Ton désir étant de retourner chez les professionnels, es-tu dans le bon timing pour cela ? 
Je suis dans le bon timing car j'ai montré que j'étais redevenu compétitif. Il reste encore beaucoup à montrer. Je ne mérite pas de passer professionnel car je me suis imposé à Bologne. Je pense que mon début de saison demande à être confirmé sur des courses d'un plus haut standing. Je sais très bien que je ne suis pas un coureur qui va gagner quinze courses par année. Le but est de continuer d'être régulier. Si c'est le cas, je pense être en mesure de remporter quatre ou cinq courses dans l'année. J'espère que les prochaines victoires seront des épreuves Elites ! Ça devrait pouvoir éventuellement m'ouvrir les portes de l'équipe professionnelle d'Auber 93.
 
A propos de course Elite Nationale, tu disputes ce week-end la Boucle de l'Artois. Est-ce un rendez-vous que tu as coché ? 
Avec mon rythme d'entraînement, je ne peux pas vraiment fonctionner par cycle. La semaine, je fais du vélo pour essayer d'être performant le week-end qui suit. Mais la Boucle de l'Artois me tient à cœur. Tout d'abord car l'épreuve est organisée par le papa d'Adrien Petit (son ancien coéquipier à Wasquehal et au CC Nogent-sur-Oise, NDLR). C'est moi qui ai fait la demande au CM Auber 93 pour y aller. J'apprécie la famille Petit. De plus, c'est une course qui, je pense, me correspond. Je l'avais disputée en 2009, elle était en classe 2. C'était la dernière victoire de Franck Vandenbroucke. C'est un bon souvenir pour moi. Je suis très sentimental.

Crédit photo : www.vcc.fr
 

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