Alors qu’il venait tout juste de reprendre la compétition après une longue convalescence due à une mononucléose en fin d’année 2014, Yoann Moreau (ESEG Douai) a choisi de mettre un terme à sa carrière. Le fils de Francis, Champion Olympique de poursuite par équipe à Atlanta en 1996, ne retrouvait plus la motivation qui était la sienne avant sa maladie. "Laurent Pillon et mon entraîneur étaient venus chez moi il y a un mois pour que je leur fasse part de mon désarroi, explique-t-il à DirectVelo.com. J’ai pris le temps de la réflexion et je pars sans regrets."
 
Le vainqueur du Grand Prix de Saint-Souplet (Elite Nationale), en août 2014, était pourtant revenu avec de grandes ambitions dans sa nouvelle écurie, l’ESEG Douai, à l’idée d’"y exploser" (lire ici). Le tournant a eu lieu après son retour à la compétition au Grand Prix de Feignies (Nord). Alors regonflé à bloc à l’idée de participer à Paris-Roubaix Espoirs, une voiture croisa son chemin et le mît à terre. "Un long moment de doute s’est installé, avoue t-il. J’ai repensé aux moments difficiles de cet hiver et j’ai pris cette décision d’arrêter." Avant de préciser : "Même si ma décision a été très difficile à annoncer à mon père, je tenais à les remercier pour leur soutien tout au long de ma jeune carrière".
 
Tout juste auréolé de sa première victoire en Elite Nationale à Saint Souplet en 2014, de multiples sollicitations se sont enchaînées en fin de saison dernière, ce qui le fit rentrer dans une bulle spéculative. Il s’explique : "Après ma victoire, les supporters étaient très présents autour de moi, c’était sympa. Après ma blessure, tout s’est estompé, et ça, c’est très difficile". Le coureur de 20 ans, longtemps comparé à son père, regrette la mentalité du monde cycliste. "A ce niveau, on ne regarde plus la personne mais uniquement le cycliste", lance-t-il.
 
Désormais, Yoann Moreau se verrait bien être au service des autres, pour "être utile tous les jours". Le futur-ex coureur, qui s’est renseigné sur les formations infirmier, s'imagine bien également transmettre sa passion aux jeunes cyclistes. "J’ai eu la chance d’aider les jeunes de sport études cet hiver, et je dois dire que cette éducation m’a beaucoup plu. Au delà de l’aspect performance c’est le scientifique qui m’attire particulièrement", termine-t-il.

Crédit photo : Dominique Bécart