Jérémy Cornu, trois secondes qui changent tout

Pendant que l'autre front partait en Bretagne pour aller chercher la première place en Coupe de France DN1, Jérémy Cornu emmenait lui la semaine derrière le Vendée U sur le Tour de Normandie (2.2). Proche du Top 10 l'an passé (11e), le Normand souhaitait faire mieux sur le tour de sa région. Dès cet hiver, il avait donc la tête tournée vers ce rendez-vous.

Avant cela, il avait tout de même coché la première manche de la Coupe de France DN1, le Grand Prix du Pays d'Aix. Sur le circuit de Puyricard, il a pris une bonne 5e place pendant que son coéquipier Lilian Calmejane s'imposait. "Excepté Aix où je cherchais à faire un résultat, depuis le début de saison, je courais surtout pour aider mes coéquipiers. Sur les courses que j'ai pu faire, il y a eu quasiment une victoire à chaque fois... J'ai eu de la chance, sourit-il. De mon côté, j'avais toujours dans un coin de la tête le Tour de Normandie."

« IL M'AURAIT FALLU UN RELAIS DE PLUS »

Arrivé en confiance sur la course, le Calvadosien a bien débuté en remplissant son premier objectif de la semaine. "Je ne voulais pas perdre plus de 10'' sur le vainqueur lors du prologue", rapporte à DirectVelo.com le coureur de 23 ans qui a concédé... 10'' à Tom Bohli (BMC Development Team). Il lui fallait ensuite éviter de perdre du temps jusqu'à l'étape du vendredi. Ce qu'il a réussi à accomplir. "Dès la 1ère étape, Lucas Destang s'est imposé. C'était le scénario idéal pour l'équipe. Le Vendée U avait déjà presque réussi son Tour de Normandie", glisse-t-il.

La 4e étape, entre l'Aigle et Bagnoles-de-l'Orne, Jérémy Cornu y pensait depuis longtemps. "Le parcours quasi-similaire m'avait plu en 2013. Au départ, j'ai dit à mes coéquipiers que le scénario parfait était qu'ils me déposent dans les dix premières positions à l'entame du circuit final. Après c'était à moi d'assurer. Ils ont encore fait un super travail ce jour-là..."

Il s'est montré très actif en attaquant à deux reprises. La seconde attaque fut la bonne. Accompagné d'un coureur de Rapha Condor et d'un autre du Team 3M, il s'est retrouvé en tête à l'entame du dernier kilomètre. "Mais le peloton était juste derrière. J'ai lancé au pied de la bosse d'arrivée. Au final, un seul coureur, Nicolas Vereecken, m'a doublé à 50 m de la ligne. Hélas, le coureur de Team 3M échappé avec moi ne relayait pas comme Vereecken était leur carte pour cette arrivée. Il m'aurait fallu un relais de plus pour m'imposer. Franchement, passer si près de la victoire, j'étais très déçu. Mais Thibaut Macé, mon directeur sportif, m'a dit de me remobiliser pour le week-end."

AVEC LA MANIERE

Mais le samedi, entre Carentan et Martinvast, le parcours n'était pas aussi difficile qu'on lui avait dit. Alors le lendemain, le coureur classé 7e du général a voulu être offensif pour la dernière étape. Son but ? Prendre des bonifications. "J'avais deux objectifs avant le Tour de Normandie : gagner une étape et terminer dans le Top 5 du général. Je ne voulais pas passer tout près des deux." Dans la première partie d'étape, malgré le vent de face, il a mis le nez à la fenêtre pour revenir sur les échappés. Il a empoché 3'' de bonifications, ce qui lui permettra à l'issue de l'étape de terminer 5e du général. "Comme j'avais beaucoup donné en début d'étape, les 40 derniers kilomètres ont été difficiles mais je ne voulais rien lâcher", déclare-t-il.

Jérémy Cornu apprécie d'avoir obtenu ce résultat avec la manière. "Ça s'est fait à la pédale. J'ai osé, je suis content de ma course. Je ne peux pas être déçu, ni avoir des regrets. J'ai été à 50 mètres de réussir mes deux objectifs de la semaine". L'ex-vainqueur de Manche-Atlantique regrette simplement l'absence d'une étape plus difficile. "La course a été dure à cause de la pluie, du vent... mais il manquait une étape au profil très accidenté", dit-il. Le Tour de Normandie derrière lui, il est désormais tourné vers ses prochaines courses, à commencer par le Triptyque des Monts et Châteaux (2.2) qui débute vendredi en Belgique. Avec le désir d'être encore performant. "C'est le genre de course où on veut montrer qu'on a notre place chez les professionnels", termine-t-il.

Crédit photo : Philippe Pradier - picasaweb.google.fr/PHPHOTO42
 

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