?

Dominique Bozzi, 43 ans, est le seul Corse à avoir été professionnel. C'était de 1995 à 1997, au Groupement, Force Sud puis Casino. Depuis l'arrêt de sa carrière, il s'est beaucoup investi pour développer le cyclisme sur son île. Dominique Bozzi est l'organisateur de la Classica Corsica (1.1), qui aura lieu ce jeudi entre Ajaccio et Bastia. Il a répondu aux questions de DirectVelo.com.
 
DirectVelo.com : Qu'est-ce qui différencie le Critérium International et la Classica Corsica ?
Dominique Bozzi : La Classica Corsica est la course des Corses. Elle est organisée par des Corses qui sont à 100 % bénévoles. Nous savons qu'un jour, le Critérium International quittera l'île. L'épreuve est organisée depuis 2010 en Corse, par le passé il s'est disputé dans diverses régions comme les Ardennes. De notre côté, nous espérons que notre course se sera bien développée dans dix ans. Le but est que cette épreuve passe sur deux, trois ou quatre jours. C'est la suite du Tour de Corse professionnel. Les trois derniers vainqueurs sont quand même Gilbert Duclos-Lassalle, Stephen Roche et Bernard Hinault. Les meilleurs coureurs de l'époque étaient passés par le Tour de Corse. 
 
« IL A FALLU DIX ANS POUR ORGANISER LA CLASSICA CORSICA »
 
Est-il simple d'organiser une 1.1 en Corse ?
Il m'a fallu dix ans pour l'organiser. J'ai dû former des gens. Le Tour de Corse a été relancé en 2007. Ce sont les mêmes personnes qui seront là pour gérer la logistique de la Classica Corsica. Voir tout cela me rend plus fier que mes résultats personnels pendant ma carrière, comme ma 2e place au Championnat du Monde des 100 kilomètres en 1994. Aujourd'hui, nous sommes prêts. J'ai mis le paquet ! Nous sommes dans la continuité du Tour de France 2013. 
 
Que reste-t-il aujourd'hui du passage du Tour de France sur l'île ?
Nous ne souhaitions surtout pas que le grand départ du Tour de France soit un coup d'épée dans l'eau. Les cyclosportifs viennent de plus en plus rouler chez nous. C'est important de développer cela pour notre économie au moment des saisons creuses. Nous souhaitons développer le tourisme et le cyclisme en Corse. Nous travaillons avec des tours-opérateurs. Je me sers de mon sport. La Classica doit devenir un gros événement ! Ce n'est que le début. Je suis ravi de voir sur notre course, pour la première année, des coureurs comme Péraud, Pinot ou Schleck. Nous avons travaillé dur pour ça. Nous serons regardés, notés par l'Union Cycliste Internationale. J'espère que nous ne ferons aucune erreur. Il n'y a pas de raisons.
 
« LE TOUR DE CORSE EST IMPORTANT POUR LE CYCLISME DE NOTRE ILE »
 
Avec cette nouvelle course professionnelle sur l'île, faut-il s'inquiéter pour l'avenir du Tour de Corse amateur ?
Il sera maintenu, et restera en 2e catégorie ! Nous avons 20 gendarmes pour assurer la sécurité. Quelle course de ce niveau peut en dire autant ? Nous l'organisons comme si nous avions un peloton de coureurs professionnels. Les voitures suiveuses sont des BMW ou des Mercedes ! Le Tour de Corse, comme il existe aujourd'hui, est très important pour le développement du cyclisme de compétition sur l'île. Nous n'allons pas laisser tomber les coureurs. Les clubs corses m'en parlent beaucoup. C'est une grande source de motivation pour eux de participer à cette épreuve. C'est notre Tour ! De nombreuses équipes veulent venir. Je suis déjà plein pour la prochaine édition. Je dois refuser du monde. 
 
Tu es le seul Corse à avoir été professionnel. Le prochain Dominique Bozzi est-il né ?
Nous travaillons pour donner envie aux jeunes. Il nous faut un fer de lance. Mais c'est un tout, c'est hélas difficile. Ce qu'il nous faudrait, c'est un bon vieux guerrier qui serait prêt à faire les sacrifices nécessaires. C'est mon rêve... 

Crédit photo : DR
 

Mots-clés