Les bras n'étaient pas rouillés. Pourtant cela faisait cinq ans qu'Alexandre Billon ne les avait pas levés en signe de victoire. "Mon Directeur sportif ne m'avait encore jamais vu gagner", s'exclame le coureur du CM Aubervilliers 93 à DirectVelo.com. C'est chose faite depuis dimanche et son bouquet au Prix de Montataire.

L'ancien stagiaire pro chez BigMat-Auber (lire ici) plonge dans ses souvenirs. "Ma dernière victoire remonte à 2010, à Marcoussis. En 2e année Espoirs j'ai eu une blessure au genou. Avec la convalescence, j'ai perdu deux ans. J'ai aussi perdu l'assurance qui permet de gagner."

Cet hiver, l'ancien Champion de France Juniors de cyclo-cross a débuté la saison des sous-bois avec l'objectif de participer au Championnat de France. "Mais j'ai eu des problèmes de dos. Le cyclo-cross s'est alors transformé en bonne préparation pour la route. J'allais rouler avec le pôle Espoirs de Châtenay-Malabry, c'était un bon soutien moral."

En début de saison, il pointe le bout du nez aux Plages Vendéennes (5e à Nieul-le-Dolent) et se classe 21e de la Vienne Classic. Mais depuis la reprise, Alexandre Billon se sent remotivé par la nouvelle mouture de l'équipe du CM Aubervilliers. "L'équipe est très jeune avec en plus, Boris Zimine en nouveau capitaine de route." Sa victoire de Montataire est le couronnement d'une grosse course d'équipe. "Au départ, je n'étais pas protégé", observe-t-il. "Mais l'équipe a toujours eu un coup d'avance. Nous ne laissions pas partir un coup sans un gars d'Auber."

L'affaire est devenue tactique à deux tours de l'arrivée quand un seul maillot bleu défendait les couleurs du CM Auber 93 dans un groupe d'une quinzaine d'hommes. "Nous avons attendu de haut d'une bosse, dégagé, pour faire le bond à deux." D'autres coureurs rentrent sur la tête et une vingtaine de coureurs arrive pour l'emballage. "Boris Zimine a essayé de sortir au kilomètre pour revenir sur un gars de l'AS Corbeil-Essonnes déjà devant. Quand j'ai vu qu'il s'écrasait, j'ai lancé le sprint avant le rond-point", raconte le vainqueur. Il débouche à pleine vitesse dans la ligne droite et gagne avec trois longueurs d'avance. "Pourtant je me suis relevé. Mais j'ai vérifié deux fois que personne ne revenait pour lever les bras."

Pour le coureur de 23 ans, cette victoire ne change rien. "S'il y a d'autres victoires, tant mieux mais mon but reste de m'amuser sur le vélo."

Crédit photo : Martial Denais - www.lateteauvelo.com