Pierre-Yves Chatelon : « Une revue des troupes »

L'Equipe de France Espoirs était en stage de dimanche soir à ce vendredi midi du côté de La Londe-Les-Maures (Var). Pour DirectVelo.com, l'entraîneur national Pierre-Yves Chatelon explique quelle importance il donne à ce rassemblement.

DirectVelo.com : Quel était l’intérêt du stage à La Londe-Les-Maures ?
Pierre-Yves Chatelon : Il permet de faire une revue des troupes. J'ai élargi le groupe par rapport au stage en Maurienne (lire ci). Au stage, le profil était plus tourné vers des routiers-sprinters. Des garçons connus en Juniors, et qui ont mis plus de temps à arriver en Espoirs, ont pu revenir. Je pense à Yoan Verardo. Ses collègues de l'époque sont déjà chez les professionnels.

Et sportivement ?
D'un point de vue purement entraînement, ce stage n'avait pas spécialement de raison d'être. Tous les coureurs de DN1 sortaient d'une grosse préparation par rapport à la première manche de Coupe de France. Mais justement, nous voyons les coureurs dans un contexte, avec moins de pression. La première Coupe de France était passée, il n'y a pas non plus d'enjeu de sélection même si les classiques du mois d'avril se profilent... C'est quelque part un prolongement du stage cohésion de groupe de cet hiver mais avec des coureurs qui évoluent dans un registre différent.


LE MONT-FARON, LE CONTRE-LA-MONTRE PAR EQUIPES ET DES SPRINTS

Quels ont été les exercices au programme ?
Ils ont fait de la récupération lundi, car tous avaient couru dans le week-end. Certains avaient même doublé le Grand Prix du Pays d'Aix et le Souvenir Jean-Masse. Mais c'était une belle récupération de deux heures, en groupe. Mardi, nous avons fait le désormais traditionnel test chronométré au Mont-Faron. Ça permet de comparer avec ce que les prédécesseurs ont pu faire les années précédentes. C'est un test court, une petite hiérarchie se dégage. Mais je ne ressors jamais les données et statistiques pour faire une sélection. Pour faire du bi-quotidien, l'après-midi ils ont fait une sortie courte de travail technique de relais de contre-la-montre par équipes par groupes de cinq. C'était pour anticiper le stage chrono par équipes qu'il y aura fin mars et l'étape du ZLM Tour (Coupe des Nations). Mercredi, nous avons fait une belle sortie foncière dans l'arrière-pays varois soit cinq heures de vélo. Une belle journée. Le jeudi, traditionnellement également, l’entraînement a été dédié aux sprinters. Nous sommes allés sur du plat, vers les marais près de l'aéroport de Hyères. Je le faisais déjà pour les Juniors. Il y a un test individuel départ lancé sur 200 mètres. Puis en partant de ces résultats, je fais des groupes de niveau de cinq. Chaque groupe a fait ensuite quelques sprints. Il y a à chaque fois un lanceur différent à chaque fois. Nous avons pu de mardi à jeudi toucher toutes les spécificités. Le vendredi était consacré au retour et à la récupération.

Arrives-tu à tirer des enseignements de ce type de rassemblement ?
L'an dernier, j'avais pu voir que Marc Sarreau était intrinsèquement un poil plus rapide que Lorrenzo Manzin. Mais dans certaines situations de sprint un peu tordues, Lorrenzo s'en sortait plus facilement. Il donne des indices, mais il faut attendre les courses pour voir s'ils se confirment. Puis ça permet de voir la mentalité de chacun au sein d'un collectif. Il y a des individualités un peu fortes qui ont tendance à tirer le groupe dans un sens ou dans l'autre. Il peut y avoir des animosités fortes et on se dit qu'il ne faut peut-être pas associer certains coureurs. Je peux le dire aujourd'hui, il y a prescription, ce n'était pas le grand amour entre Tony Gallopin et Etienne Piéret. Mais ça n'a pas empêché Tony d'emmener dans un fauteuil Etienne au Championnat d'Europe 2006.

Lire notre entretien avec Pierre-Yves Chatelon où il explique comment avoir établi sa sélection pour ce stage.

Crédit photo : Nicolas Gachet - www.directvelo.com
 

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