Ignas Konovalovas : « Encore des choses à prouver »

Des jambes de leader mais un mental plein d'humilité. Ignas Konovalovas, 29 ans, vainqueur du contre-la-montre final sur le Tour d'Italie en 2009, est de retour au Team Marseille 13-KTM où il avait fait ses classes chez les amateurs. Le Lituanien, titré dimanche meilleur grimpeur sur le Tour du Haut-Var, confie son état d'esprit et ses objectifs à DirectVelo.com.

DirectVelo.com : Est-ce une régression pour toi de courir au niveau Continental ?
Ignas Konovalovas : Au début, c'était un choc de « descendre ». Le Team MTN-Qhubeka ne m'a prévenu que fin septembre qu'il ne me gardait pas. Je sais que ça fait partie du « business » du cyclisme. Il était tard pour retrouver un contrat avec une équipe WorldTour. Mon agent et moi, on a tout essayé. Puis j'ai appelé Fred [Rostaing, le manager de l'équipe française] pour savoir s'il lui restait une place. Au bout d'une semaine, il a accepté l'idée de m'engager. A présent, je suis heureux : il y a peu de différence entre le Team MTN-Qhubeka et le Team Marseille 13-KTM. A part peut-être la taille du bus et certaines épreuves au calendrier...

Est-ce un avantage de courir dans une équipe que tu as déjà fréquenté dans les rangs amateurs en 2006 et 2007 ?
Oui. J'ai mes repères. L'encadrement, les dirigeants et certains coureurs sont les mêmes qu'à l'époque où j'étais Espoir. Entre le Tour du Haut-Var et la Classic Sud-Ardèche, je peux rester à Aubagne, près de Marseille, au lieu de rentrer chez moi [en Espagne]. Ici, je connais les routes pour m'entraîner. Depuis 2007, l'équipe a grandi. Elle est plus professionnelle. Entre le calendrier, le super matériel, les sponsors, je pense que le Team Marseille 13-KTM est la meilleure équipe Continentale au monde.

Comme-tenu de ton expérience et de ton palmarès, t'a-t-on attribué un statut de leader ?
Non. Je ne réclame aucune position particulière. Il y a 11 coureurs dans l'équipe, donc 11 leaders. On se met à chaque fois au service du plus fort.

« JE PENSE ÊTRE PLUTÔT UN COUREUR DE CLASSIQUES »

As-tu fixé des courses prioritaires à ton calendrier ?
Elles le sont toutes ! Bien sûr, je pourrais cibler les courses avec la catégorie UCI la plus élevée, comme le Critérium International. Ou les courses que je connais le mieux, ou encore celles dont le profil me convient le plus. Mais je ne raisonne pas comme ça. Par exemple, le Tour du Haut-Var, sur le papier, ce n'était pas trop pour moi. Au lieu de rester dans le peloton à me plaindre, j'ai attaqué. Dans l'échappée, j'ai pris mon pied ! Il y a toujours quelque chose à faire, chaque course présente une opportunité. De mon côté, je crois encore avoir des choses à prouver.

Aux autres ?
Non, à moi-même. Cette année, soit je me sens fier de moi en tant que coureur cycliste, soit j'arrête le vélo. Mais j'ai encore des rêves à réaliser...

Une participation au Tour de France ?
A l'issue de cette saison, je voudrais « remonter », retourner sur les plus grandes épreuves. Le Tour, j'aimerais le découvrir, aider mes leaders, atteindre les Champs-Elysées... Mais je rêve plutôt de Paris-Roubaix. Longtemps, on m'a considéré comme un homme de courses à étapes, voire de moyenne montagne. Or, je pense être plutôt un coureur de classiques. Je n'ai pu vraiment travailler sur les pavés qu'assez tard, à partir de 2013. Cette saison, je ne pourrais pas m'exprimer sur ce type de terrain. Mais à l'avenir...

Crédit photo : Etienne Garnier - Team Marseille 13-KTM
 

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Ignatas KONOVALOVAS