On a retrouvé : Flavien Tortay

Flavien Tortay est de la génération 1990. Celle de Thibaut Pinot, Romain Bardet, Nacer Bouhanni ou encore Johan Le Bon. En 2008, il était l'un des meilleurs Juniors Français. Le Ligérien avait remporté cette année-là la Berneaudau Junior. Et avait même porté le maillot de l'Equipe de France. Malgré une 2e place à Nantes-Segré, sa carrière chez les amateurs aura tourné court. DirectVelo.com l'a retrouvé.

DirectVelo.com : En tant que voisin, tu es allé voir une manche du Circuit des Plages Vendéennes ?
Flavien Tortay : J’irai sûrement voir le dernier week-end de course, mais je ne prends pas de plaisir à voir du vélo. Si j'y vais, c'est pour revoir des copains mais le monde du vélo est hyper clos. Une fois qu’on le quitte, il est difficile d’entretenir des contacts avec les gars. Et puis cela fait un moment maintenant que j’ai arrêté.

« ON NOUS A PRIS POUR DES BRANLEURS... CE QUE NOUS ETIONS »

Quand as-tu raccroché ?
J’ai mis le vélo au clou au milieu de l’année 2010, après une demi-saison dans un petit club. J’avais signé pour courir avec des copains. Mais dans mon esprit j’ai arrêté ma carrière un an plus tôt, dans le courant de l’année 2009. Je ne peux même pas dire quand précisément. Ça montre combien mon année Elite n’a pas été marquante du tout. J’en ai même des mauvais souvenirs. Les dirigeants de l'UC Nantes Atlantique n’avaient aucune confiance envers mon compère de toujours, Clément Bouton, et moi-même.

C’est à dire ?
Ils nous ont pris pour des branleurs. Ce que nous étions d’ailleurs ! Mais à partir de là, ils n’avaient pas du tout confiance en nous. Ils étaient donc toujours sur notre dos dans la vie du quotidien. Et moi ça, j’en avais horreur ! En course, ça se passait bien. On se dévouait pour nos leaders et capitaine de route, mais c’est vite devenu compliqué avec les dirigeants. C’est d’ailleurs aussi pour cela que je ne m’empresse pas d’aller au Circuit des Plages Vendéennes...

« JE N'AI PAS SPECIALEMENT DE REGRETS »

Regrettes-tu d'avoir rejoint l'UC Nantes Atlantique ?
Oui, ça a été un mauvais choix stratégique de ma part. Avec les résultats que j’avais en Junior, je pense que j’aurais pu aller à Vendée U. Je n’ai pas eu de propositions car je m’étais mis d’accord avec l’UC Nantes de bonne heure dans la saison. Pascal Deramé et Nicolas Guillé étaient venus me voir en mars, après la Bernaudeau Junior. Ils voulait me convaincre de venir dans l’équipe Elite l’année suivante. Ils ont fait pareil pour Clément, alors nous étions contents. Avec le recul, ce n’était pas la meilleure chose pour moi.

Comment le vis-tu le recul ?
Je n'ai pas spécialement de regrets mais comme on dit : l’herbe est toujours plus verte ailleurs. Mais je ne sais pas si c’était vraiment mieux ailleurs. Lorsque je vois des coureurs que j’ai pu chatouiller chez les Juniors gagner des courses chez les pros, je me demande ce que j'aurai pu donner au plus haut-niveau. Mais je n’étais pas assez sérieux pour réussir. Heureusement, je n’ai jamais lâché les études. J’ai pu rebondir assez rapidement pour assurer mon avenir.
 
Qu’entends-tu par « pas sérieux » ?
J’aime bien vivre. Et puis surtout, je n’aimais pas l’entraînement. Je suis un compétiteur dans l’âme. La preuve, depuis que j’ai arrêté, je n’ai jamais remis mes fesses sur une selle. Faire du vélo pour faire du vélo ne m’intéresse pas. L’hiver, lorsque je devais aller rouler de longues heures pour être prêt en début de saison, je ne prenais pas de plaisir. C’était même une contrainte. Pourtant j’arrivais toujours en bonne forme d’entrée de jeu.

« LES ANNEES JUNIORS ETAIENT FORMIDABLES »

Tu gardes quand même de bons souvenir du cyclisme ?
Evidemment. C’est une belle école de vie. Même si je n’ai pas gardé beaucoup de contacts avec le milieu, mes meilleurs amis sont issus du monde du vélo. Au rayon des plus beaux souvenirs figurent ma 2e place à Nantes-Segré, mes sélections en Equipe de France, le Tour de la Châtaigneraie en Junior où je gagne devant Johan Le Bon... Un mois plus tard, il était devenu Champion d’Europe, ça m’avait marqué. Mais mon plus beau souvenir reste sûrement notre victoire avec l’UC Nantes Junior lors du contre-la-montre par équipe d’Au Tour des Juniors. Une victoire collective, il n’y a rien de plus beau. Les années Juniors étaient formidables. Tu peux être au top niveau français sans te prendre la tête, en t’amusant avec les copains.
 
Et aujourd’hui, tu t'éclates au quotidien ?

Ma vie me plaît oui. Je suis commercial dans les pièces détachées dans l’automobile, sans horaires fixes. Je suis épanoui, j’ai une vie sociale plus appréciable qu’auparavant. Et puis, je vais aussi beaucoup à la chasse.
 
C’est un truc de cycliste ça !
Oui, c’est vrai. Mais dans mon cas, c’est plus « un truc familial », une tradition ! J’y suis allé la première fois alors que j’avais moins de dix ans avec mon père. C’est ma passion qui a remplacé le vélo. J’y vais deux à trois fois par semaine, et quelques fois accompagné de mon beau-père qui lui aussi est un adepte.
 

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