Le nouveau train du Team Roubaix

"On n'est pas l'équipe Etixx-Quick Step, mais on construit un bon petit train pour les sprints." Parfois esseulé dans les arrivées groupées en 2014, Rudy Barbier se réjouit du dispositif peaufiné par le Team Roubaix-Lille Métropole depuis cet hiver. Grâce à ce train-là, les passagers doivent rallier pile à l'heure la ligne d'arrivée, mais les wagons changent de place : le Picard est tour à tour lanceur et sprinter en chef – surtout en cas de final tout plat sur le sol français. Sur une épreuve belge dépourvue de relief, l'équipe essaiera de mettre sur orbite Timothy Dupont, tandis que Maxime Vantomme et Baptiste Planckaert sont censés conclure sur des parcours vallonnés.

"On décide le matin lequel d'entre nous sera protégé et les autres travaillent pour lui, en fonction de leurs moyens, explique Barbier à DirectVelo.com. En ce moment, c'est Baptiste le plus fort (lire ici), donc nous l'avons épaulé sur le GP La Marseillaise et l'Etoile de Bessèges."

Le train s'ébranle dans les trois derniers kilomètres, avec les quatre sprinters à bord mais aussi le reste de la troupe, y-compris les « grimpeurs ». Recrutés à l'inter-saison, Julien Antomarchi et Thomas Damuseau peuvent jouer un rôle central dans la préparation des sprints, soulignent les directeurs sportifs. Le second, en particulier, s'est formé pendant quatre années chez Giant, dans l'une des plus belles mécaniques mondiales dévolues à un sprinter – Marcel Kittel et John Degenkolb sont déposés comme un colis recommandé aux abords de la ligne.

"A l'Etoile de Bessèges, le train n'a pas encore parfaitement fonctionné, constate Maxime Vantomme. Il y a toujours 30 ou 40 mecs qui veulent sprinter dans le peloton et les équipes ne sont pas organisées. Je n'ai vu aucun vrai train, sauf peut-être chez Cofidis et un peu Europcar, avec (Jimmy) Engoulvent qui emmenait (Bryan) Coquard."

Dans le Sud-Est de la France, les chutes ont encore un peu plus contrarié le trafic ferroviaire. Sur la 2e étape, Rudy Barbier s'est retrouvé contre un poteau électrique alors qu'il devait propulser Baptiste Planckaert (finalement 8e) jusqu'au panneau des 500 mètres.

"Nous allons progresser, parce que nous en avons le niveau", poursuit Vantomme. Même optimisme chez Barbier : "Nous sommes tous davantage mâtures que l'an dernier et l'équipe apprend à se connaître, ce qui est essentiel pour qu'un train fonctionne."

Nouveaux essais prévus vers la gare de Seillans, samedi, sur la première étape du Tour du Haut-Var. Puis en mars sur le Grand Prix Samyn et les Trois Jours des Flandres Occidentales, deux épreuves qui adorent les Thalys lancés à pleine allure.

Crédit photo : DR
 

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