On a retrouvé : Florent Mallégol

Florent Mallégol, alors chez Côtes d'Armor-Marie Morin, avait été en 2010 l'un des meilleurs Espoirs français. Il avait alors remporté le Grand Prix de la Pentecôte à Moncontour, le Tour des Cantons de Mareuil et Verteillac ou encore le Tour des Deux-Sèvres. En fin de saison, il avait refusé une proposition de Roubaix-Lille Métropole pour rejoindre le BIC 2000, et espérait-il alors Bretagne-Schuller. Mais il n'aura finalement jamais décroché de contrat professionnel. DirectVelo.com a pris des nouvelles du Breton âgé désormais de 24 ans.

DirectVelo : Tu étais parmi les meilleurs de ta génération en 2010-2011. Moins de quatre ans plus tard, tu es au Canada. Que fais-tu là-bas ?
Florent Mallégol : Je suis en stage pour mon école. Pour valider le diplôme de ma formation d’ingénieur en agroalimentaire, il est obligatoire d’avoir suivi un stage à l’étranger. Je serai de retour en France courant février mais pour quelques jours seulement. Un séjour linguistique d’un mois m’attend à Portsmouth, en Angleterre, par la suite.

Au Canada, tu es avec ou sans vélo ?
Même si le cyclisme est présent au Canada, notamment avec le Tour d’Alberta, il n’y a que très peu de clubs et en cette période, les routes ne sont pas du tout praticables à cause de la neige et du verglas. J’ai essayé une fois de faire du VTT, par -20° et à vrai dire, ce n’est pas si simple (rires). Mais cela ne me pose pas de problème puisque j’ai arrêté le vélo depuis plus d’un an et demi maintenant.

QUE DEUX TOURS DANS LE PELOTON

Qu’est-ce qui a motivé ton choix d’arrêter le vélo ?
Avec mes études, je n’avais vraiment que très peu de temps pour m’entraîner. Cinq heures par semaine, tout au plus. Le 16 juin 2013, j’étais au départ du GP Leclerc, une course organisée par mon club d’Hennebont Cyclisme et sur un circuit qui d’habitude m’aurait convenu à merveille. Je n’ai tenu que deux tours dans le peloton. Dans ma tête, cela a été un déclic et j’ai décidé de me concentrer essentiellement sur mes études.

Ton expérience de coureur cycliste à 100 % n’aura donc pas duré plus d’un an...
En 2012, j’avais décidé de ne faire que du vélo pendant une saison, pour voir.  J’avais davantage roulé pendant l’hiver, mais une chute dès le début de saison m’a éloigné des pelotons un long moment. Ce qui a considérablement freiné ma progression. J’ai eu quelques résultats en fin de saison mais ils arrivaient trop tard. J’avais décidé de travailler en intérim. Au final, cette année m’aura surtout servi à réfléchir et trouver ma voie.

« JE MERITAIS QUAND MEME MA PLACE »

Avec du recul, ne regrettes-tu pas de ne pas avoir insisté ?
Ma carrière cycliste m’a fait prendre conscience qu’une carrière sportive est avant tout dictée par les choix que l'on peut faire. En 2010, j’ai eu énormément de résultats. J’étais parmi les meilleurs amateurs français. J’ai reçu des coups de fils de la FDJ pour rejoindre la fondation. Cyrille Guimard me proposait aussi de rejoindre son équipe, Roubaix-Lille Métropole, à la fin de mon parcours scolaire. Toutes ces propositions étaient très intéressantes mais j’ai préféré rester en Bretagne. Initialement le plan établi avec le BIC 2000 et Bretagne-Schuller était très clair : une moitié de saison au BIC, une fin de saison en tant que stagiaire et passer pro l’année suivante. Mais tout ça n’a été que du vent. Certes, ma saison 2011 a été moins fructueuse mais je pense que je méritais quand même ma place au niveau supérieur. Mais aujourd’hui, je pense que c’est un mal pour un bien. Je n’aurais peut-être fait que deux ans dans le peloton professionnel et je n’aurais pas pu intégrer une école d’ingénieur. Maintenant, grâce à ce diplôme, mon avenir est assuré, dans un secteur qui me plaît et avec un bon salaire.

Imagines-tu un retour un jour ?
Quand je repense au vélo, j’ai beaucoup de bons souvenirs. Il y a notamment la victoire lors du contre-la-montre par équipes avec Côtes d’Armor-Marie Morin lors du Tour d’Eure-et-Loir en 2009. Avant le contre-la-montre, nous avions parié un plongeon dans un canal en cas de succès. Evidemment, nous avons tous fini à l’eau ! Alors oui, on peut imaginer un retour. Peut-être dès l’année prochaine, en fonction de mon travail. Mais en 2e catégorie, juste pour le « fun ». Le haut niveau est derrière moi.

Crédit photo : www.velofotopro.com
 

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Florent MALLEGOL