Julien Gonnet : coureur, soldat, même combat

Julien Gonnet est le vétéran de la nouvelle équipe continentale de l'Armée de Terre, à 33 ans. Présent dans l'équipe depuis l'origine en 2011, il a été de nombreuses campagnes. Sous les couleurs camouflage il salue ses victoires et celles de ses équipiers d'un salut militaire sur son casque cycliste. Le militaire de carrière a remporté deux bouquets cette saison à Champagné et Carentan. Il a aussi été Champion de Bretagne en 2007. Julien Gonnet répond aux questions de DirectVelo.com.

DirectVelo : Comment as-tu appris la nouvelle du passage en Continentale ?
Julien Gonnet : J'ai appris l'acceptation de notre dossier en continentale vendredi alors que j'étais en stage avec l'équipe. En tant qu'ancien de l'équipe, j'étais mis au courant de l'avancée du projet mais avec les complications que nous avons rencontrées ça a été un véritable soulagement.

« FIER QUE L'ARMEE DE TERRE CHOISISSE LE VELO »

As-tu senti de l'opposition à ce projet ?
Sans avoir ressenti, à mon niveau, d'opposition particulière au projet je peux néanmoins comprendre qu'étant à contre-courant de la tendance actuelle de réduction de postes ce projet puisse susciter de l'animosité. Cependant la pratique sportive est indissociable du métier de soldat. Que l'armée de terre communique via le sport de haut niveau reste un choix cohérent. Je suis tellement fier que l'armée de terre ait choisi le vélo et d'en être un des éléments ! N'oublions pas que le cyclisme se caractérise par des valeurs communes à celles que l'institution militaire met en avant dans un cadre opérationnel -courage, don de soi, abnégation, cohésion, etc- et que nombre de qualités que l'on trouve chez le cycliste se retrouvent chez le soldat comme l'endurance et l'esprit de stratégie.

Avais-tu des craintes que le projet n'aboutisse pas ?
Je n'ai pas eu de craintes quant à la réussite du projet car je l'ai toujours considéré comme un bonus, une nouvelle aventure sachant que je m'épanouissais déjà complètement dans les rangs amateurs. Ma seule appréhension allait vers les personnes qui avaient refusé les offres d'autres équipes pro et qui ont pris le risque de nous faire confiance. Là encore c'est la preuve que nos soldats pensent à d'autres choses qu'à l'unique aspect sportif et se projettent dans une véritable carrière militaire. À ce titre je les en remercie car j'aurais eu du mal à me séparer de mes caporaux !

TROIS MOIS DE FORMATION MILITAIRE L'AN PROCHAIN

Te voyais-tu passer pro quand tu as intégré l'équipe ?
Je ne me voyais pas professionnel à mes débuts dans l'équipe (2011) et encore moins au début d'année. Depuis l'an dernier j'enchaîne un cycle de formation générale -purement militaire- et de spécialité de moniteur de sport qui dure deux ans. Cela me permettra à terme, de passer sous-officier de carrière. C'est ma priorité et ça le restera l'an prochain alors que j'entamerai un dernier bloc de formation de trois mois à l'Ecole Inter-armée des Sports à compter du mois d'avril.

Qu'est-ce que ça fait de rouler à l'entraînement quand on sait qu'on est néo-pro ?
Ensemble on se chambre tous un peu avec cette nouvelle dimension que prend l'équipe. Je me prends à rêver en faisant mon calendrier prévisionnel. Bien entendu je me suis promis de ne pas imposer mon grade dans le choix des courses. Restons sport quand même !

Crédit photo : www.directvelo.com
 

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