Simon Buttner : « C’était assez fou »

Digne d’une comédie dramatique à la Spielberg ! Suite à un mois et demi de compétitions sur le sol chinois, Simon Buttner a vécu une drôle de mésaventure juste avant son retour en France, en restant bloqué durant quatre jours et trois nuits dans l’aéroport de Pékin. "Je n’avais plus de visa, et les dirigeants de l’équipe ne voulaient pas me payer de billet d’avion retour". Pour DirectVelo.com, le néo-pro de la formation RTS-Santic – qui courra pour Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme en 2015 - revient sur cette anecdote ainsi que sur l’ensemble de son séjour en Chine.  

« Je reviens d’un long séjour en Chine où j’ai notamment pu disputer plusieurs courses dont les longs Tour du Lac Poyang puis Tour du Lac Taihu, en plus de courses d’un jour. En un mois et demi, je dois compter plus ou moins vingt-cinq jours de course. Cela rattrape un peu le pauvre calendrier que j’avais eu jusqu’à présent (lire ici). Je suis tombé une fois, mais globalement, ça s’est bien passé. Physiquement, je ne savais pas trop ce que ça allait donner. Je n’ai pas terminé complètement cramé même si en termes de récupération, j’ai bien senti la différence avec l’année dernière. Je n’étais pas à mon meilleur niveau. Mais bon, il n’y avait rien de catastrophique. Encore une fois, j’avais un niveau suffisant pour suivre tous les jours et ne pas avoir à subir la course.

« AUCUN SOUCIS POUR SUIVRE »

Il faut dire que les courses se terminaient très souvent au sprint, après de longues étapes toutes plates. Du coup, il n’y avait aucun souci pour suivre et rester dans les roues toute la journée. C’était quand même plus compliqué de tenter quelque chose, d’autant qu’il y avait des équipes de sprinters pour contrôler sur chaque course. Moi le premier, je me suis souvent retrouvé à devoir rouler pour mon équipier russe Boris Shpilevsky, qui a gagné plusieurs fois durant notre séjour en Chine. Il a même porté un maillot de leader qu’il avait fallu que je défende avec le reste de mes coéquipiers. Du côté extra-sportif, je dois bien admettre avoir eu un peu de mal avec la nutrition. Ce n’était pas vraiment le top mais bon, on s’adapte. Nous nous retrouvions parfois dans des zones assez polluées. Ce n’est pas qu’un cliché. Parfois, j’avais l’impression d’avoir des problèmes respiratoires. Passer un mois et demi dans ces conditions-là, c’est acceptable. Mais y vivre à l’année... non merci.

« LA CHINE, UNE BONNE EXPERIENCE »

De manière générale, c’était quand même sympa. Le seul bémol, c’est qu’il n’y avait pas d’autres français avec moi dans l’équipe. C’était parfois difficile de pouvoir pleinement profiter de cette expérience même si je me suis amélioré en anglais. Enfin, globalement, c’était une bonne expérience et je suis prêt à y retourner une nouvelle fois. Par contre, il ne faudra pas que l’aventure se termine de la même façon à chaque fois ! Car je me suis retrouvé dans une situation très embêtante à la fin de notre séjour en Chine. Je n’ai pas pu rentrer tranquillement en France comme convenu, suite à un problème de visa. Les membres de l’équipe RTS-Santic m’ont un peu jeté à l’aéroport sans trop se soucier de ce que j’allais devenir. Je me suis retrouvé tout seul à l’aéroport de Pékin. Je n’avais plus de visa, et les dirigeants de l’équipe ne voulaient pas me payer de billet d’avion retour. A l'ambassade française de Chine, on n'avait pas vraiment su m'aider convenablement. J'aurais pu me retrouver dans une situation encore plus délicate... J’ai dû passer plusieurs nuits dans l’aéroport, un peu comme dans ‘‘Le terminal’’, le film avec Tom Hanks et Catherine Zeta-Jones (rires). C’était assez fou. Finalement, j’ai pu me trouver un avion au bout du quatrième jour ! Lorsque je suis arrivé chez moi, entre les vingt-cinq jours de course, l’attente interminable dans l’aéroport et le trajet retour en avion, j’étais complètement cramé ! Il m’a fallu quelques jours pour me remettre d’aplomb ».

Crédit photo : DR
 

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Simon BUTTNER