C. Coualan : « Pas de pression malsaine à Loudéac »

Dans les années 80-90, il a été une des figures de proue du cyclisme breton. Il a remporté notamment trois fois le Championnat de France de contre-la-montre par équipes avec la Bretagne, les Trois Jours de Vendée, les Trois Jours de Rennes, le Tour d'Ille-et-Vilaine, le Tro Bro Leon et de nombreuses étapes. Il est aussi encore le détenteur du record de l'heure de Bretagne (45.336 km sur le vélodrome de Vannes).
Camille Coualan est depuis quatre ans le manager du VC Pays de Loudéac, un club dont il a porté le maillot à la fin des années 80. Le club supporté par Olida puis Ker Kadélac a vu passer dans ses rangs Dominique Le Bon, Alain Rocaboy, Serge Oger ou Jean-Philippe Rouxel. Mais quand Camille Coualan arrive à son poste "il n'y avait plus que dix licenciés pour la route", se souvient-il. "Aujourd'hui, il y a 200 licenciés tout confondu dont 75 pour la route. Nous sommes un des deux plus gros clubs des Côtes d'Armor par les effectifs, alors que nous sommes un club relativement jeune. Nous sommes un club organisateur de courses qui développe toutes les catégories." Pour DirectVelo.com, il revient sur l'évolution du VC Pays de Loudéac ces quatre dernières années.

DirectVelo : Quel est ton rôle au VC Pays de Loudéac ?
Camille Coualan : J'ai un poste de manager. Quand j'ai été recruté, c'était pour relancer la section route. Nous avons recruté quelques coureurs. A l'issue de cette première année, nous voulions une vitrine pour cette section route. C'est comme cela que nous avons monté une équipe de DN3 dès la 2e année. Pour la finale nous sommes montés sur le podium et montés en DN2. En 2013, notre 3e année, nous étions à 55 licenciés sur route. Nous avons recruté pour la DN2 avec l'ambition d'aller en DN1. Nous avons gagné des classiques.

LE MÊME MAILLOT POUR TOUS

Et pour les autres catégories ?
En 2013, nous avons remarqué qu'il nous manquait un échelon chez les jeunes. Nous avons donc créé une équipe Juniors cette année. Ils ont un beau calendrier avec même des courses en Belgique. Cela permet à nos coureurs qui ne sont pas en sélection, de découvrir le haut-niveau et les amener vers la DN. Pour 2015 nous mettons en place une équipe réserve pour faire le lien entre les Juniors et la DN.

Avoir une DN est-ce que ça attire plus les jeunes ?
En 2015, sur nos 75 licenciés route, nous aurons 15 cadets. Chez nous, depuis deux ans, tout le monde porte le même maillot de l'école de vélo à la DN. Il n'y a pas un Team à part. Le minime ou le cadet quand il arrive au point de rendez-vous pour s'entraîner, il peut se retrouver avec un coureur de la DN. Cela crée un lien, une unité.

Est-ce que ça rassure les parents des coureurs ?
Les parents voient que c'est possible d'évoluer dans ce club. Si un enfant est Junior 2, il va pouvoir progresser dans la réserve.

« NOUS AVONS REMONTE LA PENTE »

Quel bilan fais-tu de la saison 2014 de la DN2 ?

Pour l'objectif de la montée en DN1, c'est un bilan mitigé [5e NDLR]. Mais sur l'ensemble de la saison du club, c'est positif. Nous avions eu un début de saison satisfaisant sur les classiques bretonnes. Nous étions une des rares équipes à placer 3 à 4 coureurs dans les 30 premiers et nous savions que c'était ce qu'il fallait répéter sur les Coupe de France.

Qu'est-ce qui n'a pas marché alors ?
Nous avons perdu nos leaders sur blessure comme Etienne Tortelier et nous avons eu de la malchance sur les premières manches. A mi-course, nous étions loin [14e après 3 manches] et nous avons dû revoir les objectifs de la 2e partie de saison. Nous avons réussi à remonter la pente à partir du Championnat de Bretagne. Il y a eu une prise de conscience de la part de nos coueurs que la saison n'était pas finie. A Loudéac, il n'y pas eu de pression malsaine. Nous avons laissé Etienne Tortelier se guérir normalement.

PRIVILEGIER LES COUREURS EXPERIMENTES EN DN

Cette année, il y a neuf départs. Pourquoi autant de coureurs quittent le club ?
Jusqu'ici, nous étions en phase de construction. Cet hiver, il y a eu un brassage énorme dans toutes les DN, nous aussi nous sommes touchés. Mais il y a plusieurs raisons. Nous avons des coureurs comme Pascal Harnois qui descendent dans la réserve, d'autres ne souhaitaient plus courir en DN2. Certains sont devenus performants chez nous et ont besoin d'aller voir ailleurs comme David Cherbonnet. Fabien Le Coguic a repris les études, Julien Jégou ne souhaite pas trop courir en début de saison. Et puis les jeunes de 19 ans sont sollicités par les DN1. Nous ne sommes pas un club en difficulté. Nous avons assez d'encadrement pour doubler les fronts tous les week-ends.

Qu'est-ce qui t'a guidé dans le recrutement pour 2015 ?
En 2014, nous avions 50% d'Espoirs pour pouvoir les aguerrir en vue de la DN1. Mais quand nous avons perdu nos capitaines de route en début de saison, nous avons été fragilisés. En 2015 nous aurons un effectif plus réduit mais avec des coureurs aguerris en DN ou chez les pros comme Erwann Corbel, tout en ayant des coureurs de qualité dans la réserve.

Quels sont les objectifs du club alors ?
D'abord viser le haut du classement de la DN2 et se battre pour l'accession à la DN1. Le deuxième objectif c'est que le club se porte bien, de l'école de vélo à la DN.

Crédit photo : Guy Dagot - www.sudgironde-cyclisme.net
 

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