La Martinique, un tremplin pour Camille Chancrin

Parti en 2011, Camille Chancrin a décidé de rentrer au bercail après avoir passé trois ans en Martinique. Une expérience très enrichissante pour le coureur agé de 25 ans : "Je devais rester un an, voire deux ans. M’accommodant à la vie martiniquaise, j’ai décidé d’effectuer une troisième et dernière année", confie-t-il à DirectVelo.com.
 
Le coureur, qui sort à l’époque d’une saison "décevante", a besoin de partir, de s’évader. Il envisage même de faire le tour du Monde. "Mais Marc Flavien, qui est en double appartenance avec Madinina Bikers, me propose ce poste d’entraîneur-coureur, qui consiste à encadrer les plus jeunes dans les écoles, en les entrainant de manière journalière, tout en pratiquant mon sport". Sans hésiter, il s’envole alors - son baptême de l'air ! - accompagné de sa copine qui l’a bien soutenu lors des premiers temps loin de ses terres. "Je craignais les premiers mois d’adaptation. J’avais peur que la distance et le manque de la famille prennent le dessus. Mais la présence de ma copine et la chaleur des Martiniquais m’ont été bénéfiques", commente-t-il.

Diplômé d’une licence STAPS et d’un BEESAC, il trouve là un bon moyen de se professionnaliser, dans le club phare de l’île, tout en pratiquant sa passion. Il explique ainsi comment se déroulait une journée type d’entraineur coureur au Madinina Bikers : "Je me levais vers 6h, pour pouvoir faire 2-3h de vélo avant d’étouffer sous la chaleur. Le relief était très escarpé, là-bas. Ensuite, je partais à la pêche en fin de matinée, c’était mon moment détente de la journée. L’après-midi était consacrée à l’entrainement et la détection des jeunes martiniquais."

Chez Madinina Bikers, tout est mis en œuvre pour former les jeunes au plus haut niveau : entraînements spécifiques avec capteur de puissance, participation au Championnat de France, par exemple. Il regrette néanmoins un petit déficit de sérieux de certains coureurs martiniquais en comparaison avec les Métropolitains, "un manque de rigueur des coureurs dont on se lasse". Mais il y a bien d’autres bonnes surprises. "J’ai découvert là-bas une ferveur pour le sport qu’on ne retrouve plus ici en Métropole. Les gens ont le cœur sur la main, ils savent recevoir les autres."
 
L’évasion est en 2011 un bon moyen d’oublier sa déception de ne pas avoir été au niveau escompté avant son départ pour la Martinique. "A l’époque, j’avais tiré une croix sur une carrière professionnelle", admet-il. Les cartes sont redistribuées. Avec ses belles victoires Antillaises comme le Tour de Martinique -notre photo-, et après avoir signé un contrat pour 2015 dans l’équipe DN2 de Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme, il n’a pas dit son dernier mot : "J’ai pris plus de recul sur le cyclisme. Désormais, je prendrai plus de plaisir sur le vélo. Ne pas passer professionnel ne me décevra plus".
 
Ces trois ans lui ont aussi permis de mettre en place différents projets professionnels. Après avoir eu pour projet de créer une salle de vélo virtuelle, c’est vers l’évènementiel sportif que Camille Chancrin semble se tourner : "J’ai plusieurs idées : organiser des stages sportifs dans ma région, la Savoie, ou encore organiser des courses pédestres types trail. C’est un peu brouillon pour le moment mais je vais me donner le temps de la réflexion", conclut-il.

Crédit photo : Cyrielle Chartier
 

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