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C’est une fin de saison riche en émotions qu’a vécue Bryan Nauleau pour sa première année complète chez les professionnels. Victime d’une lourde chute sur le Tour d’Espagne - dont il porte d’ailleurs "encore quelques stigmates" -, le coureur du Team Europcar a tenu à remonter sur le vélo au plus vite, avec à la clef une encourageante 14e place sur le Tour de Pékin, dernière épreuve WorldTour de la saison. "J’avais demandé à aller sur cette course en Chine. Je ne voulais pas terminer ma saison sur une mauvaise note avec cette grosse chute", avoue-t-il pour DirectVelo.com. Désormais, cap sur une saison 2015 qu’il pourrait débuter en Argentine, sur le Tour de San Luis.

« J’ai terminé ma saison 2014 sur le Tour de Pékin. Cette course m’a bien plu. Je n’avais jamais couru dans cette région du Monde, ce qui rendait ce voyage d’autant plus sympa. Le début de l’épreuve était quand même un peu spécial et pas forcément très agréable. Il y avait beaucoup de pollution. Ce n’était vraiment pas évident pour la respiration. Le lendemain, entre la pollution, la pluie, l’altitude, les descentes dangereuses... c’était un peu folklorique. Puis finalement, toutes les autres étapes se sont très bien déroulées. Il n’y avait plus du tout de pollution, les profils des étapes étaient vraiment variés. D’un point de vue purement sportif, je suis aussi content de ce que j’ai pu réaliser en Chine. Nous arrivions sur cette course sans véritable leader. On avait tous carte blanche. Lors de l’arrivée en bosse, j’ai réussi à rester bien placé, à ne pas prendre de cassure. Les étapes suivantes, je me suis là encore contenté de rester placé dans le final. Je ne voulais pas me faire piéger et prendre un temps à l’arrivée. Cela aurait été bête de perdre des places au général à cause d’une petite cassure dans le dernier kilomètre. J’ai pu conserver une bonne place au classement général final (14e). C’est une bonne façon de terminer ma saison. Je suis content d’avoir été en Chine.

« SUR LA VUELTA, CA ROULAIT TRES VITE TOUT LE TEMPS »

Un mois et demi plus tôt, je m’étais rendu sur mon premier Grand Tour : la Vuelta. Beaucoup de choses m’ont marqué sur cette course. Il y avait vraiment du beau monde au départ. Ça roulait très vite tout le temps. On m’a dit que c’était un peu moins nerveux que sur le Giro ou le Tour mais il y a avait beaucoup de leaders et finalement, ça frottait quand même pas mal (sourires). Il faisait aussi très chaud. Même au Gabon, lors de la Tropicale Amissa Bongo, je n’avais pas connu une chaleur pareille, très lourde. Il fallait vraiment faire attention à ne pas attraper un coup de chaud. Malheureusement, je n’ai pas eu trop de réussite puisque j’ai été malade en début de course. Je n’étais pas au niveau auquel je voulais être, mais ce n’était pas insurmontable pour autant.

« J’AI TAPE LE VISAGE EN PREMIER, DE PLEINE FACE… JE ME SUIS FRACTURE LE NEZ »

Le vrai coup dur, je l’ai connu lors de la 7e étape. On venait de basculer au sommet d’un GPM. Un coureur de l’équipe MTN-Qhubeka a perdu le contrôle de son vélo devant moi. Je n’ai pas pu l’éviter. Plusieurs coureurs sont tombés avec moi, comme John Degenkolb. Je suis tombé lourdement. J’ai tapé le visage en premier, de pleine face. Je me suis fracturé le nez. Je saignais beaucoup du nez... j’avais également un morceau de peau arraché au niveau du front. Mes lunettes s’étaient enfoncées sur mon visage avec le choc. De ce que l’on m’a dit, c’était très impressionnant à voir. Moi, évidemment, je ne réalisais pas ce que j’avais. Je voyais simplement que du sang coulait sur mon visage. J’ai été transporté directement à l’hôpital le plus proche. J’ai finalement eu huit points de suture. Au tout début, quand je suis rentré dans l’ambulance, je n’ai pas pensé à l’importance éventuelle des blessures. J’étais simplement très déçu de devoir quitter le Tour d’Espagne, mon premier Grand Tour, après une semaine de course seulement. La semaine suivante a été assez compliquée avec les plaies à soigner, les pansements… et puis c’est toujours plus embêtant lorsque c’est au visage. A cause de mon nez cassé, j’avais les yeux très gonflés, je ne voyais plus grand-chose. Au bout du compte, j’ai repris le vélo tout doucement après deux semaines, puis j’ai repris la compétition fin septembre. Quoi qu’il en soit, cette première expérience sur le Tour d’Espagne me donne quand même envie de refaire un Grand Tour l’an prochain, mais cette fois-ci pour le terminer.

« C’ETAIT VRAIMENT UNE TRES BELLE ANNEE »

Sur l’ensemble de la saison, je suis vraiment content de mon programme. Je termine la saison avec 77 jours de course dont Paris-Nice, Milan-San Remo, l’Eneco Tour, le Tour d’Espagne, le Tour de Pékin... j’ai été dans le bain d’entrée de jeu avec le voyage au Gabon. C’était vraiment une très belle année, malgré cette grosse chute sur la Vuelta. Je suis vraiment content de ma saison. Maintenant, il va falloir continuer de travailler dur cet hiver pour repartir sur une saison 2015 qui je l’espère sera au moins aussi belle. Je veux encore progresser et pourquoi ne pas faire des résultats ? Cela dépendra des fronts sur lesquels je serai. Mais mon calendrier sera sans doute une nouvelle fois varié entre les WorldTour, les Classe 1 en France comme les manches de la Coupe de France... Au niveau du calendrier, il faudra en parler un peu plus tard avec les dirigeants de l’équipe, lors des premiers stages, mais la tendance serait actuellement à ce que je débute ma saison sur le Tour de San Luis en Argentine. »

Crédit photo : www.velofotopro.com
 

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