Frédéric Talpin : « Ma dernière à temps complet »

Vainqueur à 7 reprises l'an passé, Frédéric Talpin n'a pas encore eu l'occasion cette saison d'aller quérir un bouquet. Ce mercredi, le coureur du VC Caladois va prendre part au Grand Prix des Foires d'Orval, la dernière manche du Challenge du Boischaut-Marche et l'ultime course sur route de l'année 2014. A l'âge de 33 ans, le vainqueur du Circuit de Saône-et-Loire et d'étapes au Rhône-Alpes-Isère Tour tentera de faire mieux qu'en 2011 où il avait terminé derrière un certain Benoît Luminet. A la différence de ce dernier qui mettait à l'époque un terme officiel à sa carrière, Frédéric Talpin n'exclut pas de remettre un dossard, à l'occasion, mais plus à un niveau DN. En février prochain, un heureux événement l'attend. Il se confie pour DirectVelo.com.
 
DirectVelo.com : Dans quelles dispositions abordes-tu ce dernier rendez-vous de l'année ?
Frédéric Talpin : Au niveau de la condition, je ne suis pas trop mal physiquement. La semaine dernière, j'ai fini 4e au Prix des Vins Nouveaux à Vesdun. Je n'ai pas eu de malchance pour une fois. Je reste motivé et concentré. Depuis la Classic Jean-Patrick Dubuisson, j'avais disputé des épreuves FSGT, des chronos et des gentlemans. J'étais encore au départ d'un chrono ce samedi que j'ai remporté. Avec le travail, il ne m'était pas possible de participer aux autres manches du Challenge du Boischaut-Marche.
 
Comment t'es-tu préparé ?
J'ai effectué uniquement des entraînements courts et intenses, ne dépassant jamais les deux heures. J'ai bien travaillé le seuil et les efforts courts. En fin de saison, les courses ne durent jamais plus de 2h30-2H40 comme ce sera le cas ce mercredi. La course risque d'être rythmée et de partir à bloc dès le départ. Aucune formation ne sera capable de contrôler la course. Il suffit que 2-3 costauds mettent le nez à la fenêtre, et avec la succession d'efforts, notamment dans la bosse, la sélection va vite s'effectuer. Le vent aura aussi son importance. En tout cas, il s'agit d'une course particulière et que j'apprécie. Le parcours me convient bien. Aujourd'hui, c'est ma dernière partie et j'aimerais l'emporter. Quand je joue, j'aime bien gagner.
 
C'est-à-dire ?
Premièrement, je n'ai aucun succès au compteur cette année et c'est donc ma dernière opportunité. Deuxièmement, il s'agit de mon ultime compétition lors d'une saison "à temps complet". En effet, je ne vais plus courir, à ce niveau-là en tout cas. Quoi qu'il en soit, je garde une licence au club, on ne peut jurer de rien, il est toujours possible que j'accroche un dossard l'an prochain ou plus tard, sur une course FSGT, d'où je viens à la base, par exemple.
 
« ON S'EST ENORMEMENT RAPPROCHES AVEC LES GARS DE L'EQUIPE »
 
Quand as-tu pris cette décision ?
J'avais déjà plus ou moins prévu d'arrêter l'an passé. J'aurai même pu stopper fin 2013. Anthony Barle (le manager du VC Caladois, NDLR) m'a encouragé à continuer en 2014.
 
Comment juges-tu cette année 2014 ?
Même si ce n'était pas trop ça au niveau des résultats, on s'est énormément rapprochés avec les gars de l'équipe, on s'est retrouvés à toutes les courses par étapes en mai-juin avec le même groupe de coureurs. Je regrette juste de ne pas avoir pu remporter plus d'épreuves et de ne pas avoir pu aider davantage mes équipiers. En 2012 déjà, j'avais manqué de réussite. Il n'est peut-être pas possible d'en avoir deux années de suite (Rires).
 
Vas-tu garder des liens étroits avec le VC Caladois ?
Tout à fait, je ne vais pas juste conserver une licence. Je n'ai pas le souhait de couper complètement avec le milieu du vélo et dès que j'en aurai l'occasion, j'irai à des manifestations organisées par le club ou sur des courses locales comme le Circuit de Saône-et-Loire où je conseillerai les coureurs de l'équipe. Le samedi, juste avant ma 4e place à Vesdun, a eu lieu la soirée du club. Le staff a rendu hommage à Vincent Canard et moi-même. Ces quelques mots nous ont touchés.
 
« LES COMPETITIONS NE M'ONT JAMAIS PASSIONNE »
 
L'adrénaline des courses ne va-t-elle pas te manquer ?
Pas du tout, les compétitions ne m'ont jamais passionné, je n'aime pas spécialement faire des courses, ce n'est pas ce qui m'attire le plus. En revanche, j'ai toujours apprécié l'entraînement, le dépassement de soi ne m'a jamais rebuté. Le fait de me dire que je vais peut-être accrocher mon dernier dossard ne me perturbe pas plus que ça. Je ne ressens rien de spécial. Il n'y aura pas de rupture pour moi, j'ai une vie établie, je vais devenir papa en février et j'exerce le même boulot depuis 6-7 ans.
 
Au final, que retiens-tu de toutes ces années dans le peloton ?
J'ai eu l'occasion de disputer plein de belles courses. Je suis très content de mon parcours, j'ai rencontré beaucoup de personnes intéressantes. Je ne garde que des bons souvenirs. Mon seul regret est de ne pas avoir eu la possibilité de ne faire que du vélo le temps d'une année... On ne sait pas ce que ça aurait pu donner.

Crédit photo : Philippe Pradier - picasaweb.google.fr/PHPHOTO42
 

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