Jérémy Bescond : « Retrouver du plaisir »

Après deux saisons chez Cofidis, Jérémy Bescond va redescendre dans les rangs amateurs, puisqu’il n’a pas été conservé par la formation continentale pro. "Je l’ai su dès le mois de juillet. De toute façon, je m’y attendais un peu. Dès que j’ai appris que Nacer Bouhanni allait intégrer l’effectif, avec tout ce que cela impliquait, j’ai compris que j’allais sortir de l’équipe", avoue-t-il. Pour DirectVelo.com, Jérémy Bescond revient sur ses deux saisons chez les pros, et sur ce qu’il espère de l’année 2015, durant laquelle il portera le maillot de Charvieu-Chavagneux Isère Cyclisme.
 
DirectVelo.com : Quel est ton bilan de ces deux saisons passées chez Cofidis ? 
Jérémy Bescond : C’est la déception qui prime. Ce n’est pas une excuse, mais le fait d’avoir été malade m’a quand même mis dans le dur. Je ne voulais pas trop le dire, mais je sentais que je n’arrivais pas à retrouver mon meilleur niveau de fin 2012, au moment où j’étais passé professionnel. Etant donné que ça n’allait pas trop, j’ai fini par lâcher mentalement, fin juin. J’avais moins de mordant. Et puis, le fait que l’équipe Cofidis ne me fasse pas trop confiance n’a pas aidé non plus. Les dirigeants ne m’ont pas fait beaucoup courir en deuxième partie de saison. Mentalement, ça n’a pas été une période facile à gérer. 
 
Tout n’a pas été négatif non plus durant cette première expérience chez les professionnels...
Bien sûr ! Je suis resté deux ans dans une grosse équipe. Même si on parle souvent du manque de résultat de l’équipe Cofidis, ça reste une grosse structure. J’ai appris beaucoup de choses avec eux, j’ai découvert de nouvelles courses et j’ai rencontré de belles personnes. Mais voilà, j’aurais aimé courir un peu plus. Après, je n’étais pas le seul dans ce cas-là. Je n’ai pas pris beaucoup de plaisir sur le vélo. J’ai bien galéré pendant deux ans. C’est comme ça. 
 
« PAS FACILE DE SE VENDRE APRES DEUX SAISONS BLANCHES »
 
Tu t’apprêtes à retrouver le peloton amateur. Dans quel état d’esprit es-tu actuellement ?
Pour l’instant, je n’ai pas d’état d’esprit particulier. Je suis très motivé, vraiment. Mais je ne me dis pas qu’il faut que je repasse professionnel à tout prix. Le plus important, ce sera de retrouver du plaisir sur le vélo et d’essayer d’être le plus régulier possible. Après, si je dois repasser, ça se fera. Pour le reste, on verra bien. Il faudra faire le bilan à la fin de saison. Physiquement, je serai prêt. Mentalement, je travaille. C’est en ce sens-là que j’ai fait appel à Dominique Maguer, qui travaille avec moi depuis quelques temps et pour le moment, tout se passe très bien. 
 
Tu aurais sans doute pu courir dans une formation de DN1 en 2015. Pourquoi avoir choisi Charvieu-Chavagneux ? 
Ce n’était pas facile de se vendre après deux saisons blanches ou presque. Alors je me suis vite retourné sur l’équipe de Charvieu-Chavagneux. C’était un bon choix à tous points de vue. Le programme de course sera intéressant, le matériel me convient. Mes frais de déplacement seront pris en charge par le club. Et puis, c’est une équipe iséroise. Je ne suis pas persuadé que courir dans une DN1 soit forcément mieux qu’une DN2 comme Charvieu. Lorsque j’étais en DN1 avec Vaulx-en-Velin, je courrai avec les coureurs de Charvieu tous les week-ends ou presque. La seule différence, c’est les manches de Coupe de France. Mais sinon, ça ne change rien. J’aurai un bon calendrier l’année prochaine. 

 

 
« J’AURAI PLUS DE RESPONSABILITES, ET C’EST LOGIQUE »

 

 
A quoi ressemblera ta saison 2015 ? 
J’ai déjà une idée précise de mon calendrier. Je courrai à 70% environ dans la région Rhône-Alpes, qui est quand même la région de l’équipe. Puis je courrai aussi pas mal en Bretagne. Outre les courses avec Charvieu, je vais également essayer de courir tout seul de mon côté, sur certaines épreuves bretonnes, ou sur Manche-Atlantique par exemple ou la SportBreizh. Je suis Breton d’origine, mais je n’ai jamais vraiment couru dans la région. Cela me motive beaucoup. Après, il y aura aussi des moments importants dans ma saison, des courses comme, je l’espère Paris-Troyes, ou encore le Rhône-Alpes Isère Tour. Je suis très motivé à l’idée de disputer des Elites Nationales comme Annemasse-Bellegarde.  
 
Quel sera ton rôle dans la formation Charvieu-Chavagneux en 2015 ? 
Chez les pros, on me demandait de faire un certain travail d’équipier, souvent en début de course. A Charvieu, je retrouverai sans doute un peu ce que j’ai connu à Vaulx-en-Velin, lorsque j’avais un statut de co-leader avec Sébastien Fournet-Fayard. J’aurai plus de responsabilités que chez Cofidis, et c’est logique. Les dirigeants de l’équipe m’ont fait comprendre qu’ils comptaient beaucoup sur moi, que ce serait à moi de tirer tout le monde vers le haut dans l’équipe. 

Crédit photo : www.velofotopro.com
 

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