Simon Buttner « connaissait les risques »

Saison délicate pour Simon Buttner. Néo-professionnel dans la formation taïwanaise RTS-Santic, le jeune français n’a pratiquement pas couru de la saison. Maladies, problèmes d’invitations ou de visas, les raisons de cette drôle de saison sont diverses et variées. S’il ne regrette pas d’avoir tenté, le coureur de 22 ans devrait tout de même retrouver le peloton amateur français en 2015, comme il l’explique à DirectVelo.com. En attendant, il s’apprête à partir pour la Chine, histoire de finir sa saison sur une bonne note.

« Je vais m’envoler pour la Chine ce jeudi. J’y resterai sans doute jusqu’à la mi-novembre. Dans un premier temps, je disputerai le Tour du Lac Poyang, sur deux semaines. C’est une bonne nouvelle, car je n’avais vraiment pas beaucoup couru jusqu’à présent cette année. Je viens de disputer le Tour d’Almaty au Kazakhstan (57e). Cela faisait deux mois que je n’avais pas couru, donc ce n’était pas forcément évident. Au départ, ça me faisait presque drôle d’avoir un dossard. Je ne savais pas du tout où j’en étais, j’avais peur d’être lâché après 10 bornes. Mais finalement, malgré mon manque énorme de rythme, ça ne s’est pas trop mal passé. Disons que j’ai fait comme j’ai pu. J’ai quand même fini par avoir des crampes dans les tous derniers kilomètres. J’étais quand même heureux de pouvoir faire cette course. Il y a avait de belles équipes comme Astana ou Katusha. Rouler avec Vincenzo Nibali par exemple, c’était vraiment sympa.

« MALADE SUR LE TOUR DE QINGHAI LAKE »

Le gros problème, c’est que des moments comme celui-ci, il n’y en a eu que très peu cette saison. C’est simple, le calcul est vite fait : j’ai participé au Tour de Dubaï, au Tour de Qinghai Lake et à cette course au Kazakhstan. Il faut dire que tout s’est un peu mal enchainé pour moi comme pour le reste de l’équipe. Nous n’avons pas pu participer à certaines épreuves initialement prévues au programme car nous n’étions finalement pas invités. Il y a aussi eu des problèmes de visas pour les coureurs. Je pense au Tour d’Iran. Nous avons appris que nous n’allions pas pouvoir y participer une semaine seulement avant le départ de la course. L’autre gros souci, c’est que je suis tombé malade sur le Tour de Qinghai Lake en Chine. J’avais préparé cette course depuis des mois, j’avais vraiment fait le job. J’étais affuté comme jamais. Peut-être trop affuté d’ailleurs, puisque je suis tombé malade. Sur la première étape, ça allait encore, sur le plat. Mais dès la deuxième journée, ce n’était plus possible. Je ne pouvais pas m’alimenter, je n’avais plus de forces. Et sur des étapes avec des cols à 4000m d’altitude, on ne peut rien faire lorsque l’on est affaibli.

« DIFFICILE DE RESTER MOTIVE »

Je ne sais pas si c’est une conséquence directe ou non de mon abandon au Qinghai Lake, mais toujours est-il que l’équipe ne m’a pas retenue pour les Tour de Chine I et II. C’était une grosse déception pour moi car je m’étais préparé pour cette période et surtout, j’aurais pu enchainer les jours de compétition. Ça aurait vraiment été intéressant de pouvoir se tester sur ce type de courses. Depuis cet épisode en Chine, je suis rentré en France et je n’ai plus quitté l’Hexagone, mis à part pour cette course d’un jour au Kazakhstan, donc. Honnêtement, depuis le mois d’août j’avais un peu fait une croix sur ma saison 2014. Dans de telles conditions, il a été difficile de rester motivé, de continuer à s’entrainer. Je me demandais si c’était vraiment important de rouler. Ça a été un peu dur de faire le métier à fond pendant quelques temps. J’ai essayé de faire deux-trois cyclo-sportives, et une course de VTT. Mais je dois admettre avoir tourné au ralenti pendant quelques temps, même si je n’ai jamais vraiment coupé.

« BOURG-EN-BRESSE EN 2015 »

Désormais, il y a de grandes chances que je cours pour Bourg-en-Bresse l’an prochain. J’espère pouvoir faire une vraie grosse saison dans le peloton amateur français, afin de voir ce que ça peut donner ! Je ne vais pas rester en Asie. Maintenant, je n’ai pas de regrets. Je connaissais les risques en signant ce contrat. Je savais que j’allais avoir un calendrier un peu bizarre. Simplement, je ne pensais pas ce que ce serait à ce point-là, que ce serait aussi compliqué. 2014 restera une année un peu frustrante pour moi, je dois bien l’admettre. Mais bon, il y a quand même ce départ pour la Chine, et c’est une bonne nouvelle ! »

Crédit photo : DR
 

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