Romain Guillemois : « Il fallait que j'aille au bout »

Ce dimanche, Romain Guillemois participait à sa première grande Classique, le Tour de Lombardie. Echappé une longue partie de la journée, le néo-pro du Team Europcar est allé au bout des 254 kilomètres de course. Pourtant, il ne devait pas prendre part à l’épreuve italienne, mais il a dû remplacer Cyril Gautier à la dernière minute. Romain Guillemois est revenu sur la découverte de son premier « Monument » pour DirectVelo.com.

« Le Tour de Lombardie était donc ma première grande Classique. Je ne me suis pas du tout préparé pour cette course puisque je n’étais pas supposé la faire. Initialement, je devais participer au Tour de Vendée. Mais Cyril (Gautier) est tombé malade sur Milan-Turin. Il a fallu le remplacer au plus vite. En tant que premier remplaçant, c’est donc moi qui me suis retrouvé à partir pour l’Italie. Le fait de n’être prévenu qu’au dernier moment m’a sûrement préservé d’un peu de stress. Car je n’avais jamais disputé de course de plus de 250 kilomètres ! C’était la première fois.

« JE VOULAIS VRAIMENT TERMINER LA COURSE »

Cette classique était partie très fort. Il y avait beaucoup de candidats pour prendre l’échappée du jour. Il y a eu une grosse bagarre pendant plus de 30 kilomètres, puis c’est sorti. J’ai senti le bon coup. Nous étions une bonne dizaine en tête, le groupe était homogène. On a rapidement pris pas mal d’avance. Dans les premières difficultés, le groupe est resté uni. Puis dans l’ascension du Ganda, Jan Polanc a nettement accéléré. L’échappée s’est scindée en deux parties. J’étais toujours à l’avant, mais j’ai fini par lâcher prise à 1500m du sommet, juste avant Jérémy Roy. J’ai continué de m’accrocher. J’espérais pouvoir basculer pas trop loin et revenir dans la descente, mais je n’ai jamais pu faire la jonction. J’ai été repris par le gars de Caja Rural (Amets Txurruka) et par Matthias Brändle, puis par le peloton. A ce moment-là, j’avais déjà plus de 200 bornes dans les jambes, dont une bonne partie en échappée. Je voulais vraiment terminer la course. Pour ma première grande classique, il fallait que j’aille au bout. Et finalement, ça l’a fait.

« TROIS ECHAPPEES EN TROIS COURSES »

Cette échappée sur le Tour de Lombardie reflète bien ma fin de saison. J’ai souvent été à l’avant. D’ailleurs, sur mes trois dernières courses, je me suis toujours retrouvé dans l’échappée, que ce soit au Tour du Doubs, au Tour du Gévaudan ou donc en Lombardie. Cela prouve que je suis en bonne forme actuellement. Entre temps, j’avais également pu participer au contre-la-montre par équipes du Mondial avec le Team Europcar. J’avais fait pas mal de chronos par équipes avec le Vendée U en amateur, sans oublier mes poursuites par équipes dans les rangs Juniors. Ponferrada était une bonne expérience pour moi. Cela donne envie de recommencer l’aventure dans les années à venir.

« SE MONTRER OPPORTUNISTE EN CHINE »

Je suis content de ma fin de saison. Finalement, les directeurs sportifs de l’équipe ne se sont pas trompés. C’est vrai que je n’avais pas beaucoup couru en juin et juillet. Mais ils m’avaient dit qu’il fallait que je profite de cette période pour faire du jus, et que même si je risquais de trouver le temps long, j’allais avoir de la fraîcheur en fin d’année. Et effectivement, je suis encore d’attaque en ce mois d’octobre, même si la coupure fera quand même du bien ! Avant de mettre un terme à ma première saison professionnelle, je vais m’envoler pour la Chine, disputer le Tour de Pékin. Je sais que certaines étapes peuvent me convenir, avec de longues bosses, pas très raides pour autant. Le terrain me plaît bien. Maintenant, ça reste une course WorldTour. Il faudra être en superbe condition, et savoir se montrer opportuniste. »

Crédit photo : www.velofotopro.com
 

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Romain GUILLEMOIS