Philippe Gilbert : « On n’a pas eu besoin de se parler »

Offensif dans le final, Philippe Gilbert a animé le Championnat du Monde. Le Belge, fort critiqué avant le Mondial, a réalisé un énorme travail pour emmener Greg Van Avermaet au sprint dans le groupe pour la seconde place. Finalement, Van Avermaet devra se contenter d'une cinquième place tandis que Gilbert termine au septième rang. DirectVelo.com a rencontré le Champion du Monde 2012 après l'arrivée.

« J'étais bien pendant toute la course. Je savais que j'étais en bonne condition, mais après, je n'allais pas démentir les critiques. Il faut parfois en profiter. Quand j'ai vu Rodriguez partir, j'étais un peu enfermé, mais je n'ai pas paniqué. J'ai attendu cinq ou six secondes puis j'ai vu de la place pour passer donc j'y suis directement allé. La dernière montée, c'était vraiment le genre d'effort que j'aime bien : de la vitesse et de la force. J'ai pu revenir assez facilement sur Rodriguez, puis quand j'ai vu Valverde et Gerrans dans la roue, je savais que ce n'était pas la meilleure des positions donc je n'en ai pas trop fait. Je voulais que tout le monde travaille.

COMME VALKENBURG 2012

J'ai vu Van Avermaet derrière, et j'ai directement compris. On n'a pas eu besoin de se parler. Il fallait tout donner pour lui au sprint car sur une arrivée pareille, il est plus rapide que moi, donc il ne fallait pas hésiter. C'est dommage de rater le podium, mais je pense pas qu'on puisse avoir de regrets. Je n'aurais pas pu rouler plus vite, j'ai vraiment tout donné.

Dans l'ensemble, nous avons fait une belle course. Nous étions représentés au début avec Vanmarcke et Wellens, puis Vanmarcke seul, puis d'autres par après. Nous avions tout le temps quelqu'un donc c'était bien joué tactiquement. Quand dans le dernier tour, au sommet de la première montée du circuit, on s'est retrouvé avec Ben Hermans, Sep Vanmarcke, Jan Bakelants, Tom Boonen, Greg Van Avermaet et moi, ça m'a un peu rappelé Valkenburg 2012. C'était bien.

La partie dans la ville était très lente à cause de la pluie. Au début, quand ça a commencé à rouler, il faisait sec et on voyait qu'il y avait beaucoup plus de cassures car la vitesse était plus élevée. Mais avec la pluie, c'était une course plus lente et c'était plus facile de rester dans les roues. Après, il faut faire avec les conditions météo.

UN TOP 5, CA N'A PAS BEAUCOUP DE VALEUR

Au début, on se demandait pourquoi les Polonais roulaient. Tout le monde se posait des questions. Ils ont fait un beau Championnat. J'ai vu Kwiatkowski partir dans la descente, mais je n'y croyais pas trop. Il était très fort. Si j'avais essayé de le suivre, peut-etre que ça aurait réagi. J'ai misé sur les Espagnols car j'ai vu Moreno devant. J'avais encore fait le point un peu avant, ils avaient pas mal d'équipiers donc j'ai cru qu'ils allaient rouler directement après le tunnel. Mais ils ont hésité, et ça leur a peut-être coûté le titre.

Je ne comprends pas trop la tactique des coureurs présents avec nous dans le groupe d'échappée. Des gars comme Gallopin, j'ai du mal à comprendre pourquoi ils n'ont pas relayé. Ca m'aurait permis d'un peu souffler et d'encore repartir de plus belle. Sur une classique, ça peut se comprendre, on peut se dire que deuxième ou troisième, c'est bien. Mais à un Championnat du Monde, seul la première place compte. Je ne comprends pas que quelqu'un calcule pour faire deuxième, troisième ou cinquième. Ca peut juste être une satisfaction personnelle de faire dans les cinq premiers, car ça n'a pas beaucoup de valeur. »

Crédit photo : Maxime Segers - www.directvelo.com
 

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