Tour du Gévaudan - Et. 2 : Les réactions

Alexis Vuillermoz (AG2R La Mondiale) a remporté ce dimanche la 2e et dernière étape du Tour du Gévaudan (2.1), disputée sur 146 kilomètres autour de Mende. Il a devancé Thibaut Pinot (FDJ.fr) et Romain Hardy (Cofidis). Amets Txurruka (Caja Rural-Seguros RGA) s'adjuge le classement général de cette 28e édition. Il succède à Yoann Bagot (Cofidis) au palmarès. Retrouvez ci-dessous les réactions receuillies par DirectVelo.com.
 
Alexis Vuillermoz (AG2R La Mondiale)
Vainqueur de la 2e étape et 3e du général
« J'étais leader sur ce Tour du Gévaudan. Il s'agissait déjà d'une grande satisfaction et d'une grande reconnaissance de la part de l'équipe. J'avais à cœur de bien faire. Aujourd'hui, on m'a parfaitement protégé durant le début de course qui était très venté. J'ai vraiment économisé beaucoup d'énergie dans le premier col. Dans le final, nous avons pu nous retrouver en supériorité numérique dans ce groupe de onze, avec Hubert Dupont et Mikaël Chérel, ce qui m'a bien aidé pour contrôler l'arrière de la course et pour me placer dans les meilleures dispositions possibles pour le sprint. On m'avait plutôt conseillé de me placer à l'arrière du groupe aux deux kilomètres. J'avais déjà disputé un sprint ici et j'étais parti trop tôt. Je savais qu'il fallait être patient. J'ai pris la roue de Thibaut (Pinot) qui est malgré tout plutôt pas mal pour ce genre d'arrivée. Je savais qu'il fallait que je lance mon sprint avant lui, parce qu'avec cette arrivée en virage à gauche, il fallait absolument faire l'intérieur pour pouvoir l'emporter.
Forcément, une première victoire professionnelle sur route est très importante. Je commençais à douter et à avoir du mal à comprendre comment gagner alors qu'en VTT j'en avais l'expérience. J'avais besoin d'apprendre, et sur ce week-end, j'ai beaucoup appris. Même si je suis amené à être surtout équipier dans cette équipe, c'est toujours enrichissant pour un coureur de savoir comment être un bon leader.
J'ai visé la victoire d'étape. Avec Degand et Txurruka devant moi au général, je savais qu'il valait mieux me concentrer sur l'étape, même si le général pouvait venir. »
 
Amets Txurruka (Caja Rural-Seguros RGA)
Vainqueur du Tour du Gévaudan 
« Je ne me sentais pas super bien dans la première montée Jalabert mais ça allait bien mieux dans la seconde. J'ai pu sortir du peloton. L'équipe a réalisé un énorme travail dans le final de l'étape. Nous étions trois de Caja Rural dans le groupe de onze coureurs (avec Madrazo et Bilbao). Ils se sont sacrifiés pour que je puisse prendre du temps sur Degand, et ainsi remporter le général. Nous avons réussi ! Ma saison n'était pas très bonne jusqu'à ce Tour du Gévaudan. Sur la Vuelta, l'équipe a eu un bon comportement mais elle n'a pas été très réussie pour moi. Je ressens du plaisir de terminer l'année par une victoire. Ma prochaine course est le Tour de Lombardie. »
 
Thibaut Pinot (FDJ.fr)
2e de l'étape, 4e du général et Meilleur jeune
« Nous avions un coureur dans l'échappée (Courteille) de six coureurs. C'était la tactique d'avoir un gars devant afin qu'il serve de point d'appui. Nous avons roulé derrière car l'écart a franchi à un moment la barre des 5 minutes. 
Je n'étais pas dans un grand jour. J'ai suivi dans la seconde montée Jalabert, je n'avais pas les jambes pour attaquer. Je regrette d'avoir mal couru hier en étant échappé très tôt. Je me suis concentré sur le sprint dans le final de l'étape. Alexis Vuillermoz a lancé de loin. Il a bien giclé, il avait plus de vitesse que moi. Il a pris trois vélos d'avance, c'était fini.
Je dresse tout même un bon bilan de mon Tour du Gévaudan, même s'il y a bien sûr la déception de ne pas gagner. 
La suite de mon programme passe par PSG-Barcelone ce mardi en Ligue des Champions (sourires) et surtout, dimanche prochain, le Tour de Lombardie. C'est le dernier gros rendez-vous de ma saison. Le parcours a changé. A première vue, il me plaît moins que l'ancien. Les difficultés sont concentrées dans le dernier tiers de la course. 
Si c'était à refaire, j'aurais choisi un tout autre programme que la Vuelta après le Tour de France. C'était une erreur de doubler cette année, j'étais fatigué pour réenchaîner sur trois semaines de course. J'aurais dû participer à des épreuves françaises que j'apprécie comme le Tour de l'Ain ou le Tour du Limousin. Cela m'aurait peut-être permis de jouer une sélection au Championnat du Monde. »
 
Romain Hardy (Cofidis)
3e de l'étape
« Je me sens dans une bonne forme, j'ai bien terminé la Vuelta. J'ai ensuite décompressé avant de reprendre sur ce Tour du Gévaudan. Alexis Vuillermoz a lancé son sprint de loin. Il y avait une courbe, c'était impossible de remonter. Je n'arrive plus à gagner. J'ai peur de mal faire, alors il y a du stress qui s'installe quand je suis en mesure de m'imposer. Je commets donc des erreurs qui m'empêchent de lever les bras. Malgré tout, 3e, ça reste un résultat intéressant. »
 
Mikaël Chérel (AG2R La Mondiale)
4e de l'étape et 41e au classement général
« Dans la dernière montée, il fallait durcir la course. Avec Caja Rural, nous l'avons écrémé et nous nous sommes isolés avec une petite dizaine de coureurs. Malheureusement, Amets Txurruka était toujours présent. Ensuite, nous avons bien roulé. Nous pensions à la victoire d'étape et au podium pour Alexis, tandis que Caja Rural voulait conserver le maillot jaune. A l'arrivée, j'ai été un peu surpris. Nous avons fait chacun notre sprint avec Alexis. Hier, l'équipe et moi-même, nous étions vraiment déçus. Aujourd'hui, nous nous sommes bien rachetés J'ai porté une attelle pendant un mois suite à ma chute durant le Tour de France.. J'ai repris la compétition il y a 15 jours à l'occasion du Tour du Doubs. Ensuite, j'ai disputé les GP de Wallonie et d'Isbergues tout en m'imposant de grosses charges de travail. Mes prochaines échéances sont représentés par Milan-Turin, le Tour de Lombardie et enfin le Tour de Pékin. »
 
Guillaume Bonnafond (AG2R La Mondiale)
Echappé, 28e de l'étape et 43e au classement général
« Je faisais partie des coureurs qui devaient aller dans les coups. Julian Kern et Mikaël Chérel étaient présents dans la première vague. De mon côté, je me suis retrouvé projeté devant dans la suivante. Je me sentais bien dans l'échappée. Dans l'ultime montée, lorsque j'ai été repris dans le dernier kilomètre, j'ai effectué un bon petit tout droit pour Alexis qui était accompagné par Mikaël ainsi que par Txurruka et Madrazo. J'ai vu qu'il avait un peu décroché Thibaut Pinot et 2-3 autres coureurs. Ensuite, je n'ai pas réussi à les suivre dans les derniers hectomètres de l'ascension. J'ai fini avec le groupe maillot jaune. Ma prochaine course sera Milan-Turin. »
 
Thomas Rostollan (Team La Pomme Marseille 13)
Echappé durant l'étape, 54e de l'étape et 58e au classement général
« J'avais annoncé ce matin à ma mère que j'allais m'échapper aujourd'hui (sourires). Hier, je n'ai pas fini très fatigué l'étape. J'étais dans le groupe qui a terminé à plus de 18', nous n'avons pas roulé à fond dans les 50 derniers kilomètres. Je me sentais bien aujourd'hui. Nous avons quand même cravaché pendant deux jours à cause du vent. Il y en avait encore pas mal aujourd'hui. J'ai disputé les deux sprints du jour pour au moins gagner quelque chose grâce à cette échappée. Quand nous nous sommes retrouvés plus que deux en tête (avec Guillaume Bonnafond) après la première montée Laurent Jalabert, j'espérais que ça se regarde derrière, que certains attendent des équipiers pour rouler, mais ça n'a pas été le cas. Quand nous avons été repris, j'ai essayé d'aider Rémy (Di Grégorio) en tirant un bout droit pour lui. »
 
Clément Koretzky (Bretagne-Séché Environnement)
Echappé durant l'étape, 59e de l'étape et 49e au classement général
« J'ai été victime d'une déchirure à la cuisse suite à ma chute sur Paris-Roubaix. Je suis désormais guéri mais il faut du temps pour ne plus ressentir de gênes. Je suis souvent bien en début de course mais au bout d'un moment, je ressens des douleurs. Par exemple, j'étais présent dans le final à Isbergues dimanche dernier mais je n'ai pas pu me mêler au sprint. Aujourd'hui, je suis content d'avoir été à l'avant pendant une bonne partie de l'étape. J'ai pris du plaisir, surtout que mon avenir est incertain. Je ne sais pas encore si mon contrat va être prolongé. J'espère bien sûr toujours être coureur l'an prochain, j'aurais les boules si ce n'est pas le cas. Je me régale sur le vélo, c'est une passion. »
 
Didier Jannel, directeur sportif d'AG2R La Mondiale
« Au briefing, avec Stéphane Goubert, nous avons évoqué un maximum d'options avec les coureurs. Il était capital d'être présent dans l'échappée. 6 des 8 coureurs de l'équipe devaient prendre part à la bagarre dès le début. Seul Hubert Dupont restait aux côtés d'Alexis Vuillermoz. Finalement, c'est Guillaume Bonnafond qui s'est retrouvé à l'avant. Ainsi, nous n'avions pas à rouler dans le peloton. Guillaume a été repris à 700-800 mètres du sommet, il n'a malheureusement pas pu accompagner Alexis.
L'arrivée convenait à un puncheur. Alexis n'a pas hésité à lancer le sprint à l'avant. Il avait raté une belle opportunité lors d'un final d'étape un peu similaire sur Paris-Nice.
Hier, il était un peu trop esseulé quand les trois sont partis dans le final. Contrairement à la veille, cette deuxième étape a démarré moins tambour battant et elle a été davantage contrôlée. Deux grosses montées sèches étaient au programme et elles s'apprêtaient bien aux qualités de puncheur d'Alexis. Nous avons joué à fond la victoire d'étape, nous savions qu'il allait être compliqué de distancer Txurruka. Nous avons perdu la course le premier jour.
Alexis s'était fracturé le doigt au début du mois d'août. Il est rapidement revenu dans le coup en terminant 5e du Tour du Doubs. Il n'a pas forcément besoin de beaucoup d'entraînement et de courses pour être en forme. Dimanche prochain, il disputera pour la première fois le Tour de Lombardie. Ce sera une belle expérience pour lui. »
 
Sébastien Demarbaix, directeur sportif de Wanty-Groupe Gobert
« Nous ne sommes pas déçus, nous étions déjà très contents hier soir. Bien sûr, nous aurions signé des deux mains pour une victoire et c'est rageant de la rater de si peu. S'il manquait une équipe française à l'avant, nous aurions peut-être pu espérer revenir... Nous avons été les seuls à rouler jusqu'à 6-7 kilomètres de l'arrivée. Lorsque l'écart a atteint les 53 secondes, d'autres formations ont commencé à nous relayer. Quoi qu'il en soit, Caja Rural était plus fort que nous dans les montées. Il ne faut garder que le positif. Par exemple, Francis De Greef s'est relevé dans la dernière montée pour attendre Thomas. Les gars ont eu une mentalité exemplaire, je suis très content. Dans le final, autour de Thomas, il y avait encore Kevin Seeldraeyers, Michel Kreder, Marco Minnaard et donc Francis De Greef. 
Même s'il est libéré dans sa tête, Thomas Degand n'est pas au top physiquement en ce moment. Il n'est pas à 100%, mais plutôt à 80%. Il n'a pas les jambes du Tour Méditerranéen (6e) et du Tour d'Andalousie (7e) ou celles du Tour de Suisse (17e) et du Tour d'Autriche (10e). Sur le Tour de l'Ain, il ne se sentait pas bien du tout. Les conditions météos étaient mauvaises et il préfère la chaleur. Ensuite, il n'a plus trop eu de courses montagneuses au programme. »

Propos recueillis par Christian Cosserat et Nicolas Gachet.

Crédit photo : Christian Cosserat - www.directvelo.com
 

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