Sandrine Guirronnet : « Remercier toutes les filles »

Ce samedi après-midi, Pauline-Ferrand Prévot s'est offert le maillot arc-en-ciel sur le Championnat du Monde sur route Elites Dames à Ponferrada (Espagne). Pour DirectVelo.com, Sandrine Guirronnet - sélectionneuse de l'Equipe de France - revient sur ce titre Mondial.

DirectVelo : Ce matin, le titre Mondial était-il réellement un objectif, ou avant tout un rêve ?
Sandrine Guirronnet : C’était envisageable. Avec ce que Pauline avait fait tout au long de l’année, on savait qu’elle était capable de gagner de grandes courses. Un Championnat du Monde reste quand même toujours compliqué, surtout quand on fait partie des favorites. C’est d’autant plus beau qu’elle gagne avec ce statut de favorite sur les épaules, chose souvent difficile à gérer. Elle a montré qu’elle était à la hauteur de l’enjeu. Et puis, Pauline a été accompagnée par le reste du groupe. Audrey (Cordon) a fait beaucoup de travail aujourd’hui elle aussi, comme toute l’équipe. L’objectif était le podium, Pauline a été chercher le Graal (rires).

« UN MOIS DE SEPTEMBRE FORMIDABLE AVEC LES FILLES »

A deux kilomètres de l’arrivée, les chances de voir Pauline Ferrand-Prévot décrocher le titre semblaient pourtant minimes…

C’est clair que c’était compliqué. Pauline avait basculé avec Giorgia Bronzini en haut. Mais comme il y avait déjà une Italienne devant, elle n’allait pas rouler. On avait pu voir hier (vendredi) sur la course des Espoirs que rien n’était joué tant que la ligne d’arrivée n’était pas franchie. Mais effectivement, en voyant les quatre qu’il y avait devant… Maintenant, la chance que l’on avait, c’est qu’elles étaient quatre pour trois places sur le podium. Du coup, elles ne pouvaient que se regarder. Je n’ai vu aucune image du final. Dans la voiture, je n’avais aucune information. Nous, on était persuadé qu’elle allait jouer la cinquième place. Mais d’après ce que j’ai pu comprendre, elle a vraiment su gérer son sprint de main de maître. Elle a exploité tout son professionnalisme. C’est une belle récompense pour tout le groupe, pour toute l’équipe. J’ai vécu un mois de septembre vraiment formidable avec les filles, tant sur le stage que sur la semaine passée ici. Je suis vraiment enchantée.

Tactiquement, Pauline a parfaitement couru tout au long de la journée. On en oublierait presque qu’elle n’a que 22 ans…
Oui, je pense qu’elle a franchi un véritable cap cette année. C’est quelqu’un de très posée, très contentieuse. Elle ne laisse rien au hasard. Les conseils qu’elle peut avoir par son entourage son précieux, et elle les exploite au mieux. Cela dit, arriver désormais avec un maillot de Championne du Monde toute l’année sera un autre apprentissage. Là, je pense qu’elle va apprendre beaucoup sur la façon de gérer le maillot de numéro 1. Il faudra savoir gérer les moments de moins bien, les périodes de hauts et de bas. Je pense que ce sera très intéressant l’année prochaine. Enfin cela dit n’est pas son premier titre non plus (sourires).

« PAULINE NE LAISSE RIEN AU HASARD »

Un groupe semble être né ces dernières semaines ?  
Les filles ont toutes montré de l’intérêt et un investissement total pour l’Equipe de France. J’ai trouvé toutes les filles très motivées, pleines de bonne humeur aussi. Je suis vraiment contente du résultat, et je pense que l’ambiance a été pour beaucoup dans le résultat final aujourd’hui. En tout cas, je tiens à remercier toutes les filles et j’espère que l’on pourra continuer à travailler et à renforcer encore tout ça.  

Pour toi aussi, cette journée restera sans doute inoubliable ?
Ah oui, inoubliable c’est clair. C’est vrai que ça permet d’oublier toute la tension de la course. On est vraiment passé par tous les états, même si les filles avaient été vigilantes tout au long de la journée, ce qui a notamment permis d’éviter la grosse chute dans le peloton. Maintenant, nous allons partager ça tous ensemble. Ce sera encore un beau moment.

Crédit photo : Nicolas Mabyle - www.directvelo.com
 

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