P. Ferrand-Prévot: « Je ne réalise pas ce qu’il m’arrive »

Elle l’a fait ! Pauline Ferrand-Prévot est la nouvelle Championne du Monde sur route dans la catégorie Elites Dames ! Plus rapide que l’Allemande Lisa Brennauer et que la Suédoise Emma Johansson dans un final à couper le souffle dans les rues de Ponferrada (Espagne), elle conclut ainsi de la plus belle des façons "une saison 2014 exceptionnelle". DirectVelo.com a recueilli les impressions de Pauline Ferrand-Prévot après l’arrivée.

« Des douleurs en début de course »

« Le Mondial 2014 avait mal commencé pour moi puisque j’avais chuté lors du contre-la-montre par équipes et je me ressentais encore de cette chute une semaine plus tard. Ça me faisait vraiment mal dans les premiers tours. Dans de telles conditions, je n’imaginais pas du tout pouvoir gagner aujourd’hui (samedi). Après, c’était plus chaud donc ça allait, j’avais moins mal. D’ailleurs, je tiens vraiment à remercier le staff et notamment Maryline Salvetat qui a été vraiment incroyable. Je l’ai embêtée toute la semaine avec mes côtes et mon bleu à la jambe. Le staff a été vraiment extraordinaire. Cette victoire est pour tout le monde, je la partage.

« J’ai cru que c'était mort »

J’aurais aimé attaquer dans la dernière montée. Je voulais vraiment essayer mais ce n’était pas possible. Je n’avais pas les jambes. Alors j’ai juste essayé de suivre. Quand j’ai basculé au sommet de la dernière bosse avec 4-5 secondes de retard sur le quatuor de tête, je me suis dit que ça allait être compliqué, pour ne pas dire que le podium était sans doute mort. Mais finalement, on a fait une belle descente. Les Allemandes ont commencé à rouler à fond, à plusieurs. Là, j’ai commencé à y croire à nouveau. J’ai vu que l’on revenait assez vite. Et puis les quatre filles devant étaient pratiquement à l’arrêt. J’ai été chanceuse sur le ce coup-là car j’ai pu profiter du travail de l’équipe d’Allemagne, que je tiens d’ailleurs à remercier (sourires).

« Marianne Vos, la roue à prendre »

Ensuite, j’avais juste à me placer au mieux en vue du sprint. Je me suis mise dans la roue de Marianne Vos. Je savais que c’était la bonne roue à prendre avant le sprint. J’ai pris le dernier virage avec pas mal d’élan. J’avais également noté que le vent venait de la gauche. Donc j’ai voulu sprinter sur la droite pour être plus abritée. J’ai déboité aux 200m environ. Et ça l’a fait…

« La plus opportuniste et la plus maline »

Une fois la ligne franchie, je me suis dit que ce n’était pas possible, que ça ne pouvait pas être moi. Franchement, je ne réalise pas encore ce qu’il m’arrive. C’est assez incroyable. L’entrainement et le sérieux ont vraiment payés et c’est aussi pour cela que je suis vraiment contente. Aujourd’hui, je n’étais pas forcément la plus forte. Mais j’ai été la plus opportuniste. J’ai été maline. Je savais qu’il ne fallait pas trop faire d’efforts et qu’il fallait compter chaque coup de pédale. Marianne (Vos) est venue me voir à l’arrivée. Elle m’a dit qu’elle était fière de moi et que c’était incroyable (sourires). Elle a toujours cru en moi. Je ne pense pas qu’il y ait une pointe de jalousie de sa part même si elle doit être triste. Je sais que la Rabobank aussi dans son ensemble croyait vraiment en moi.

« Remercier l'Equipe de France »

Je tiens vraiment à remercier toutes les filles de l’Equipe de France. Nous avons pu passer une superbe semaine toutes ensembles. On a plus rigolé qu’autre chose. Cela fait sans doute partie de la préparation : être sérieux mais sans se prendre au sérieux. C’est sans doute ce qui a fait que j’étais assez détendue aujourd’hui et finalement assez sereine avant d’entamer ce Championnat du Monde.

« La Flèche Wallonne a été un déclic »

C’est vraiment une grande saison. Gagner la Flèche Wallonne était un grand objectif de ma carrière et je l’ai fait cette année. Cette victoire à Huy a vraiment été un déclic pour plus croire en moi. Cette victoire sur la Flèche Wallonne me permet peut-être aussi de pouvoir porter ce maillot arc-en-ciel aujourd’hui. Derrière, j’ai gagné deux manches de Coupe du Monde de VTT. J’ai terminé deuxième du Giro. Là déjà, je m’étais dit que j’étais en train de faire une saison de « ouf ». J’ai été double Championne de France. J’ai eu un petit coup de mou pendant un mois et demi mais j’ai su me ressaisir et me remotiver pour ce Mondial. A croire que cela valait vraiment le coup. »  

Crédit photo : Nicolas Mabyle - www.directvelo.com
 

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