Willems : « Toujours difficile de rivaliser avec le top »

Pauline Ferrand-Prévôt a remporté le titre de Championne du Monde de la course en ligne chez les Dames Elites. A Ponferrada, les Belges ont vécu une course difficile, puisque dans le second tour, trois concurrentes ont été impliquées dans une chute massive et ont dû abandonné. DirectVelo a pris des nouvelles de deux des survivantes, Kelly Druyts et Maaike Polspoel, ainsi que du sélectionneur national Ludwig Willems.

Kelly Druyts
34e
« J'ai essayé de protéger Maaike le mieux possible à l'avant, surtout dans la descente, car elle était très dangereuse. D'autant plus, quand on voit la chute qu'il y a eu. On devait faire la descente devant. Ca a couté beaucoup de force mais après, on avait facile.
C'était possible de suivre les meilleures, mais il faut une autre préparation. Je ne sais ma sélection que depuis dix jours, donc je n'ai pas d'intervalles en côte dans les jambes. Quand je vois que l'an prochain c'est un parcours qui me convient, je veux à coup sûr m'y préparer. Arriver si loin en tant que sprinteuse ou que pistarde, c'est déjà bien en soi. Je ne m'attendais vraiment pas à être si bien donc je suis satisfaite. »

Maaike Polspoel
40e
« Au début, ça allait très bien. Jusqu'au cinquième tour en fait, quand la pluie est apparue et que la course a été lancée. Dans le dernier tour, je n'avançais plus donc ma course était finie... Toute la journée, l'équipe m'a protégée. Dans les côtes, j'étais bien à l'avant. C'est dommage d'être protégée, de recevoir une telle chance et de la laisser passer. Je suis quand même un peu déçue car c'était un parcours qui me convenait bien. Quand j'ai de super jambes, j'aurais pu faire un beau résultat. On tentera de faire mieux l'an prochain. »

Ludwig Willems
Sélectionneur national
« Le Championnat a mal commencé pour beaucoup de pays ! Quand on voit l'endroit où la chute se produit, on savait que ce serait grave. Au vu de la vitesse élevée, tu ne glisses pas mais tu voles au-dessus des autres et tu retombes lourdement. On pouvait s'attendre à ce que ne soit pas de simples brûlures, mais de grosses contusions ou des fractures. On avait déjà perdu la moitié de l'équipe mais la course n'est plus essentielle. Il faut s'assurer que le filles sont bien emmenées pour des examens complémentaires et que tout va bien. Après, il faut faire en sorte que les filles qui restent peuvent donner le meilleur d'elles-mêmes, ce qu'elles ont fait. Annelies Van Doorslaer est à l'hôpital pour des examens, tandis qu'Ann-Sophie Duyck et Jessie Daams ne souffriraient que de grosses contusions.
Maaike (Polspoel) a fait la course à l'avant, accompagnée de Kelly (Druyts) car je savais que c'était une excellente pilote. Mais dans le dernier tour, Maaike a complètement flanché. D'un coup, sa course était finie. Quand tu fais le choix de protéger une coureuse plus qu'une autre, ça peut tourner mal, mais tu ne peux plus rien y changer...
Kelly a parfaitement fait son travail, c'est une des surprises agréables du jour car elle a été ajoutée au groupe en dernière. Elle a fait un très bon Mondial. On savait que quand ça embrayait vraiment dans les bosses, elle serait trop courte mais c'est dû au manque de courses internationales sur route car elle se consacre énormément à la piste. Mais je suis satisfait de sa prestation. Sophie a fait une grosse course jusqu'à cinq kilomètres de l'arrivée. Elle essayait toujours de remonter mais quand les meilleures accélèrent, elle est trop courte. C'est toujours la même chose depuis plusieurs années en Belgique. On sait qu'on a plusieurs filles au subtop, mais qu'elles ont encore difficile de rivaliser avec le top mondial.  
C'est dommage que Jessie soit tombée car elle aurait peut-être pu aller chercher un top quinze sans ses ennuis.
Le résultat est décevant, mais l'an passé c'était pire car une seule fille avait terminé la course. Chez les Dames, on a que les meilleures filles du monde, ce n'est pas commes chez les hommes où on choisit des leaders et des équipiers. Ici, on ne laisse pas certaines filles à la maison pour prendre une équipière. Aujourd'hui, quand on analyse la course, 35 filles entament le dernier tour dans le premier groupe et trois belges sont avec ce n'est pas mal. Mais naturellement, le résultat déçoit car elles sont toujours entre les 15 et 20 meilleures. On attend de trouver une fille qui pourrait arriver à franchir le pas vers le top. Peut-être Grace Verbeek en est capable sur ce type de parcours. »

Crédit photo : Maxime Segers - www.directvelo.com
 

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