Van der Poel : « Le Mondial, une course comme les autres »

A 19 ans à peine, Mathieu van der Poel compte déjà cinq participations à des Championnats du Monde. Le petit-fils de Raymond Poulidor en a déjà remporté trois, tous chez les Juniors, à Coxyde et Louisville en cyclo-cross, mais aussi sur route, à Florence, l'an passé. DirectVelo.com a rencontré le fils d'Adrie van der Poel après qu'il ait reconnu le circuit.

DirectVelo : Il y a un an, tu devenais Champion du Monde Juniors à Florence. Cette année, tu viens à Ponferrada pour gagner chez les Espoirs ?
Mathieu Van der Poel : J'ai déjà pensé au doublé, comme Matej Mohoric l'a fait. C'est un très bon coureur, on va voir. C'est possible de faire la même chose, mais ce sera très compliqué. C'est toujours très grand un Championnat du Monde. De plus, c'est un beau parcours donc je suis heureux d'être ici. Le but est d'être dans le premier groupe puis je verrai ce que je peux encore faire.

DIFFERENT DE FLORENCE

Le parcours est réputé plus facile qu'à Florence, qu'en penses-tu après avoir deux tours de circuit ?
C'est la première fois que je le faisais. C'était amusant. C'est assez dur je trouve. C'est différent de Florence, je ne sais pas si on peut dire que c'est moins dur. Ce sera une course très compliquée car après 10 tours, ça va faire très mal et ce sera difficile de pouvoir encore attaquer. La bosse même si ce n'est pas très très dure, mais après 180 kilomètres, ce sera assez raide pour faire la différence.

Au Tour du Limbourg, tu gagnes face à Henderson et Martens au sprint, au Tour de Liège, tu arrives en solitaire, toutes les situations de course peuvent te convenir !
Le scénario idéal serait un groupe qui part avec quelqu'un de notre équipe et que ce soit contrôlé. Et après, tout est possible. Pour moi, c'est mieux que ça se passe vraiment dans la finale. Peut-être que Ewan et Boudat sauront passer la bosse, mais c'est trop dur pour les purs sprinteurs. Je préfèrerais une arrivée dans un petit groupe, même si le mieux, ça reste d'arriver en solitaire. On ne peut pas toujours choisir. Quoi qu'il en soit, après une course difficile, je peux être rapide.

JAMAIS DE STRESS

Tu as déjà remporté trois Championnats du Monde, tu dois avoir un secret !
Pour moi, c'est important d'être bien toute la saison. Il faut voir les Championnats comme une course comme une autre. C'est peut-être mon avantage : je vois cette course comme une autre course et je veux toujours faire de mon mieux. Un Mondial, c'est très grand, mais quand on est nerveux, ça rend la course encore plus difficile. A mon premier Championnat, j'étais stressé, mais maintenant, c'est entre guillemets normal. Sur la route, je suis toujours détendu. Au cyclo-cross, le départ est très important et je suis un peu stressé, mais sur la route, jamais car c'est à la fin qu'il faut être à l'avant.

Que ressent-on quand on passe la ligne en se disant qu'on est le meilleur du monde ?
C'est incroyable. On ne peut pas décrire ce sentiment. Il faut vivre ça soi-même. J'espère encore être très fort vendredi. On va voir comment la course se passe et après, je pourrai dire si je suis content ou pas.

Tu as conquis deux titres en cyclo-cross et un sur route, lequel as-tu le plus savouré ?
Florence, c'était la plus belle victoire de ma carrière tant qu'à présent. C'est différent de gagner en cyclo-cross et sur route. Mes titres dans les labourés sont très beaux et très importants, mais c'est un autre sentiment car c'est encore plus difficile de gagner sur route, cela me procure plus de joie. C'est plus grand, c'est différent. En cyclo-cross, les deux fois où je suis Champion du Monde, à Coxyde et à Louisville, j'avais pas mal d'avance. Alors, on vit l'arrivée autrement.

Crédit photo : Maxime Segers - www.directvelo.com
 

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