Lennard Kämna « préparait le Mondial depuis cet hiver »

Impressionnant tout au long de l’année 2014, Lennard Kämna a confirmé son statut de meilleur Juniors de la saison en décrochant, ce mardi matin, le titre de Champion du Monde contre-la-montre. L’Allemand de 18 ans, qui a écrasé la concurrence à Ponferrada (Espagne), a pris le temps de répondre aux questions de DirectVelo.com, et explique la façon dont il avait préparé ce rendez-vous, entre sorties intensives et... camp d’entraînement avec le reste de la « Mannschaft ».

DirectVelo.com : Te voilà Champion du Monde contre-la-montre Juniors…
Lennard Kämna : Je suis très heureux de gagner ici. Pour l’instant, je ne réalise pas vraiment. Il me faudra peut-être quelques jours pour prendre conscience de ce que je viens de réaliser.

Tu as repoussé ton premier adversaire, l’Américain Adrien Costa, à 44 secondes. Imaginais-tu pouvoir faire une telle différence ?
Pas du tout. J’espérais simplement terminer sur le podium. Mais de là à gagner, et en plus avec une telle marge ! Je n’en rêvais même pas.  

Comment as-tu géré ce contre-la-montre ?
Il fallait partir très vite dès les premiers kilomètres. Mais du coup, je n’étais pas loin de me mettre dans le rouge. Les cinq derniers kilomètres étaient les plus durs pour moi. J’ai eu du mal à terminer ce chrono car j’avais déjà fait de gros efforts sur la première partie. Cela dit, je savais que j’avais une bonne avance. Du coup, je n’ai pas voulu prendre le risque de tomber dans la dernière descente. J’ai peut-être perdu quelques secondes dans cette dernière partie mais l’essentiel était déjà fait.

« JE NE ME CONSIDERE PAS COMME LE MEILLEUR »

Tu réalises une saison 2014 exceptionnelle, avec entre autres des titres de Champion d’Allemagne, Champion d’Europe et donc Champion du Monde contre-la-montre. Peut-on parler de toi comme du meilleur Juniors de l’année ?
Non, je ne suis pas forcément d’accord avec ça (sourires). En tout cas, je ne me considère pas comme le meilleur. J’étais le meilleur aujourd’hui, oui. Mais sur l’ensemble de la saison, il y a plein d’autres coureurs qui ont été aussi forts que moi. Et puis, je marche fort sur les chronos mais c’est beaucoup moins évident lors des courses en ligne.

Pourtant, tu as également remporté une étape du Tour d’Istrie ou plus récemment le Grand Prix Rüebliland, qui est une course par étapes ?
Bon, d’accord c’est vrai j’ai aussi gagné des courses en ligne (rires). Mais il ne faut pas croire que c’est facile. Le contre-la-montre me demande déjà beaucoup de travail et de concentration. Je dois encore travailler ma façon de courir en peloton.

« DE GROSSES CHARGES DE TRAVAIL »

Revenons au contre-la-montre du jour. Tu as repoussé tes principaux adversaires du Championnat d’Europe, Corentin Ermenault ou Tobias Foss, à plus de deux minutes. Te penses-tu encore plus fort qu’en juillet ?
Oui c’est certain. Le Championnat d’Europe n’était qu’une course au milieu de la saison. Il y avait aussi le Championnat d’Allemagne deux jours plus tard. J’ai beaucoup plus préparé le Championnat du Monde que le Championnat d’Europe au début de l’été. Le Mondial, j’y pensais depuis le tout début de la saison, depuis l’hiver dernier. Cela explique peut-être que j’ai été encore meilleur aujourd’hui.

Peux-tu nous expliquer la façon dont tu t’es préparé pour ce chrono depuis ton titre Européen en juillet ?
Juste après le Championnat d’Europe, j’avais donc remporté le Championnat d’Allemagne chrono. A ce moment-là, j’ai fait un gros break de deux semaines. Ensuite, j’ai repris tout doucement pendant une semaine. J’ai essayé de varier un maximum les jour suivants. Certaines semaines, j’avais de très grosses charges de travail, avec des sorties de cinq heures parfois. Puis la semaine suivante, j’essayais de moins rouler, de récupérer. Ensuite, je suis parti en camp d’entrainement, en Allemagne avec les coureurs de l’équipe qui feront la course en ligne. Là-bas, j’étais bien entouré. J’ai fait un gros travail spécifique pour le chrono. Une fois arrivé à Ponferrada, j’ai essayé de faire encore un peu d’intensité. Ce week-end, j’ai fait une bonne sortie par exemple, avec des passages à bloc, condition course, pendant 4 ou 5 kilomètres. Des intensités à répéter plusieurs fois. Puis avant-hier, j’avais fait du derrière scooter pour terminer. 

Crédit photo: Nicolas Mabyle - www.directvelo.com
 

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